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L’Afrique se mobilise pour lutter contre la grippe aviaire

Une rencontre entre 46 pays africains et les Nations Unies a commencé ce lundi à Libreville. Cette réunion a été organisée afin de monter des plans d’action visant à lutter contre l’épidémie de grippe aviaire qui a déjà fait son apparition dans certains pays africains. Cette conférence ouverte ce lundi, prendra fin ce mercredi

Prenant la parole, le président gabonais Omar Bongo Ondimba annoncé que : « L’apparition du virus de la grippe aviaire en Asie du Sud-Est, en Europe et récemment en Afrique constitue pour la communauté internationale un grave sujet de préoccupation » « Pour nous Africains, il s’agit de surcroît d’un défi supplémentaire qui vient se greffer aux maux déjà connus tels que la pauvreté, le sida, le paludisme et bien d’autres ».

Comme cela a déjà été annoncé ces deniers jours, quatre pays africains (Cameroun, Egypte, Niger, Nigeria) sont touchés par l’apparition du virus H5N1 sur leur territoire. Un troisième cas présumé de grippe aviaire vient d’être détecté en Egypte, après le décès d’une femme de 30 ans, vendredi.

Dans une interview, le ministre français des affaires étrangères, P. Douste-Blazy présageait en ces termes : « 
Nous estimons que le foyer de grippe aviaire du Nigeria pourrait entraîner la contamination d’une quarantaine d’Etats »
.

Ce risque est d’autant plus grand que comme l’expliquait à l’occasion, le directeur de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Gomes Sambo, « La proximité entre humains et animaux dans les concessions familiales et les exploitations agricoles, le manque d’information des communautés et la couverture insuffisante en services vétérinaires constituent des obstacles à la prévention précoce ».

Cela s’explique aussi par le fait que « Notre continent connaît la plus faible capacité d’infrastructures en matière de santé publique (...) » Ainsi, « à défaut d’une préparation adéquate et d’une campagne de sensibilisation coordonnée et acharnée, nos pays risquent d’être rapidement submergés », a ajouté Gilbert Fossoun Houngbo du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Les abattages de volailles tout en étant une mesure de protection risquent en même temps de créer un désastre économique et alimentaire parce que « La réduction massive et soudaine du cheptel entraînera inévitablement non seulement une perte de revenus mais aussi et surtout une perte de sources de revenus et d’alimentation (...) l’impact socio-économique et le risque de psychose ne sont pas à sous-estimer », a admis G. Fossoun Houngbo.

Bien que les spécialistes se soient félicités de la mise en place de plans nationaux de lutte contre l’épizootie, dans la plupart des pays africains, leur efficacité reste néanmoins limitée, faute de moyens financiers suffisants. Une mission de l’ONU affirme dans ses travaux publiés lundi que les gouvernements du Nigeria, du Niger, du Cameroun, du Bénin et du Tchad « ne disposent pas des ressources nécessaires pour mettre en place les mesures minimales requises pour commencer à appliquer leur plan ».

C’est ainsi que le directeur régional du Fond des Nations Unies pour l’alimentation (FAO), Anebi Edache pense que « Des efforts plus grands doivent être faits pour stopper la maladie à sa source, chez les animaux ». Pour y arriver, « Cela nécessite un apport massif de fonds, de matériel et de ressources humaines pour lequel nous comptons sur les bailleurs de fonds ».

Malgré l’engagement de la communauté internationale, en janvier à Pékin, à débloquer 1,9 milliard de dollars pour lutter contre l’épizootie, le Dr Gomes Sambo a regretté le fait que « l’engagement ne s’est pas encore matérialisé ».

Blanchard Alice

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