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En cas de sinistre, ne comptez pas sur eux…

En cas d’urgence, on appelle le 18 ?

Un petit tour dans la caserne de pompiers de Pointe Noire

« La dernière intervention, nous n’avons pas pu y aller car les moyens sont en panne ». Voici la déclaration de l’officier de permanence de la direction départementale des pompiers de Pointe Noire à propos de l’incendie qui s’est déclaré le mercredi 27 mai 2008 au Grand marché. Comme toujours, les soldats du feu, tels les carabiniers de la chanson [1], sont arrivés après la bataille. La raison ? Leur « camion cuve » dans lequel est chargée l’eau pour éteindre les incendies est actuellement hors-service. HS également les deux autres véhicules de secours qui gisent comme des épaves dans la cour de la caserne. Moteur cassé, pare-brise éclaté, on guette presque les plantes qui menacent de pousser entre les roues.
Voilà le triste tableau qu’offre la brigade des pompiers de Pointe Noire. Sans surprise, la motivation s’en est allée… Alors on regarde les mouches voler … ou plutôt la télévision, installée dans le hall de la caserne, en attendant une intervention. « C’est elle [la télé] qui nous fait passer le temps », confie, dépité, l’un des pompiers. Il faut dire que le temps doit s’égrener doucement. L’officier de permanence compte en moyenne trois interventions par semaine. Plus personne n’ose composer le 18 en cas d’urgence ou d’accident ? On préfère peut être panser ses plaies tout seul. D’ailleurs, à la question « Quand sonne le téléphone, c’est le branle-bas de combat dans la caserne ? », la réponse d’un pompier est claire : « Lorsqu’il y a un appel, on prend notre temps… on prend nos dispositions, se reprend-il, et nous sommes prêts en cinq minutes pour intervenir ». Quand le camion n’est pas cassé, bien sur !
Résultat, les pompiers ne sont pas tellement reconnus au Congo. « Nous ne sommes pas considérés comme des sauveurs comme dans d’autres pays alors que nous risquons notre vie », s’indigne l’un des soldats du feu. « Et nous intervenons bénévolement », renchérit son collègue. Certes, les victimes ne paient pas l’assistance mais attention, les pompiers sont des militaires, fonctionnaires payés par l’Etat.
Plus de considération, plus de moyens … les deux vont de pair. Et la motivation ne tarderait pas à venir … Les pompiers de Pointe Noire aimeraient bien être des héros, des pompiers tout simplement.

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