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LIBRE OPINION

Ensemble pour le Congo : Pour une construction dans l’humilité de la paix, le dialogue et le respect mutuel

Religieux, paysans, sages, intellectuels, jeunes, femmes et hommes du Congo, soyons plus engagés à l’avenir. L’engagement donne et donnera sans conteste un sens et de la dignité à nos vies. Nous ne méritons pas cette situation pérenne de pauvreté et d’assistanat moral et matériel de façon perpétuelle récurrente. Revendiquons, le flambeau de notre liberté et de la dignité qui nous ouvriront les portes d’une vie meilleure empreinte de dignité, d’équité politique, économique et sociale. Chacun de nous doit s’employer à développer cette détermination en soi, résister et refuser d’être absorbé par cet état d’illusion « nombriliste » comparable à un coma qui nous paralyse. Chacun de nous doit s’éveiller en responsabilité par cette prise de conscience nécessaire et indispensable pour le plus grand bien de notre intérêt commun, afin d’être plus exigeant et constructif dès à présent. Ne persévérons pas vainement dans une endurance avec une attitude de passivité coupable qui continue à nous maintenir dans cet état de léthargie, de perdition et d’assistanat perpétuel.

Faisons ce travail de prise de conscience indispensable sur nous-mêmes, en ayant pour seul objectif d’être utiles à notre pays. Même si le Congo ressemble aujourd’hui à un bateau qui vogue à la dérive, livré au gré des violences et de l’incertitude des courants en tout genre, aux turpitudes des plus forts, aux soubresauts des politiques irresponsables, aux caprices d’une poignée de névrosés en manque de grandeur et en quête de gloriole, aux règlements de compte, aux assassinats impunis, aux vols et viols de la conscience collective, aux mensonges d’Etat et à l’humiliation de ses compatriotes ; nous ne pouvons continuer d’avoir une attitude timorée et insipide au point d’être réduit à jouer la comédie dans un théâtre d’hypocrisie et de mauvaise foi nauséabonde.

La vraie réconciliation ou le dialogue franc est possible entre les Congolais, mais nous avons peur de nous regarder sincèrement dans le miroir de notre condition et réalité pour mieux nous connaître vraiment. Parce que nous sommes incapables de briser le mur de nos égoïsmes étroits et pensons chacun de son côté, que nous sommes des êtres raisonnables (voir rationnels), préférant nous donner bonne conscience en croyant que nos mobiles sont justes et bien fondés. Reconnaître simplement que notre subjectivisme (voire notre inconscient ) joue un rôle important dans notre vie est déjà un grand pas qui sera franchi dans l’absurdité imbécile qui nous étreint. Mais commencer à comprendre dans quel sens il faudra orienter nos sentiments et nos actions de façon juste et sincère, est cependant plus difficile à appréhender par nos faiblesses et nos défauts.

Difficile à appréhender, car nos préjugés et les contenus refoulés de notre inconscient agissent (ou influencent) trop souvent notre raisonnement et nos conceptions de la vie, des facteurs qui déterminent en grande partie notre comportement et ce, la plupart du temps sans que l’on puisse s’en rendre compte. Des facteurs qui continueront à être pérennes tant que nous ne les aurons pas débusqués en nous et fait remonter à la surface de notre moi, par une autocritique objective de nos pensées, propos et actions. Nous devons tous nous engager dans ce processus de conscientisation, si nous voulons sincèrement et efficacement d’un point de vue patriotique, participer à la construction de notre pays. Le fait de le savoir et d’admettre ce processus en soi, à pour effet de l’activer et de le rendre possible au niveau de son application. Mais reconnaissons que pour pouvoir, il faut commencer par le vouloir.

Force est de constater que les maux de nos sociétés persistent, parce que, individuellement, nous ne parvenons pas à gérer dans l’équilibre de la sagesse, toutes formes de situations confondues. C’est ainsi que l’orgueil, la haine et l’égoïsme assaillent insidieusement nos vies depuis le début des temps. Cet état de vie constitue le véritable fléau contre lequel tout homme doit diriger ses efforts avec discernement et tolérance, s’il souhaite sincèrement devenir un homme ou une femme de valeur libre et respectable. Nous connaissons tous dans notre « fort intérieur », la difficulté qui existe pour tout individu social, pour chaque être humain que nous sommes, de traverser la dimension qui nous sépare de l’état d’être inaccompli à l’état du possible et du devenir meilleur. Il est donc indéniable que chacun d’entre nous, par son engagement sincère, prenne conscience que par son travail et un réel désir d’y mettre le meilleur de lui-même chaque jour avec plus de persévérance, de justice et de tolérance, pour un éveil positif en soi et une adaptation aux impératifs du monde moderne. Des impératifs individuels et collectifs indispensables pour la construction et l’épanouissement raisonnable d’une démocratie en progrès. Une démocratie orientée vers un devenir plus équitable, plus juste. Une démocratie qui proscrit la soumission de l’autre, la corruption, l’accaparement et la dilapidation des biens ou des richesses de la nation. Justement pour construire un Congo libre, capable de booster notre avenir, capable de revitaliser tous les secteurs de nos activités sociales dans ses fondements les plus nobles.

Comment y parvenir ?

Le renouveau ne signifie pas repeindre depuis les indépendances les mêmes façades rapiécées. Parce que le renouveau est fait de promesse d’espoirs inouïs, que l’ancien mode de vie ne peut accomplir. Aucune renaissance ne peut voir le jour sans quitter l’obscurité de son présent, riche de la prise de conscience de son état passé et fort des enseignements acquis par une réelle volonté de tous les Congolais de travailler ensemble par le dialogue et la concorde pour un avenir plus prometteur et radieux.

Nous devons donc être prompts à percevoir avec lucidité la pertinence du juste, du vrai, et combattre avec vigueur le pouvoir du faux, de l’imposture, et aussi de la lâcheté qui nous maintiennent dans la médiocrité.
Ce que nous voulons pour le Congo, dans le contexte actuel c’est la réhabilitation de l’homme en tant que citoyen digne de foi par le politique.
Il nous incombe donc, le devoir de produire un nouveau discours au contenu plus optimiste et plus proche des préoccupations du peuple. Un nouveau comportement fait de tolérance, d’amour et de patriotisme sans calcul démagogique, englobant nos différences et nos contradictions dans un seul intérêt :
Celui de voir le pays se ressaisir pour aller de l’avant. Ces valeurs ne peuvent émerger, ni simplement de la culture traditionnelle puisque nous l’avons reléguée au second plan, ni des simples incantations au progrès avec des procès d’intentions en caricature des concepts et idéologies modernes que nous n’arrivons ni à maîtriser ni à mettre en pratique positivement ; mais surtout par la volonté de nouvelles configurations positives issues d’une révolution personnelle du politique, du social et du culturel. Celles-ci pourraient bénéficier des apports nouveaux des courants de pensées actuellement en cours accompagnés de nos fondements culturels anciens, qui prônent sans complexe la sagesse et le sens de notre capacité d’adaptation et de progrès. Ces valeurs doivent être conjuguées dans le sens de l’ouverture et de la modernité. Toute production du génie de notre peuple doit être sollicitée, encouragée et protégée tel un trésor. Nous le disons, parce que, notre république a besoin de retrouver une certaine rigueur, un certain sens de la responsabilité, un souci de construction qu’elle a perdu.

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