email

Incidents et fraudes aux législatives : des candidats accusés

BRAZZAVILLE, 27 mai (AFP) - 13h55 - Les autorités congolaises accusent, sans les nommer, des candidats aux élections législatives d’être responsables des "troubles et fraudes" qui ont entaché dimanche le premier tour de ce scrutin.

"Des candidats ont mis en place des mécanismes de fraude mais ont été déroutés par le dispositif sécuritaire que nous avons mis en place parce ce que nous étions informés de l’organisation de ces fraudes", a indiqué lundi un responsable de l’administration".

"Nous savions qu’on vendait des cartes d’électeurs, des actes de naissance et des déclarations de naissance scannées et falsifiées. Les cartes d’électeurs que nous avons mises au point disposent d’un code secret détectable au laser", a expliqué à l’AFP un responsable de la Commission nationale des élections.

"Grâce au dispositif sécuritaire que nous avons mis en place, nous avons décelé ces cas de fraude. C’est ainsi que nous avons décidé qu’aucun électeur ne pouvait voter s’il n’était muni d’une carte nationale d’identité. Cela a paniqué tout le monde et on a créé des troubles", a ajouté le responsable de la CONEL.

De nombreux incidents ont émaillé le premier tour des législatives à Talangai, quartier nord de Brazzaville. Des électeurs mécontents de ne pas avoir voté ont emporté ou saccagé des urnes dans quatre des six circonscriptions de ce quartier, provoquant la fermeture précipitée des bureaux de vote.

Nombreux parmi ces électeurs n’avaient pas retrouvé leurs noms sur des listes électorales alors que d’autres étaient bien inscrits, mais n’ont pu voter faute de carte nationale d’identité.

Par ailleurs, des urnes remplies à l’avance de bulletins d’un candidat ont été découvertes, toujours à Brazzaville.

A Gamboma, au centre du Congo, les opérations électorales ont été interrompues dans les deux circonscriptions que compte ce district après que les autorités aient retrouvé chez certains électeurs des pièces d’identité "d’origine douteuse" visant à inscrire sur les listes électorales des personnes qui n’existent pas.

Les résultats du premier tour de ces élections seront publiés officiellement lundi soir ou mardi. Au total 1.204 candidats briguaient les suffrages de plus de 1,7 million d’électeurs pour 137 sièges de la future assemblée nationale.

Dès lundi matin la Commission nationale des élections a annoncé que des élections partielles auront lieu dans des circonscriptions où les opérations ne se sont pas déroulées normalement.

En dehors des circonscriptions de Gamboma et quelques-unes de Talangai, le vote reprendra aussi dans l’une des quatre circonscriptions de Ouenzé, quartier nord de Brazzaville où les électeurs n’ont pas voté car l’absence du logo de certains des candidats sur les bullletins de vote ne leur permettait pas de les identifier.

Des partielles seront aussi organisées dans les trois circonscriptions de Tié-Tié un des quatre quartiers de Pointe-Noire, deuxième agglomération urbaine du Congo (sud-ouest). Les opérations y ont été perturbées par l’arrivée tardive du matériel électoral.

Il n’y a pas eu de vote dans 14 circonscriptions de la région du Pool (sud) du fait de la guerre civile qui opposent les milices ninjas et les troupes gouvernementales.

Lundi matin, la CONEL n’était pas en mesure d’annoncer de date pour toutes ces partielles.

Deux ministres élus dès le premier tour des législatives

Deux ministres du gouvernement du président Denis Sassou Nguesso, membres du parti congolais du travail (PCT-ex parti unique) ont été élus dès le premier tour des législatives, a annoncé lundi à Brazzaville le ministre de la Communication, François Ibovi.
Il s’agit de François Ibovi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement et de Lékoundzou Itihi Ossetoumba, ministre à la présidence de la République chargé de la défense nationale.

M. Ibovi a été élu avec plus de 99% des suffrages dans l’unique circonscription d’Oyo, dans la région de la Cuvette (nord) où il était le seul candidat et Lékoundzou Itihi Ossetoumba —qui affrontait deux candidats indépendants— a été élu dans l’une des deux circonscriptions de Boundji dans la Cuvette.

A Ongogni, dans la région des Plateaux (centre), le premier secrétaire du Conseil national de transition (CNT-Parlement provisoire), Pierre Ngolo a été élu dès le premier tour dans l’unique circonscription de cette localité.

Ces résultats devront être confirmés par le ministère de l’Intérieur.

Plus de 1,7 million d’électeurs étaient appelés à choisir 137 députés de la nouvelle assemblée parmi 1.204 candidats.

Le président de la commission nationale d’organisation des élections (CONEL), Charles Emile Apesse, a annoncé que des élections partielles auraient lieu prochainement dans des circonscriptions où le scrutin n’a pas pu se dérouler ou a été interrompu.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.