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NECROLOGIE

Décès du Professeur Abel GOUMBA

Avis de décès du Professeur Abel GOUMBA,
Actuel médiateur de la république centrafricaine,
Figure importante de la lutte anti-coloniale en Afrique centrale,
Fidèle compagnon du Président Barthélémy Boganda

- Les Editions CCINIA Communication, éditrices des Mémoires du Professeur Abel GOUMBA, représentées par le Pasteur Shebuel MOWHOU,
- Henda Diogène SENNY, chargé de toutes les démarches relatives à la publication et à l’édition des Mémoires du Professeur Abel GOUMBA,

Ont l’immense douleur de vous annoncer le décès du Professeur Abel GOUMBA, âgé de 83 ans, survenu ce lundi 11 mai 2009 à Bangui en République Centrafrique.

Le jeudi 30 Avril 2009, malgré son état de santé précaire, comme un véritable combattant, il avait tenu à présenter à Bangui, le 2ème Tome de ses Mémoires de plus de 700 pages, intitulé : « De la succession de Barthélémy Boganda au procès de la honte du militant Abel Goumba ». Un 3ème Tome, en préparation sera édité à titre posthume.

Agrégé de Médecine, Abel GOUMBA, fut compagnon de Barthélémy Boganda, le premier chef de gouvernement sous la Loi-cadre. Successeur naturel de Boganda et Représentant l’aile nationaliste du MESAN (Mouvement d’Evolution Sociale d’Afrique Noire - le parti de Boganda), à la mort de ce dernier, après avoir assuré l’intérim du pouvoir, il sera combattu par l’administration coloniale et remplacé par David Dacko.

Goumba, connaitra la prison, les déportations multiples et l’exil. Opposant historique à tous les partis uniques, il sera battu dans les conditions douteuses au deuxième tour des présidentielles de 1993 d’un écart de 45 000 voix par Ange Félix Patassé, ancien premier ministre de Bokassa.

En 2003, il deviendra premier ministre de transition à l’arrivée de Bozizé au pouvoir, alors qu’il a toujours refusé depuis 1960 toute collaboration au régime militaire ou dictatorial.

Il a annoncé sa retraite politique en 2005, nommé médiateur de la république, parallèlement, il s’est consacré à publier ses Mémoires.

Abel Goumba nous quitte, en laissant orphelins nombreux sympathisants panafricains qui ont partagé les moments de lutte intense avec lui.

Ci-dessous, sa biographie détaillée, actualisée en 2005.

 Pasteur Shebuel MOWHOU, éditeur.
 Henda Diogène SENNY, militant panafricain.

PS : Vous trouverez ses Mémoires auprès de son éditeur CCINIA Communication et tous les libraires de France et Navarres


L’Afrique en deuil : le baobab Abel Goumba nous a quittés

Par Obambé GAKOSSO

Je n’ai su trop comment qualifier la rencontre historique qui y lieu ce jour d’été 2006, en pleine Coupe du monde en RFA quand ma rencontra celle du Pr. Abel Goumba, dans cette petite commune de l’Oise, au Nord de la France. Je ne remercierai jamais assez le Frère Diogène Senny grâce à qui j’ai pu réaliser ce rêve. Ce nom de "Goumba" a toujours retenti dans ma cervelle comme celle d’un mythe. le rencontrer, passer toute une après-midi avec lui, à bavarder comme si nous étions de vieux amis, alors que lui, natif de septembre 1926 aurait pu être mon grand-père.

Je ne sais pas. Je ne saurais décrire les sentiments qui me traversent depuis la fin de la matinée quand j’ai écouté le message déposé par le Frère Diogène sur mon gsm : "Le Vieux Goumba est décédé". Selon l’une des formules consacrées, je me suis dit Mais Diogène et lui étaient ensemble il y a à peine une semaine à Bangui ! On oublie souvent que même le bébé qui naît devant nos yeux peut passer de vie à trépas en quelques secondes. a plus forte raison, un vieillard de plus de 82 ans ! Ce monument de la vie politique africaine, cible privilégiée des services secrets français depuis 1956 - 53 ans ! - combattant virulent de la fanc-maçonnerie, panafricain convaincu depuis l’enfance, implacable lutteur politique, d’une intégrité irréprochable, avait encore toute sa tête. Lors de notre causerie, j’avais été impressionné par sa mémoire phénoménale, pour un homme de 80 ans. Le 1er tome de ses mémoires n’était pas encore sorti, mais j’avais bossé le manuscrit comme un étudiant prépare sa soutenance. Le Frère Diogène me l’avait dit : Pour bien causer avec lui, il faut lui montrer que tu as non seulement son texte, mais que tu l’as compris. J’avoue en toute modestie que je n’étais pas passé à côté de mon affaire. C’est l’un des plus beaux souvenirs de ma vie. Franchement.

Le pasteur Shebuel, Congolais de nationalité, qui vit en France a eu la merveilleuse idée de créer sa maison d’éditions, Ccinia communication, collection Sambela qui a permis aux mémoires du grand homme de voir le jour. Quand on commence à les lire, plus rien ou presque n’existe. On n’a pas envie de lâcher les feuilles. On boit ces récits, ces témoignages vivants, avec une soif qui ne s’éanche même pas à la fin de la lecture. Cet homme était toute une vie. De son enfance en pleine colonisation, à ses études à Dakar où il apprit la médecine, il nous livre sa vie, sa vision des choses. De son travail débuté au Moyen-Congo (actuel Congo-M’foa) à son retour en Oubangui-Chari (actuelle RCA) à la demande de Barthélémy Boganda qui lui proposait de travailler à ses côtés, on apprend tout. Des 1ers pas de leur jeune Etat, de tous les obstacles mis par la France sur la route du développement de l’Afrique, Abel Goumba nous dit tout. Il n’élude rien : le courage de Sékou Touré, la couardise de David Dacko, les mensonges de Félix Houphouët-Boigny (grand serviteur de la France, au détriment de ses compatriotes africaines), le monument Abel Goumba nous a dit tout. Il s’en va alors qu’il mettait sa dernière main sur le tome 3 de ses mémoires. Dommage. Triste.

Curieux de tout, nous avions discuté ce jour-là d’égyptologie et il se passionnait pour les travaux de son jeune compatriote africain, Théophile Obenga qui de son côté lui vouait un respect mêlangé à une admiration sans bornes. Il me posa même des questions sur la politique congolaise, il voulait tout savoir : Pascal Lissouba, Yhombi-Opango, Denis Sassou Nguesso. Son histoire d’arrestation à Brazzaville en 1959 (sur ordre de Youlou), pendant les événements entre les partisans de Youlou et d’Opangault me fit rire. L’abbé défroqué, Fulbert Youlou, fidèle toutou des Français, qui l’avaient crée de toutes pièces en 1956, était persuadé que Barthélémy Boganda l’avait envoyé en mission auprès de Jacques Opangault afin de déstabiliser le régime en place. Ma mère décidément, je lui donnerai toujours raison sur ce plan : le moindre cafard qui entre dans la chambre d’un chef d’Etat est considéré comme un ennemi !

L’homme, malgré l’âge avait encore toute sa tête. Une capacité intellectuelle rare. a plus de 80 ans, il lui arrivait encore de diriger 2 soutenances de thèses de médecine dans la même journée. Qui dit mieux ? Inflexible, il ne prit jamais les armes à feu pour s’emparer du pouvoir. Toujours, il combattit David Dacko, Jean-Bedel Bokassa, de nouveau David Dacko, André Kolingba, Ange-Félix Patassé puis François-Marc Bozizé par les idées. Même quand le pouvoir lui fut servi par de jeunes militaires en 1993, il dit Non. Ces 3 lettres que nous avons souvent du mal à prononcer dans nos vies, nous cachant sous le manteau des peurs irraisonnées. Lui, il a toujours dit : Non à la colonisation ; Non à l’asservissement de ses compatriotes africains ; Non à l’enrichissement illicite ; Non au paternalisme, sous quelle que forme que ce soit ; Non au gaspillage de deniers publics. Oui à la méritocratie ; Oui à l’accession au pouvoir par les urnes ; Non aux compromissions tordues qui nous avilissent. L’une des phrases que je retiendrai toujours de lui : La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit.

Le moment que j’avais trouvé le plus pénible, lors de notre longue causerie, c’est quand il me dit : Je ne sais pas comment nous arriverons à vaincre la Françafrique. Malgré tout ce que nous avons tenté, on n’y est pas arrivé. Peut-être qu’avec votre génération, ça va changer.

Selon les formules consacrées, Que la Terre de nos ancêtres vous soit légère, président, Reposez en Paix. Charge à nous de transmettre le flambeau, de continuer, sous d’autres formes (je ne sais pas) le combat qu’il mena sa vie durant, en étant persuadé qu’un jour, si ce n’est par nous, au moins par nos enfants ou nos petits enfants, notre Nation africaine sera libre.

Obambé GAKOSSO, Mai 2009©, All rights Reserved

http://obambegakosso.unblog.fr


La mort d’un géant d’Afrique Centrale : le Pr. Abel Goumba

C’est une figure géante de l’histoire de la République Centrafricaine et de l’histoire de la sous-région qui disparaît dans la personne du Pr. Abel Goumba, qui s’est éteint ce lundi matin à Bangui à l’âge de 82 ans. En effet, s’il est des personnages dont on peut dire que sans eux le destin d’une nation aurait été différente, en bien ou en mal selon les jugements, Abel Goumba inscrira son nom en bonne place cette catégorie-là. Car son nom est intimement lié au cours des événements qui ont marqué la République Centrafricaine depuis l’indépendance. Au moins.

Ce n’est pas d’avoir été plusieurs fois ministres qui fait sa renommée et qui lui vaut le respect même de ses détracteurs. C’est plutôt l’appartenance à une classe aujourd’hui en voie d’extinction en Afrique ; celle des personnes qui croient en un idéal et qui sont prêtes à aller en prison ou vers la mort pour lui.

Notons tout d’abord que l’homme, agrégé de médecine de santé publique, a occupé les plus hautes – sinon la plus haute – fonctions de l’Etat, puisqu’à la mort de Barthélemy Boganda, le père de l’indépendance centrafricaine, c’est à lui qu’échoit la présidence de la République , en 1959. Puis il a enfilé les portefeuilles ministériels, sous pratiquement tous les présidents centrafricains. Mais aussi les traversées de désert. Particulièrement sous « le règne » de Jean-Bedel Bokassa, l’inénarrable empereur qui entretint avec le professeur des rapports plus qu’explosifs.

Comment, du reste, pouvait-il en être autrement : l’empereur, c’est bien connu, avait une estime limitée pour les intellectuels. Et de manière générale, tous ceux qui lui faisaient de l’ombre ne mangeaient jamais deux fois à sa table ! En politique, en affaires (les diamants), en problèmes du coeur ou dans l’armée : Bokassa désherbait autour de lui pour n’être que lui la référence et le centre de la savane. Or, pour ce qui est d’enquiquiner l’empereur, le Pr Goumba en a posé, des actes !

Parcours linéaire et cohérent, même quand il a accepté d’être le Premier ministre de l’actuel président, le général François Bozizé, arrivé au pouvoir par les armes après avoir chassé un civil démocratiquement élu, mais fantasque, Ange-Félix Patassé.

Aujourd’hui, la République Centrafricaine s’achemine vers une laborieuse paix. La tenue en décembre d’une sorte de Conférence nationale, « monitorée » par l’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, a produit des fruits de détente malgré la persistance d’une violence résiduelle au nord-est, à la confluence des zones permanentes de tensions que représentent les frontières Tchad-Soudan-RDC. La figure d’Abel Goumba sera forcément évoquée ces jours-ci. Car l’homme était un panafricaniste qui ne s’arrêtait pas aux mots. Il a œuvré au Rwanda, en Rd Congo et au Bénin. Et il avait ses entrées à la résidence de Marien Ngouabi, mais aussi ensuite à Mpila.

Son autorité intellectuelle était unanimement saluée par le monde universitaire et politique. Et, par une de ces prévoyances dont seuls les sages peuvent jouir, le Pr. Goumba nous quitte en nous léguant ses mémoires. Congopage vous présentera une interview sur la question dans les jours qui viennent. Car l’un de nous a étroitement collaboré à la sortie de ce livre qui a fait l’objet d’une présentation officielle à Bangui, il y a tout juste une semaine. Nous y reviendrons.

Benda Bika


BIOGRAPHIE D’ABEL GOUMBA

NOM : GOUMBA

PRENOMS : Abel

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : le 18 Septembre 1926 à GRIMARI,
Préfecture de la OUAKA (République Centrafricaine).

NATIONALITE : Centrafricaine.

SITUATION DE FAMILLE : Marié père de quinze (15) enfants dont :
 4 (quatre) Médecins Spécialistes (gynécologie, cardiologie, ophtalmologie,biologie) ;
 4 (quatre) Economistes ;
 3 (trois) Juristes ;
 1 (un) pharmacien ;
 2 (deux) Etudiants à l’Université de Bangui (Médecine,Gestion) ;
 1 (un) Lycéen.

I – ETUDES

1) ECOLES

  • Primaires : 1932 – 1938 à Grimari.
  • Secondaires : 1938 – 1945 à Bambari et William Ponty à Dakar (Sénégal).
  • Supérieures :
    • 1945 – 1949 à Dakar (Médecin d’outre-Mer) ;
    • 1964 – 1968 à Bordeaux (Doctorat en Médecine) ;
    • 1969 – 1971 et 1973 (Rennes) ;
    • 1970 – 1971 (Paris).

2) DIPLOMES

 Diplôme de Diététique Supérieure et Nutritionnelle Hospitalière (Bordeaux,1968) ;
 Diplôme de Médecine Tropicale (Bordeaux,1968) ;
 Diplôme de santé Publique, (Rennes 1969) ;
 Certificat d’Etudes Spéciale d’Action Sanitaire (Paris, 1970) ;
 Diplôme de Nutrition Humaine (Rennes, 1970) ;
 Diplôme de Statistiques Sanitaires et Démographiques (Rennes, 1971) ;
 Diplôme de Planification Sanitaire (Paris, 1971) ;
 Agrégation de Médecine de Santé Publique - Biologie (Paris, 1971) ;
 Diplôme de Haute Etudes en Santé Publique (Rennes, 1973).

II – EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

1) SERVICE MILITAIRE

Service Militaire obligatoire : Médecin de Garnison 7ème Régiment des tirailleurs Sénégalais (RTS) – Ouakam à Dakar (1949-1950).
Libéré des obligations militaires le 1er Septembre 1950 et affecté au Moyen – Congo (République du Congo).

2) DANS L’ADMINISTRATION COLONIALE

 1950-1954 : Médecin – Chef d’équipe mobile de Santé dans la région Nord du Moyen – Congo (Secteur n° 7, Makoua).
 1954-1956 : Médecin – Chef d’équipe mobile de Santé dans la région Sud du Moyen – Congo (Secteur n° 2, Dolisie).

3) EN FRANCE

1971-1973 : Enseignant à l’Ecole Nationale de Santé Publique à Renne (Santé Publique - Microbiologie).

4) FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL ( OMS)

 1973-1977 : Professeur de Santé Publique à la Faculté de Médecine du Butaré (Rwanda)
 Chef d’Equipe Professeur Missionnaire à l’Université Nationale du Zaïre
(UNAZA, 1977).
 1977-1981 : Professeur de Santé Publique à la Faculté des Sciences de la Santé et au centre Régional de Développement Sanitaire à Cotonou (Bénin).

5) FONCTIONNAIRE CENTRAFRICAIN

* ENSEIGNANT
 1981-1982 : Professeur de Santé Publique à la Faculté des Sciences de la Santé (Bangui).
 Janvier – Août 1982 : Recteur de l’Université de Bangui.
 1988-1994 : - Professeur à la Faculté des Sciences de la Santé (Université) ;
 Président de la Commission des Sciences Médicales et des Plantes Médicinales ;
 Président de la Commission de Recrutement et d’avancement du personnel du Corps Académique de l’Université de Bangui.

* CHERCHEUR
Travaux de Recherche sur l’exploitation rationnelle des Plantes Médicinales Centrafricaines (Pharmacopée traditionnelle) en vue d’une utilisation pratique.

III – VIE POLITIQUE

  • Du 14 Mai 1957 au 30 Novembre 1958 :
    • Vice - Président du Conseil de Gouvernement de l’Oubangui – Chari ;
    • Ministre des Finances et du Plan ;
    • Député à l’Assemblée Territoriale de l’Oubangui – Chari ;
    • Président du Conseil de Gouvernement (de Juillet à Novembre 1958).
       Du 1er Décembre 1958 au 29 Mars 1959 :
    • Ministre des Finances et des affaires économiques dans le Gouvernement de Barthélemy BOGANDA à la Proclamation de la République Centrafricaine (RCA).
  • Du 30 Mars au 05 Avril 1959 :
    • Ministre d’Etat, Chargé du Plan dans le Gouvernement de David DACKO.
  • Le 06 Octobre 1959 :
    • Démission du Gouvernement DACKO ;
    • Sénateur de la Communauté ;
    • Député à l’Assemblée Nationale Centrafricaine.
  • Août 1960 :
    • Création du Mouvement d’Evolution Démocratique d’Afrique Centrale (M.E.D.A.C) après la démission du Mouvement d’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (M.E.S.A.N), accaparé et dirigé par DACKO depuis Juillet 1960.
       23 décembre 1960 – septembre 1964 :
    • Dissolution du M.E.D.A.C par David DACKO ;
    • Assignation à résidence surveillée à Bangui (23 Décembre 1960), à Boda, Yaloké et Bossembélé (1964) suivie d’une condamnation à six (6) mois de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat et provocation à attroupements ;
    • Déchéance de ses fonctions de Député et Sénateur de la communauté.
       Septembre 1964 – Février 1981 :
    • Exil forcé à l’étranger (et O.M.S) ;
    • Création d’un Parti clandestin, Front Patriotique Oubanguien (F.P.O) à l’étranger (1972) et le Mouvement Populaire de Libération du Centrafrique (M.P.L.C) à Bangui, contre le régime dictatorial de BOKASSA et de PATASSE ; inimaginable, et en troupe d’occupation, avec l’entrée en scène d’un autre acteur de la crise, Monsieur Martin KOUMTADJIM, alias Abdoulaye MISKINE, nommé Commandant en Chef de ce qui restait de l’Armée Centrafricaine. Un Capitaine Français Monsieur Paul BARRIL assurait la protection rapprochée de PATASSE et celle de sa famille.
      A la suite d’affrontements à la frontière Tchado Centrafricaine (Avril 2002) aux abords de la Capitale (Octobre 2002) les troupes du Général BOZIZE firent leur entrée dans la capitale, Bangui, le 15 mars 2003, accueillies par une population en liesse. Il avait déclaré que si le Président Ange Félix PATASSE refusait de discuter avec l’ensemble de l’opposition, il demanderait tout simplement son départ et mettrait en place une transition consensuelle.
      Dès la prise de la capitale le 15 mars 2003,la Constitution du 15 Janvier 1995 fut suspendue, l’Assemblée Nationale et le gouvernent de PATASSE dissous.

Suivirent les Actes suivants :
 Acte Constitutionnel du 15 mars 2003, portant Proclamation du Général François BOZIZE, en qualité de Président de la République, Chef de l’Etat ;
 Acte constitutionnel N 2 du 15 mars 2003, portant Organisation provisoire des Pouvoirs de l’Etat ;
 Acte constitutionnel N 3 du 12 décembre 2003, portant modification et complétant l’Acte Constitutionnel N 2 du 15 mars 2003 portant Organisation Provisoire des Pouvoirs de l’Etat ;
 Décret N 001 du 23 mars 2003, portant nomination du Premier Ministre, Chef du gouvernement et ses modificatifs subséquents ;
 Décret N 003 .007 du 03 Avril 2003, portant création du Conseil National de Transition , modifié et complété par le décret N 003.057 du 09 mai 2003 ;
 Décret N 003 . 219 du 26 août 2003, portant création du Préparatoire du Dialogue national ;
 Décret N 003 . 220 du 26 août 2003, portant nomination des membres du Bureau du Comité Préparatoire du Dialogue National.

Principales étapes de la transition
 Reconnaissance du nouveau régime centrafricain par les Etats de la CEMAC ;
 Consultation à Bruxelles, entre l’Union Européenne et le Gouvernement de Transition, conformément à l’Article 96 de l’Accord de Cotonou, portant notamment sur les engagements pris par le Gouvernement de Transition concernant la sécurité, la Bonne Gouvernance, les Droits de l’Homme, l’Assainissement des Finances Publiques, la lutte contre la corruption, etc. (11 Engagements) ;
 Tenue du Dialogue National du 09 septembre au 27 octobre 2003, posant les bases d’un ordre constitutionnel ;
 Fonctionnement du Conseil National de transition, organe consultatif chargé d’émettre des avis et recommandations au Gouvernement de transition ;
 Fonctionnement des partis politiques et statut de l’opposition ;
 Reprise des relations avec l’Union Européenne et les institutions Financières Internationales ( FMI - Banque Mondiale – BAD) ;
 12 décembre 2003 : Remaniement Ministériel : nomination d’un nouveau Premier Ministre ( Célestin Leroy GAOMBALET) ;

Dans le même temps création d’un poste de Vice – Président de la République qu’il occupera) ;
 Mise en œuvre des étapes et élaboration des textes juridique destinés a l’organisation des scrutins (Commission Electorale Mixte Indépendante), selon un calendrier électoral prévoyant les élections Présidentielles et Législatives pour Janvier 2005.
 La date finale des élections présidentielles et législatives a été fixée au 13 mars 2005 pour le premier tour. Entre temps, il n’y pas eu de modifications essentielles.
 La constitution a été adoptée par référendum à une forte majorité le 05 décembre 2004, le Code Electoral a été élaboré ainsi que les textes d’application.
 Sur le plan économique, les relations ont été maintenues et poursuivies avec le FMI.
 Les candidats à l’élection présidentielles sont au nombre de onze à la suite d’une crise réglée par le président OMAR BONGO à Libreville il s’agit de : ( François BOZIZE ; André KOLINGBA ; Abel GOUMBA ; Henri POUZERE ; Auguste BOUKANGA ; Josué BINOUA ; Olivier GABIRAULT ; Martin ZIGUELE ; Charles MASSI ; Jean-Paul NGOUPANDE et Jean-Jacques DEMAFOUTH).

Le nombre des députés de la future assemblée Nationale s’élève à 105, soit 4 de moins par rapport à la précédente chambre.
La CEMI locale ( Commission Electorale Mixte Indépendante) est chargée du fonctionnement du processus électoral.

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