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Jean-Sylvain Akouala Temple, génie de la musique chrétienne

On connaissait Alain Atipault Akouala (3 A) ministre de Sassou. Je vais vous parler de l’autre Akouala, Jean-Sylvain, de son nom spirituel "Temple", jeune frère du ministre. D’ailleurs si l’un est ministre d’un pouvoir temporel, l’autre est ministre de Dieu, puissance immanente. Le public, coutumier d’un lapsus, le prend souvent pour l’autre. « Je ne suis pas lui. Je suis Sylvain » corrige-t-il calmement comme pour se disculper d’une connivence vite faite par l’opinion.

Lui aussi ?

Un jour, le 5 ou 6 mars 2012 (je ne sais plus), à Brazzaville, au Plateau des quinze ans à Moungali, alors qu’on avait tous l’esprit traumatisé par les explosions de Mpila, un neveu me présenta Jean-Sylvain Akouala, musicien chrétien. Je ne prêta guère attention au personnage car, étant donné la situation qui prévalait dans la ville, étant donné le contexte de brutes dans lequel on était entrainé par la folie de Sassou et ses obus, l’heure n’était pas aux convivialités mondaines avec le premier venu. Toutefois, une guitare, traînant par-là, nous invita à esquisser quelques notes de musique. Sans plus. Sans avoir le cœur à l’ouvrage en dépit de mon comportement pavlovien dès que je vois un instrument de musique. Jean-Sylvain Akouala me parla vaguement d’un studio qu’il était en train de faire. On se dit au revoir. Comme tous les génies, il me laissa l’impression d’une personne dotée d’esprit d’ouverture avec une forte dose d’humanisme. Je ne le revis plus.

Deux ans plus tard, à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, alors que j’étais en compagnie du Pasteur Simplice Malonga , du diacre Roland Zolabantou, de son épouse Fany et de leur fille Chloé, alors que le nom de Jean-Sylvain Akouala n’était plus qu’un lointain souvenir oublié, Fany qui a une très jolie voix me dit : « Grand-Frère on va te faire écouter un artiste du Congo-Brazzaville. » Elle précisa « C’est Sylvain Akouala. » « Lui aussi ? » me dis-je étonné que ce nom figurât sur la liste des prestigieux musiciens chrétiens dont on me vantait les qualités spirituelles et harmoniques, artistes, tous pour la plupart, kinois.

Peu de temps après je me mis à faire une recherche internet sur ce musicien. C’est là que je découvris, dans toute son ampleur, ce monument de la musique non seulement chrétienne mais de la musique tout court. Quand Les Ecritures disent « Nul n’est prophète chez lui » on le vérifie dans la carrière artistique de Jean Sylvain Akouala Temple. En effet ce chantre de Dieu qu’on ne connaît quasiment pas au Congo est une pierre angulaire dans la construction actuelle de la musique chrétienne au Gabon, au Cameroun, en RDC, en Angola, en RCA, en RSA, en France et en Angleterre. Explosions de joie et scènes de liesse accompagnent ses concerts partout où il est invité. Jean-Sylvain Akouala ne cache pas sa foi en Jésus Christ et en son messager William Marrion Branham, homme de Dieu dont je ne soupçonnais même pas l’existence voici encore deux ans.

Tous les chrétiens des Eglises dites de Réveil et des Eglises classiques sont unanimes sur la profondeur des textes de Jean-Sylvain Akouala. Personne n’est choqué de le voir fonder ses textes à la fois sur la Bible et sur les enseignements de William Marrion Branham, ancien pasteur pentecôtiste. Pour ceux qui sont au courant des guerres de religion, Dieu sait combien cet Américain de la génération du célèbre prédicateur Billy Graham est souvent critiqué par les présumés puristes.

L’analyse du répertoire de Jean-Sylvain Akouala

Les textes de notre artistes sont si profonds et si porteurs de spiritualité qu’un éminent Pasteur, Arthur Mosaka, confessa, alors qu’il était perdu dans les rues d’une ville américaine, il ne dut son salut qu’en s’appuyant sur les paroles du répertoire de J.S Akouala. C’est dire combien l’écriture des textes sylvestres (si j’ose dire) est inspirée.

Irréprochable, le timbre de la voix de Sylvain Akouala maîtrise les nuances du grave avec brio. Ses textes clarifient des passages codés de la Bible tout en véhiculant une morale qui n’épargne pas (ça n’engage que moi) la classe politique de notre pays quand bien même ils s’adressent aux chrétiens. Par exemple : « Tu es allé trop près de la frontière ». Ce titre fustige aussi bien les chrétiens qui collaborent avec le péché que les hommes politiques dont le non-respect des lois met le pays au bord du chaos. Et, ce n’est un secret pour personne, ils sont légion au Congo ces agents du Chemin d’avenir qui jouent avec les frontières du mal.

Il reste que de tous les titres de Jean Sylvain Akouala, globalement excellents, je tombe d’admiration devant « A.B.C - l’alphabet. » On l’oublie peut-être mais Jean Sylvain Akouala Temple nous rappelle que La Bible est un agencement de lettres alphabétiques et (la kabbale juive ne le démentira pas) chaque lettre possède une résonance spirituelle. Par exemple l’Alpha (A) et l’Omega (O). Même un enfant qui ne sait pas lire peut prier ; pourvu qu’il connaisse son alphabet. Je résume peut-être mal le postulat théologique de Jean-Louis Sylvain Akouala, mais dans cette chanson l’artiste fait preuve d’une démarche pédagogique exégétique et intelligente.

A côté du titre L’alphabet, je classe « Jour V », un cantique qui magnifie la Victoire. Pour être prosaïque, c’est un euphémisme de dire ici que les Congolais attendent, avec soif, ce jour (15 août 2016) où ils pourront enfin savourer la liberté (la Liberté-chérie) ici bas quand le joug du PCT leur sera ôté et le champ politique dégagé du poids de Sassou devenu horriblement lourd .

« Le sang », un autre titre, demeure également un texte plein d’enseignements. Le sang est la « seule chose que Dieu agrée » dit notre auteur. Il s’agit, métaphore oblige, du sang du Christ, pas le « sang des autres » dont parle Sassou. C’est la métonymie du sacrifice ; Jésus ayant fait couler son sang, on n’a rien d’autre à donner si ce n’est invoquer son sang.

Alliant rationalisme et théologie, Jean-Sylvain Akouala a sûrement formalisé son statut de philosophe avec le titre « Le bien-être universel ». De quoi s’agit-il ? Pour Jean-Sylvain Akouala, faire le bien c’est donner sans rien attendre en retour, comme les fleuves qui se jettent dans l’océan sans craindre de tarir, comme l’arbre qui donne ses fruits sans rien attendre de personne. « Le bien-être universel c’est vivre pour les autres » dit ce disciple de Christ. Rien en commun ( c’est moi qui fais le transfert sémantique) rien en commun avec les insatiables orges du PCT qui dirigent ce pays. De la notion du BIEN ces « épigones du chemin d’avenir » ne connaissent que les « Biens Mal Acquis. » Ils sont tellement gourmands qu’ils oublient de donner aux autres, fût-ce des miettes ; or le Bien n’a de sens que lorsqu’il est partagé de tous, pour tous et par tous. Allez dire ça à Sassou qui paie avec l’argent de notre pétrole les frais médicaux colossaux des sénateurs et députés congolais soignés à l’hôpital américain de Neuilly en France alors que nombre de ses compatriotes meurent comme des mouches faute de centres médicaux au Congo. (cf. article de Rigobert Ossébi - Congo-Liberty du 17 mars 2015)

Le cantique « Dialogue avec un incrédule » est l’articulation d’un débat métaphysique où un croyant et un athée s’affrontent. Un autre trait de Jean-Sylvain Akouala c’est de composer avec la méthode de Socrate en tirant les réponses dans les propres questions de l’adversaire. De l’avis général, « Dialogue » est un débat dialectique de très haut vol et de longue portée.

Il n’y a pas un seul texte de Jean Sylvain Akouala qui n’ait pas (selon moi) une dimension critique cachée. On est même fondé de dire que de tous les lecteurs de la Bible, Akouala Temple, est l’un des rares qui sachent extraire la vérité cachée des Ecritures. Akouala, disais-je, a été à bonne école, celle de l’homme de Kentucky, William Marrion Branhan qui a tout dit dans son Tabernacle à Jeffersonville .

William Marrion Branham

Je ne connaissais pas William Marrion Branham, cet homme de Dieu, voici encore deux ans. Après avoir écouté son enseignement sur DVD ou sur Youtube, j’ai eu l’impression de mieux comprendre La Bible, livre Ô combien ésotérique pour les adultes, limpide pour les enfants. Quelle pédagogie ! Quelle capacité chez cet homme de rendre accessibles des textes aussi symboliques et hermétiques que ceux de La Genèse , L’Ancien Testament ou de L’Apocalypse de Jean dans le Nouveau Testament ! Sa biographie dit qu’après avoir croisé un ange de Dieu dans son adolescence, William Marrion Branham se mit à guérir des malades de tous genres en leur imposant les mains. Mais le summum de son passage sur terre reste sa facilité de pénétrer les Saintes Ecritures et la colonne de feu (scientifiquement attestée) qui plana sur sa tête. La photo mystérieuse de cette aura lumineuse est affichée, à ce jour, dans le bureau ovale de la Maison Blanche (USA). Les biographes disent que sans avoir fait de longues études ni fréquenté aucune Ecole Biblique, il a expliqué les Sept Sceaux dont parle La Bible . Il s’agit d’un redoutable mystère qu’aucune exégèse n’a su déchiffrer ; que lui-même fut annoncé en Malachie 4 qui stipule que le dernier prophète avant L’Enlèvement, c’était, lui William Marrion Branham. Ses sermons étaient écoutés des quatre coins de la planète, y compris L’Afrique, Urbi et Orbi. Né en 1909, au début du siècle dernier, son ministère dura une vingtaine d’années. Il trouva la mort en 1965 dans un accident de circulation. Sans vouloir faire du prosélytisme, j’invite tout libre penseur de lire ou d’écouter cet apôtre de la Laodicée, la démocratie selon Dieu. Nos futurs ex-hommes politiques Congolais (2016 n’est plus loin) gagneraient de suivre ce conseil pour leur rédemption.

Sources multiples

Convaincus par le premier album, les fans de Jean Sylvain Akouala réclament le deuxième qui, d’après eux, tardent à sortir. Au dernières nouvelles, cet album serait déjà sur le marché. Tala Be Na est l’un des titres phare de ce volume. Il est écrit en Téké.

Jean Sylvain Akouala puise sa puissance vocale du terroir de Gamboma qui a façonné le style des leaders canoniques comme Maurice Obambi, Michel Ndouniama, Gojos, Nestor Mbouloukoué, Rovias Adampo, Felly...Akouala (son propre frère qui est doublé d’un excellent guitariste) . Et, par ailleurs, selon moi, ...Rapha Boundzéki de « Christianisé » a dû hanter son système d’inspiration. A cette source ethnologique, l’artiste avoue une influence kinoise de l’artiste Mifoko du Ciel.

Enfant de Poto-Poto, Sylvain Akouala a vécu rue Bakoukouya en face de ce carrefour culturel que fut le bar-dancing Bouya. Je peux dire également que les résonnances Ebouka (rythmes de Mossaka) ont bercé ses oreilles.

Puis last not the least, frère Akouala a beaucoup écouté les enseignements de William Marrion Branham, beaucoup lu La Bible, souvent entendu plusieurs prédicateurs, dont son Pasteur, Ngalibali.

Résultat : (cela engage nombre de critiques musicaux et moi ) le monde de la musique chrétienne compte en la personne de Jean-Sylvain Akouala, l’un des meilleurs compositeur de ce 21ème siècle commençant.

Thierry Oko

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