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Déception au Congo après l’élection d’Abdou Diouf

BRAZZAVILLE, 22 oct (AFP) - 8h50 - Des intellectuels congolais sont profondément déçus de l’élection de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonieaprès le retrait de la candidature du candidat du Congo, Henri Lopès.

"C’est un scandale. Les chefs d’Etat auraient dû laisser le vote se dérouler alors que l’on a contraint Lopès au retrait", a protesté auprès de l’AFP Louis Marie Djama, enseignant d’université .

Pour lui "la Francophonie qui se veut désormais politique aurait donné la preuve de son attachement à la démocratie en laissant le vote se dérouler".

Louis Marie Djama estime enfin que "la France a poussé le président sénégalais Abdoulaye Wade à caser Diouf" ;

C’est aussi la conviction d’un économiste Emmanuel Akouala-Mpan pour qui "l’élection de M. Diouf est le fait du président français Jacques Chirac qui a tenu à le récompenser".

Opinion qu’il pondère par le regret de l’absence d’une véritable campagne en faveur d’Henri Lopès "un candidat de grande envergure parce qu’il un des écrivains émérites de la francophonie".

"Il faut avouer que notre propre diplomatie n’a pas bien mené campagne pour le candidat Lopès", admet Emmanuel Akouala-Mpan

Plus nuancé, Bonaventure Mbaya, enseignant d’université et dirigeant d’un parti d’opposition, estime que l’élection de M. Diouf est "peut-être une sanction de la politique intérieure de notre pays où certains dirigeants ont des démêlées avec la justice française sur les cas de disparitions de civils en 1999".

Abdou Diouf a été élu à l’unanimité secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lors du 9ème sommet de la francophonie à Beyrouth, après que l’écrivain et diplomate congolais, Henri Lopès eut retiré sa candidature.

Interrogé par la presse, M. Lopès avait précisé avoir été contraint à se retirer à cause de l’"opacité" dans l’organisation de l’élection.

La candidature de M. Lopès a été soutenue par les chefs d’Etat d’Afrique centrale. Celle de M. Diouf a reçu le soutien des présidents des pays de l’Afrique de l’Ouest.

La plupart des hebdomadaires congolais parus lundi ont accusé M. Chirac d’avoir favorisé la victoire de M. Diouf.

"Abdou Diouf élu, Chirac joue Sassou et Bongo s’arrache les cheveux", a écrit Le Défi, rappelant que le président gabonais a été le parrain de la candidature de M. Lopès.

Interrogé par la presse à son retour du sommet, le président Sassou Nguesso a estimé que l’élection à la francophonie ne doit pas "diviser l’afrique".

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