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Interview de Sassou à RFI

Le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso était l’invité de la rédaction de Radio France Internationale (RFI) ce mardi 20 août 2002. Interrogé par Bernard Najot, Sassou Nguesso a répondu à toutes les questions de RFI sur les grands enjeux du Congo, deux jours après la publication de sa nouvelle équipe gouvernementale. Nous publions ici l’intégralité de cette interview.

RFI : Monsieur le Président bonjour ! Vous voici à la tête de l’Etat Congolais pour sept ans à nouveau. Premier acte concret, vous avez nommé un gouvernement plus jeune, beaucoup de renouvellement dans ce gouvernement et une première mission, redresser le pays du point de vue économique. Mais tout le monde a noté votre insistance sur la lutte contre l’anti corruption et l’affairisme. Est ce que c’est seulement pour suivre un effet de mode ou bien il y’aura t-il des actes concrets et surtout pourquoi maintenant mais pas avant ?

Denis Sassou- Nguesso : Ce n’est point un effet de mode ! Nous avons déjà eu à dénoncer ce phénomène. Nous avons pris certains corrupteurs et certains corrompus la main dans le sac. Ils étaient sanctionnés. Il va falloir frapper très fort, parce que je ne pourrai pas accepter que se développe un tel phénomène dans la société où les gens ne veulent pas travailler et pourraient passer leur temps à chercher des passe-droits. Nous allons rendre ce combat plus systématique. Ça c’est sûr !

RFI : Lors de votre prestation de serment, vous avez fait la promesse de la paix et de la stabilité. Mais contrairement à certaines attentes, vous n’avez pas prononcé le mot d’amnistie pour les exilés. Alors est ce que ce n’est pas encore l’heure pour l’amnistie ou est ce que c’est un non définitif ?

Denis Sassou- Nguesso : (Sérieux) Nous avons fait adopter par le Conseil National de Transition en décembre 1999, une loi d’amnistie. C’était pour amnistier tous les faits de guerre. Nous n’avons condamné personne pour des faits politiques. Il y a eu quelques procès pour des crimes économiques. Ces procès ont été radio télédiffusés. Il s’agit des faits graves sur les crimes économiques. Nous n’allons pas instaurer l’impunité au moment où nous nous engageons pour le relance de l’économie. Quant aux personnalités politiques, il y a des personnalités, on pourrait dire même emblématiques du pouvoir passé qui sont rentrées au pays. Certains ont même été élus, qui vivent normalement dans le pays.

RFI : Par ailleurs, la rébellion dans la région du Pool porte un nom : le Pasteur Ntoumi. Est ce que vous négociez avec lui, y aurait-il des concessions possibles de part et d’autre ?

Denis Sassou- Nguesso : Le Monsieur dont vous parlez, Ntoumi, comme vous l’appelez, est à la tête d’un groupuscule de quelques illuminés dans une partie de la région du Pool dans les forêts de Mayama, Kindamba, Mindouli. Nous avons déjà signé en décembre 1999 des accords de paix et de réconciliation avec les représentants de ce Pasteur. Et nous disons à cette époque déjà que la guerre était terminée. Pour nous, au delà de ces accords et de ces conventions, il ne reste plus que des actes de terrorisme. Je dois simplement profiter de votre micro pour demander à ce Monsieur de laisser les populations de cette partie du Pool vivre en paix. Quant aux jeunes qui sont autour de lui, ils savent que d’autres avant eux ont abandonné cette aventure, sont revenus ici à Brazzaville, ils vivent en paix ici, on peut vous les montrer. Je demande alors à ces jeunes de revenir à Brazzaville, et je m’engage à garantir leur sécurité. Mais nous ne voyons pas sur quelles bases on pourrait négocier avec Ntoumi. Nous ne voyons pas les éléments de la négociation face à ces actes de terrorisme et de banditisme.

RFI : Est-ce que vous connaissez par ailleurs que les forces de l’ordre se livrent parfois à des actes répréhensibles, voire aux exactions ?

Denis Sassou- Nguesso : C’est possible qu’ici et là, il y ait quelques bavures. Mais ces terroristes ne doivent pas amener la Force publique à intervenir dans une zone ou une autre, empêchant ainsi le peuple à vivre en paix.

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