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Katrina : Bush assure que La Nouvelle-Orléans se relèvera

LA NOUVELLE-ORLEANS (AFP) - George W. Bush a assuré mardi à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) qu’il tiendrait parole et aiderait à redresser la ville dévastée un an plus tôt par un ouragan qui a menacé d’engloutir sa réputation de "conservateur compatissant".

M. Bush a une nouvelle fois assumé « l’entière responsabilité » de la faillite des secours en 2005. Il a appelé les habitants de La Nouvelle-Orléans à rentrer chez eux, dans un discours prononcé dans une école pour l’anniversaire de l’ouragan qui a fait plus de 1.500 morts sur la côte sud et ravagé l’une des cités les plus vibrantes des Etats-Unis.

« J’assume l’entière responsabilité de la réaction du gouvernement fédéral et, il y a un an, j’ai pris cet engagement : nous retiendrons les leçons de Katrina et nous ferons tout ce qu’il faudra pour vous aider à vous remettre », a-t-il dit dans une des plus anciennes écoles de la ville. Les paroles prononcées solennellement le 15 septembre 2005 sont « aussi vraies aujourd’hui qu’elles l’étaient à l’époque », a-t-il dit.

Plus de la moitié des presque 500.000 habitants de La Nouvelle-Orléans ne sont pas rentrés chez eux. Des dizaines de milliers de personnes vivent encore dans des mobile homes. Les traces de la catastrophe persistent partout. La moitié de La Nouvelle-Orléans n’a toujours pas l’électricité. La criminalité est forte.

M. Bush a passé deux jours sur la côte du Golfe du Mexique pour assurer aux populations que l’Etat fédéral ne les laisserait pas tomber. Il est aussi venu parler de « renaissance » et de « renouveau », même s’il admis lundi dans le Mississippi que des années seraient encore nécessaires pour mener à bien la reconstruction. Mardi, M. Bush et sa femme Laura se sont agenouillés pour prier dans la cathédrale Saint-Louis à 09H38 locales, au moment précis où, un an auparavant, les digues cédaient sous les eaux qui allaient submerger 80% de la capitale internationale du jazz.

Les cloches ont sonné au même instant. Des gerbes de fleurs ont été déposées auprès des digues. Une procession devait parcourir les rues sur des airs de jazz. En cette journée du souvenir instaurée par M. Bush lui-même, la ville est apparue partagée entre la douleur de la perte et la colère contre la lenteur de la reconstruction.

Cette présidence restera à jamais associée à l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices de l’histoire des Etats-Unis, à la déroute de l’Etat fédéral et des autorités locales, et à l’image de M. Bush poursuivant ses vacances dans son ranch texan tandis que le cyclone atteignait le rivage. M. Bush a ensuite dû se défendre de négliger la Louisiane parce que beaucoup de noirs et beaucoup de pauvres y vivaient.

« La Nouvelle-Orléans va se relever », a-t-il réaffirmé mardi. Cependant lui-même a dressé un sombre tableau des réalités. Le cyclone a produit des « scènes terribles que nous n’aurions jamais cru voir en Amérique ». Mais les inondations aux « dimensions bibliques » n’ont été, « pour la plupart d’entre vous, que le début des difficultés », a-t-il avoué. Il a reconnu la persistance du crime, du chômage et les disparités sociales en affirmant la nécessité de créer un nouveau système éducatif pour combattre « la racine de la pauvreté ».

Pendant deux jours cependant, M. Bush a aussi défendu l’action de son gouvernement depuis 2005. Il a invoqué les 110 milliards de dollars d’aides alloués par l’Etat fédéral, la reconstruction des digues, les incitations aux investissements. Tandis que l’inquiétude allait grandissant devant l’arrivée de la tempête Ernesto sur la Floride, il a aussi certifié qu’avec les réformes des plans d’urgence, « nous sommes mieux préparés ».

A deux mois et demi des élections parlementaires, La Nouvelle-Orléans a vu défiler les représentants de l’opposition démocrate comptant signifier que la tragédie était aussi le résultat de la politique républicaine.

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