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L’OMS redoute "de mauvaises surprises" avec la maladie d’Ebola

GENEVE, 17 déc (AFP) - 13h43

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute "de mauvaises surprises" avec la maladie d’Ebola, même si le dernier accès épidémique dans le nord du Congo est en passe d’être maîtrisé, a déclaré mercredi à Genève un expert de l’OMS.

Ce dernier accès, qui a fait depuis septembre 29 morts sur 34 cas probables ou confirmés dans le secteur de Mbomo, "est pratiquement maîtrisé", a assuré le Dr Pierre Formenty, coordinateur d’une équipe médicale de l’OMS qui vient d’effectuer une mission sur place.

Un dernier décès a été enregistré le 3 décembre et il faudra encore plusieurs jours pour déterminer que la contamination a cessé, a-t-il ajouté lors d’un point de presse.

L’OMS reste cependant très vigilante face à la fièvre hémorragique qui s’est manifestée à cinq reprises depuis 2001 au Congo et au Gabon voisin.

"Nous avons la crainte qu’il y ait une grosse épidémie d’Ebola. On peut avoir de mauvaises surprises dans le futur avec des souches différentes, plus contagieuses", a averti le Dr Formenty. "Il y a un danger potentiel si un tel virus pouvait se déployer dans des structures urbaines comme les grandes capitales d’Afrique centrale".

Le spécialiste a reconnu qu’il était difficile de convaincre les populations des régions touchées par la maladie de cesser de manger la viande d’animaux retrouvés morts comme les gorilles, considérés comme à l’origine de la transmission du virus à l’homme.

"Certains chasseurs nous disent : ’nous avons mangé la viande d’animaux morts depuis des milliers d’années. Autrefois, quand nos ancêtres n’avaient tué aucun animal et découvraient une charogne, ils pensaient que c’était un don de Dieu’", a rapporté le Dr Formenty.

Les médecins étrangers sont en outre confrontés à des rumeurs émanant de "certains dirigeants politiques" d’opposition qui affirment qu’ils apportent la maladie au lieu de l’éradiquer, selon lui.

Pour se faire accepter, l’OMS a installé un laboratoire à Mbomo, où les tests sanguins sont faits derrière une glace transparente, une façon de convaincre les habitants que les médecins ne font pas "de magie noire" avec les échantillons, a expliqué le Dr Formenty.

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