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Enquête : les manquements de la formation professionnelle au Congo

L’Association Pointe-Noire Industrielle a rendu publiques la semaine dernière les résultats d’une enquête sur les Centres de formation technique et professionnelle à Pointe-Noire. Les résultats de cette étude sont révélateurs de graves manquements dans le système de formation professionnelle dans le pays tout entier.

« Les centres de formation professionnelle doivent répondre aux besoins de l’économie locale tels que exprimés par les entreprises. Pour leur par, les entreprises doivent développer des liens de partenariats avec les centres de formations, dans un cadre structuré, offrant des opportunités de stage et des formes appropriées d’alternance pédagogiques ». C’est sur la base de ces deux convictions que l’Association Pointe-Noire Industrielle (APNI) a entrepris de dresser la typologie de l’ensemble des centres de formation technique et professionnelle (CFTP) en activité dans la capitale économique du Congo. Au total, 56 établissements de formation ont fait l’objet de l’enquête, dont 37 à but lucratif, 10 à but non lucratif (Associations) et 5 établissements sous gestion confessionnelle ou religieuse. A cela il faut ajouter cinq centres appartenant à l’Etat congolais.

Si 78 % de l’ensemble de ces CFTP se disent agrées par l’Etat, en réalité ils ne possèdent qu’une autorisation provisoire d’exercer. En plus, la perspective de pérennité de bon nombre d’établissements est quasiment incertaine. 32 % des responsables de centres interrogés pensent que la pérennité de leur établissement est problématique et 3,57 % la supposent douteuses. Les raisons évoquées sont relatives à l’instabilité du courant électrique dans la ville, à l’augmentation constant du montant du loyer ( (bâtiments des locaux pris en location) et aussi aux insuffisances dans l’organisation générale de l’enseignement technique au Congo.

Par ailleurs, 14 % seulement des CFTP appliquent une réelle politique d’insertion professionnelle de leurs étudiants, à travers des stages ou des prestations en entreprises. Aucune forme d’appui n’est donc entreprise pour l’intégration des étudiants en fin de cursus.
Quant à la qualité des équipements utilisés dans ces centres de formation, il n’est pas exagéré de dire que souvent, les étudiants apprennent (ou passent leur pratique) à l’aide de matériel obsolète...Pire ! 64 % des CFTP enquêtés ne maîtrisent pas la qualification de leurs enseignants. Ils l’expliquent en partie par l’absence des moyens financiers « qui les conduit à sous-traiter une partie de leur formation, notamment les TP à des enseignants des établissements publics dont ils ne connaissent pas le niveau réel du corps professoral ».
Les grandes options de formations recensées au cours de l’enquête s’articulent autour de 9 branches : l’agriculture, le commerce, la couture, l’éducation (enseignement) la finance, l’hôtellerie, l’industrie, la musique et la santé.

Il apparaît au regard des résultats de l’étude que c’est une cartographie très sombre que nous présente la formation technique et professionnelle à Pointe-Noire. Ce constat est quasiment valable pour l’ensemble du territoire national a dit un expert. Il y a simplement inadéquation entre les formations dispensées et les demandes des entreprises locales. On retrouve quasiment les mêmes maux, la même typologie tant à Pointe-Noire qu’à Brazzaville affirme l’expert.

Les deux postulats (ou convictions) énoncées plus haut et sur la base de laquelle a été menée cette étude ne sont donc pas satisfaits.

Pour apporter tant soit peu une amélioration à cet état de fait, l’APNI se propose d’organiser des ateliers de travail permettant de proposer des solutions sur des problématiques précises. Les premiers thèmes d’ateliers ont été choisis en fonctions des attentes exprimées d’une part, par certaines grandes entreprises de la place, via une autre enquête menée conjointement avec le patronat Unicongo. Et d’autre part, au travers l’offre ou la demande de formation exprimée par certaines structures.
Ainsi seront donc mis en face des uns et des autres, les CFTP (avec leur programme de formation) les grandes entreprises (avec leurs besoins réels) et les administrations publiques (avec leurs textes en vigueur) en rapport avec les thèmes du jour.

Les résultats de cette étude sont disponibles auprès de l’APNI

J Malonga

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