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"Kinshasa sans armes" : l’Onu annonce la mise en place de patrouilles

KINSHASA (AFP) - La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) a annoncé mercredi la mise en place de patrouilles mixtes pour veiller au respect de l’engagement des deux candidats à la présidentielle de faire de Kinshasa une "ville sans armes".

Le 23 septembre, des délégués du président Joseph Kabila et du vice-président Jean-Pierre Bemba ont signé un « Acte d’engagement pour une ville-province de Kinshasa sans armes ».

Les troupes des deux candidats au second tour de la présidentielle du 29 octobre s’étaient affrontées à l’arme automatique et à l’arme lourde du 20 au 22 août à Kinshasa, faisant au moins 23 morts.

Depuis le soir du 22 août, un calme précaire règne dans la capitale où les deux camps ont passé un accord de cantonnement de leurs troupes, lequel n’est pas totalement respecté.

Des patrouilles mixtes de vérification de l’Acte d’engagement, comprenant des éléments de la police nationale et de la police militaire de RDC, ainsi que de la Monuc, seront mises en place dans les prochains jours, a annoncé le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Stéphane Lescoffit, au cours d’un point presse.

Ces patrouilles doivent « vérifier toute violation » de l’engagement et visent à « apaiser les tensions et dissiper les rumeurs » à Kinshasa.

Ces contrôles visent uniquement les militaires et les personnes en arme. Les personnes ne disposant pas d’ordre de mission doivent être désarmées, soit par la police pour les civils, soit par la police militaire pour les soldats.

Pour un observateur des Nations unies s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’application de ces consignes « dépendra avant tout de la volonté politique des deux candidats ».

« Les deux camps multiplient les déclarations de bonnes intentions, mais la tension ne diminue pas sur le terrain », a-t-il ajouté.

Mercredi, la Monuc a à nouveau appelé MM. Kabila et Bemba à « réaffirmer leur engagement en faveur du processus de paix ».

Le 22 septembre, a rappelé le porte-parole adjoint de la Monuc Jean-Tobie Okala, le Conseil de sécurité s’est dit « prêt à envisager des mesures à l’encontre des personnes ou entités qui continueraient de menacer la tenue d’élections libres et justes, en particulier par le biais de +médias de la haine+, en incitant ou en recourant à la violence pour empêcher la tenue des élections, contester les résultats ou ébranler le processus de paix ».

La Monuc a en outre « fermement » condamné « le comportement de certains participants à la réunion politique de l’Union pour la Nation (plate-forme électorale de M. Bemba) du samedi 23 septembre à la Fikin (Foire internationale de Kinshasa) qui ont violemment pris à partie des journalistes de la presse internationale venus couvrir la manifestation ».

La Monuc « rappelle aux autorités et hommes politiques congolais qu’ils ont le devoir de faire respecter les droits des journalistes (...) afin de leur permettre d’exercer leur métier en toute sécurité ».

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