De retour de la 2ème édition du Forum africain sur les meilleures pratiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, organisée à Ouagadougou (Burkina Faso) en partenariat avec Microsoft, l’Union européenne (UE) et le Gouvernement burkinabé, le ministre des Postes et télécommunications chargé des nouvelles technologies de la communication Thierry Moungalla est venu passer quelques jours de détente à Pointe-Noire. Nous avons pu l’y rencontrer.
Deux mois et demi après nous être entretenus avec lui [1] , nous lui avons demandé de nous faire l’état des lieux des chantiers en cours.
Le central téléphonique de Pointe-Noire, hors service depuis mai 2007 aurait du être opérationnel vers la mi-mai de cette année. Les travaux de bâtiment sont achevés, les installations buteraient sur quelques incompréhensions entre l’électricien SOGECO et l’équipementier Wei Wueh. Le central devrait arriver dans les prochains jours.
La réouverture des lignes sera certainement retardée jusqu’aux alentours du mois de juillet. Le ministère des Postes et Télécommunications ne deviendra gestionnaire de cette structure que lorsqu’elle lui sera livrée par la commission des grands travaux qui est en charge de l’opération en cours.
La fibre va arriver au Congo. C’est devenu une certitude, depuis le 14 mars 2008, avec la signature du projet d’installation et de maintenance du câble sous-marin (projet SAT-3) entre les dix pays concernés. Certitude d’ailleurs confortée par la signature en Afrique du sud, dans le cadre du consortium WAFS, le jeudi 10 avril 2008, de l’accord de fourniture de la fibre avec ALCATEL LUCENT. [2]
La date de février 2009 pour la connexion est maintenue. Une déception toutefois : les importantes localités traversées par la liaison Pointe-Noire / Brazzaville, ne seront pas desservies, dans un premier temps du moins. C’est dommage, il est à craindre que le Niboland et le Pool ne se considèrent une fois de plus comme les mal aimés de la République. Il aurait fallu peu de chose pour les satisfaire.
En ce qui concerne l’épineux et récurent problème de partage des fréquences hertziennes entre les deux rives du fleuve, des accords de parité ont été passés par le ministre et son homologue de RDC mme Louise Munga Mesozi. Si Moungalla y croit, nous pensons pour notre part qu’il va falloir attendre pour savoir si, en face, les autorités ont les moyens de mettre en application les textes signés.
Le ministre nous a parlé de son voyage à Ouagadougou, il nous a dit attendre la venue à Brazzaville du responsable de Microsoft en Afrique, Cheikh Modibo Diarra, il y vient afin de signer un protocole d’accord avec le Congo. Ce protocole d’accord permettra au géant mondial de l’informatique [3]. d’examiner la situation congolaise.
« Une société qui travaille avec Microsoft viendra ici pour nous rendre un rapport à partir duquel, nous allons élaborer notre cyber stratégie nationale. Il y a un document existant mais nous devons l’actualiser en permanence en tenant compte des évolutions actuelles. Je ne vais pas vous apprendre qu’elles sont très rapides. » nous a dit M. Moungalla.
Thierry Moungalla a pris un peu de poids depuis son arrivée aux affaires, « …quatre kilos, dit-il, ça va faire douze au bout d’un an, si je ne fais pas de sport. Il faut que je fasse attention… ».
A bâtons rompus, il nous parle de ses relations avec ses confrères du gouvernement.
Nous l’avons senti un peu plus prudent et un peu moins enthousiaste que lors de notre première entrevue. Sans doute est-il en butte à des problèmes qu’il n’avait pas anticipés à moins qu’il ne faille attribuer cette impression à de la fatigue accumulée.
Sans jamais faire de prosélytisme il nous fait comprendre qu’il croit toujours aussi fermement en la volonté de changement du Président Sassou.
Thierry Moungalla continue à faire part de ses activités dans son blog A l’ombre des flamboyants
Cela étant, voici les non-dits de cet entretien. Les informations glanées tant à Brazza qu’à Pointe-Noire indiquent que la SOTELCO aurait quelque mal à s’accommoder de sa nouvelle direction générale. Le DG Akouala (dit "celui qui n’a pas de prénom"), technicien de haut niveau, a, semble-t-il, un peu de mal avec sa gestion des ressources humaines. Selon une source interne à la boite, il aurait déclaré à ses agents que sa priorité n’était pas dans l’apurement des salaires. On aura bien du mal à croire qu’avec de telles déclarations le nouveau DG sache motiver ses troupes. Nous avons incidemment appris que depuis son arrivée son bureau a été refait à neuf. On peut dire que si ses gars restent sur la touche, lui a compris qu’on est jamais si bien servi que par soi même. Va-t-il faire regretter Blanchard Oba ?
