email

Inauguration à Pointe-Noire du centre de production des Cartes d’Identité Informatisées

Paul Mbot, Ministre de la Sécurité et de l’Ordre Public, a inauguré le 6 juillet le centre ponténégrin de production des nouvelles cartes d’identité, informatisées, sécurisées et biométriques pour les départements de Pointe-Noire, du Kouilou, du Niari, de la Bouenza et de la Lékoumou. Le centre de Brazzaville se chargeant du reste du pays.

Il valait mieux ce matin là ne pas avoir à transiter par le rond point Lumumba, la circulation y était interdite en raison de la cérémonie d’inauguration du centre de production du nouveau sésame du citoyen congolais. Ce même citoyen congolais, qui depuis des lustres ne pouvait démontrer son identité que par la production d’une attestation d’identité valable un an, pourra désormais le faire grâce à une carte en polycarbonate au format carte de crédit qu’il conservera désormais durant dix ans.

Suite à appel d’offres international, c’est une société suisse qui a été chargée, en étroite collaboration avec le Ministère de la sécurité, de mettre en place le système. Le centre de Brazzaville est ouvert depuis avril 2007 et à produit à ce jour quelques 15 000 cartes. Afin que les directions départementales de la police puissent faire la collecte des renseignements dans l’Interland, elles ont été dotées de véhicules 4x4, de motos et de moteurs hors bord.

Si le progrès semble évident, ce nouvel outil ne peut être considéré que comme une étape vers la mise en place d’un contrôle efficace de l’identité des congolais. En effet, l’infalsibilité du document ne peut exister qu’à travers la vérification des indications informatisées qu’il comporte. Un faussaire pourra imprimer une carte "bidon" que l’agent de la force publique sera bien en mal de comparer rapidement à un document authentique tant qu’il ne sera pas en possession d’un terminal mobile à même d’en lire les informations et de les comparer à la base de données du ministère de l’intérieur.

Sécurité publique d’accord, mais quelles garanties le citoyen a-t-il sur la nature des informations cryptées que contient son document d’identité [1] Comment peut-il être certain que des renseignements ne relevant pas de sa seule identité n’y figurent pas ? Ethnie, extrait de casier judiciaire ou autres peuvent aussi y être cryptées sans que le citoyen lambda le sache. N’y a-t-il pas là un risque envers la liberté et l’intégrité physique des citoyens ? Le Congo ne devrait-il pas se doter d’une commission informatique et libertés indépendante pour rassurer ses ressortissants ?

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.