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Justice ? Nicolas Okandzi est libre de toutes poursuites

APA - Brazzaville (Congo)

L’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a dénoncé lundi à Brazzaville, le procès qui a disculpé Nicolas Okandzi [1], directeur général du budget, du meurtre de Jean Bambelo, son agent domestique.

Ce procès avait été organisé du 10 au 12 mars 2009, devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Brazzaville. Nicolas Okandzi aurait, séquestré et torturé son agent, avant de l’exécuter au petit matin du 23 décembre 2008. Le fonctionnaire l’accusait du vol d’une somme d’argent de 65.000.000 francs CFA.

Contre toute attente, durant le procès et suivant l’acte d’accusation, Nicolas Okandzi qui a été cité à l’audience, qu’en qualité de témoin, a été épargné de toutes poursuites judiciaires.

L’instruction ayant curieusement trouvé un accusé, le gardien du directeur général, Victor Balou, qui s’est vu condamné à « 15 ans de travaux forcés et de dégradation civique ».

« Ce verdict de la Cour criminelle de Brazzaville révolte la conscience citoyenne et constitue un acte honteux pour la justice congolaise, qui, incapable de dire le droit, s’enlise dans des scandales insupportables qui la discréditent davantage », indique l’OCDH.

« Il est inconcevable que Nicolas Okandzi, propriétaire des fonds volés et ordonnateur de la séquestration de la victime, ne comparaisse qu’en qualité de témoin du moment où la séquestration lorsqu’elle est suivie de meurtre, fait subir à son auteur la peine la plus lourde conformément aux articles 341 et 344 al. 2 du Code pénal congolais », précise le communiqué de l’OCDH.

Parmi les six autres accusés de ce procès, deux ont été condamnés pour « non dénonciation de criminel à 12 et 18 mois de prison, assortie d’amende ».

L’OCDH prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur une autre affaire dont l’auteur, Gomez de Makanda, ancien maire de Bacongo, 2ème arrondissement de Brazzaville qui avait blessé par balle, mademoiselle Nuptia Manangu, au marché de Bacongo, n’a jamais été poursuivi.
Pour une justice libre et équitable, l’OCDH recommande aux autorités judiciaires de casser l’arrêt de la Cour d’appel de Brazzaville et de rouvrir une information judiciaire sur la mort de Jean Bambelo et mettre immédiatement aux arrêts Nicolas Okandzi, pour torture et séquestration suivie de meurtre.

De même, il demande au gouvernement d’exiger la démission de Nicolas Okandzi de ses fonctions afin de le mettre à la disposition de la justice, et de tout mettre en œuvre, pour harmoniser les textes juridiques nationaux avec les conventions internationales librement ratifiées par le gouvernement congolais.

source : Apa

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