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Gestion du pétrole : Sassou Nguesso accuse la FIDH de "mauvaise foi"

OYO (Congo), 20 mai (AFP) - 20h14 -

Le président congolais Denis Sassou Nguesso a accusé jeudi la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) "de mauvaise foi" pour avoir dénoncé l’opacité dans la gestion du pétrole au Congo.
"Parler d’opacité dans la gestion du pétrole, c’est faire preuve de mauvaise foi. Nous n’avons rien à cacher", a affirmé le président Sassou Nguesso au cours d’un entretien à Oyo, à plus de 400 km au nord de Brazzaville, avec un groupe de journalistes dont l’AFP.

Dans un rapport publié mardi simultanément à Paris et à Brazzaville, la FIDH a affirmé : "l’opacité qui entoure la gestion pétrolière congolaise est dénoncée depuis de nombreuses années par les institutions financières internationales. Si des efforts d’information ont été accomplis sous la pression de ces mêmes bailleurs, le gouvernement ne met pas tout en oeuvre pour éclairer ses affaires pétrolières".

En 2003, le cabinet américain KPMG a réalisé un audit de la gestion de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) qui commercialise sur le marché international une partie de la production congolaise.

"Nous avons accepté cet audit proposé par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). Nous sommes le seul pays africain producteur de pétrole qui s’est prêté à cet exercice. Je voudrais que l’on me cite un autre pays africain producteur de pétrole qui a fait comme nous", a fait remarquer le président congolais.

Le pétrole est le premier produit d’exportation du Congo. Il assure les deux tiers des ressources budgétaires nationales. En 2003, l’ensemble de la production a été de 11,3 millions de tonnes.

Les accusations d’opacité "sont un disque qui est posé sur plateau, qui tourne et qui vous dit la même chose. Mon sentiment est que nos détracteurs sont au bout du rouleau. Comme ils ne sont pas encore totalement en panne, ils laissent tourner le disque", a ajouté le président Sassou Nguesso.

Selon lui, la gestion du pétrole est plutôt transparente dans la mesure où "le gouvernement dépose tous les ans sur la table du parlement les prévisions de production et des recettes. Celles-ci ne sont pas cachées. Elle sont connues de tous les députés et de tous les sénateurs", a-t-il poursuivi.

"Je ne sais pas si nos détracteurs peuvent faire mieux que KPMG", a-t-il dit, en assurant que les "résultats de l’audit financier et comptable de la SNPC sont connus".

Dans son rapport, la FIDH affirme que les "auditeurs mandatés par la BM ne sont pas parvenus à concilier les comptes de l’Etat avec ceux de son bras armé pétrolier, la SNPC".

Une mission du FMI se trouve depuis quelques jours à Brazzaville où elle a déjà eu des entretiens avec les autorités congolaises sur la gestion du secteur pétrolier et les réformes économiques, dans la perspective de l’ouverture de négociations sur un programme de trois ans.

"Notre dossier est en bonne voie. Nous croyons que nous pourrons signer l’accord avant la fin de cette année", a dit M. Sassou Nguesso.

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