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L’ONU prolonge la présence de ses forces en Ethiopie-Erythrée, en RDC et au Liberia

NEW YORK (AFP) - Le Conseil de sécurité a prorogé de plusieurs mois vendredi les mandats des missions de l’ONU en Ethiopie et Erythrée (Minuee), en République démocratique du Congo (Monuc) et au Liberia.

En Ethiopie et Erythrée, l’ONU se donne ainsi un nouveau délai pour tenter de sortir d’une situation d’échec sur la délimitation de la frontière entre ces deux pays.

Le Conseil a adopté à l’unanimité un projet de résolution prorogeant jusqu’au 31 janvier 2007 le mandat de la Minuee qui expirait samedi.

Dans son dernier rapport sur la Minuee le 19 septembre, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, recommandait de prolonger son mandat de six mois, se disant « profondément préoccupé par l’impasse où se trouve le processus de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée ».

Le 31 mai, le Conseil de sécurité avait réduit les effectifs de la Minuee à 2.300 Casques bleus dont 230 observateurs militaires, contre 3.373 Casques bleus dont 221 observateurs auparavant.

Cette mesure avait été prise sous l’impulsion des Etats-Unis, qui financent à hauteur de 27% les opérations de maintien de la paix de l’ONU et dont l’ambassadeur, John Bolton, est partisan d’une réduction de ces missions lorsque leur efficacité est contestable.

Confirmant de nouveau cette position, M. Bolton a souligné la clause de la résolution prévoyant une possible reconfiguration de la Minuee après fin janvier.

Aucun progrès n’a été fait depuis des mois dans ce conflit et l’accord de paix d’Alger ayant mis fin à cette guerre entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique, qui avait fait quelque 80.000 morts, est resté lettre morte.

Aux termes de cet accord, les deux pays s’engageaient à respecter la décision d’une commission indépendante sur le tracé de la frontière.

Cette commission a arrêté sa décision en 2002 mais l’Ethiopie refuse d’accepter son tracé et demande qu’il soit révisé.

Le Conseil de sécurité a par ailleurs prorogé jusqu’à la mi-février le mandat de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc), qui s’achevait samedi.

La tension reste forte à Kinshasa à un mois du second tour de la présidentielle qui opposera le président Joseph Kabila au vice-président Jean-Pierre Bemba, dont les troupes se sont affrontées en août dans la capitale, menaçant l’issue pacifique du processus démocratique.

Le 29 octobre, quelque 25 millions d’électeurs seront appelés à élire leur président et leurs députés provinciaux pour les cinq prochaines années.

La Monuc, avec plus de 22.000 personnels en tout, est actuellement la plus importante force de maintien de la paix de l’ONU.

Enfin, le Conseil de sécurité a prorogé de six mois le mandat de la Mission de l’ONU au Liberia (Minul).

Le 20 juin, le Conseil avait donné un gage de confiance à la nouvelle présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, en levant son embargo sur le bois libérien, mais l’avait invitée à poursuivre ses efforts pour obtenir une mesure similaire concernant les diamants pour lesquels il prolongeait son embargo de six nouveaux mois, jusqu’au 20 décembre.

Les embargos sur le bois et les diamants libériens avaient été imposés par la résolution 1521 de décembre 2003 et régulièrement prorogés tous les six mois.

Lors de quatorze ans de guerre civile (1989-2003) au Liberia, les ressources en bois et diamants du pays avaient été pillées par les belligérants qui s’en servaient pour financer leur armement.

La guerre a pris fin avec le départ de l’ex-dictateur Charles Taylor, qui après un exil au Nigeria a été extradé, arrêté et va être jugé pour crimes de guerre et contre l’humanité.

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