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Fespam 2013 : Roga-Roga obscène sur scène

Ouverture du Fespam ce samedi 13 juillet 2013 à Brazzaville. L’inauguration du podium a incombé a Yvonne Chaka (Sud Afrique) en présence du Président et des membres du gouvernement, lesquels (mais quelle époque vit-on ?) ont échappé à un attentat à la pudeur, ayant quitté le spectacle avant la fin des représentations. Car, obéissant à je ne sais quelle règle, Roga Roga et son Extra-Musica sont persuadés que pour monter sur scène il faut être obscène quand on veut captiver le public.

Douteux calembour

Bon bougre, l’artiste a néanmoins pris soin de prévenir, avant de présenter un titre de son prochain disque : il ne fallait rien " déformer". De peur de se retrouver (lui le compositeur) au trou. Puis le guitariste/chanteur d’embrayer sur le texte d’une chanson au jeu de mot sans équivoque. Jouant sur la nasale MB, notre griot national dont la langue d’usage est le lingala chante au micro ceci : « Soki olingui mwana mwasi, éloko nini oko sala po à linga yo ? » - Réponse ; « Simba yé. »
Traduction approximative : « Quand tu veux qu’une nana ne te quitte pas, que faire ? Eh bien ne lâche pas sa main. »

Malin, Roga-Roga opère subtilement un glissement de sens dès le deuxième refrain. « Simba yé » (prendre par la main) devient (« siba yé ») - En clair, « Nique-là ».

L’œil pétillant, le chef d’Extra-Musica fait chanter le public a capella en mettant la musique de l’orchestre en fond sonore. Tout le Stade Eboué clame "« siba yé »" (baise-là). Tout Poto-Poto entend vibrer la clameur impudique. Et cela à plusieurs reprises.

Ayant levé l’ancre avant le passage d’Extra-Musica, Sassou n’aura pas eu les oreilles écorchées par les propos licencieux de son artiste préféré.

Le Congo est tombé bas, bien bas. C’est ça le chemin d’avenir ? Fespam, plate-forme de la débauche ? Rien à envier aux bonobos, ces singes qui baisent partout, tout le temps. Et dire qu’on a reçu une grande brochette d’invités étrangers. Quelle image ceux-ci vont-ils garder de ce pays où le permis et le tabou de la sexualité se confondent ? De vrais bonobos, vous-dis-je !

Au prix où coûte le Festival au contribuable, la pornographie du chanteur officiel Roga-Roga traduit le manque de considération du peuple par un régime qui ne l’a que trop baisé. C’est le cas de le dire.

Sodome et Gomorrhe

Loin de nous l’idée de jouer les Vierges effarouchées. Mais tout de même, l’artiste aurait pu, à l’instar de Serge Gainsbourg, parler d’érotisme sans heurter la morale. Oui, on peut parler de ces choses-là sans tomber dans la vulgarité. Je fais le pari que dès aujourd’hui, tout Brazzaville va fredonner le chant polisson de Ngassaki Rogatien alias Roga-Roga . Certainement pas la version soft, mais la hard. Qui a dit que le monde approche de Sodome et Gomorrhe, sièges de tous les vices ? On n’en est pas loin.

Je voudrais voir Roga-Roga, grassement sponsorisé par le réseau de téléphonie Azur, entonner sa nouveauté en présence de ses propres parents.

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