email

L’UE doit fixer devant Annan ses contributions à la force au Liban

BRUXELLES (AFP) - Les Européens doivent fixer vendredi à Bruxelles leurs contributions à la force de maintien de la paix au Liban devant le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, dans un climat plus optimiste après la décision de la France d’y affecter 2.000 soldats.

Peu après son arrivée dans la capitale belge vendredi matin, Kofi Annan s’est dit « confiant de repartir de Bruxelles avec un grand nombre de soldats » et certain de « trouver 15.000 hommes » à terme pour constituer la force internationale appelée à consolider la trêve fragile entre Israël et le Hezbollah libanais.

La réunion des chefs de la diplomatie des 25 avait été demandée mardi par l’Italie alors que des doutes pesaient sur les contributions des pays européens, échaudés par l’ambiguïté des règles d’engagement de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Paris a levé une première incertitude jeudi soir, avec l’annonce par le président Jacques Chirac d’une contribution totale de 2.000 soldats à la Finul, soit 1.600 militaires supplémentaires.

M. Chirac a expliqué avoir décidé de ces nouveaux renforts après avoir obtenu de l’Onu, d’Israël et du Liban les « clarifications nécessaires » et les « garanties » en vue du déploiement de la force internationale, surtout en ce qui concerne la sécurité des soldats sur le terrain.

L’Italie, qui s’est déjà engagée à fournir entre 2.000 et 3.000 soldats, devait préciser sa participation vendredi, ainsi que l’Espagne, pressentie pour envoyer un contingent de 700 à 800 hommes.

En outre, un « bataillon nordique », qui pourrait impliquer la Finlande, la Suède et la Norvège (pays non membre de l’UE), pourrait dépasser les 500 hommes atteindre un niveau équivalent à la contribution espagnole, a indiqué à l’AFP une source européenne.

Le Premier ministre belge Guy Verhofstadt a également confirmé vendredi que la Belgique allait participer. Son gouvernement devait arrêter sa contribution lors d’un conseil des ministres prévu à 11H00 GMT.

L’annonce d’un renfort substantiel de Paris devrait « tranquilliser d’autres pays » européens — inquiets des réticences qu’avait montrées auparavant la France, très impliquée au Liban —, a estimé Cristina Gallach, porte-parole du Haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure Javier Solana.

Le secrétaire général de l’Onu devrait également confirmer vendredi quel pays prendra le commandement de la Finul renforcée, alors que l’Italie et la France se sont dits disponibles.

Selon un porte-parole de l’Onu, le général français Alain Pellegrini, qui commande l’actuelle Force intérimaire de l’Onu au Liban, conservera ce commandement une fois la Finul renforcée.

Aux termes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à 34 jours de guerre sanglante et dévastatrice au Liban, la nouvelle Finul doit être portée à 15.000 hommes censés appuyer l’armée libanaise qui s’est déployée dans le sud après plus de trois décennies d’absence.

Les 25 devraient profiter de la présence de Kofi Annan pour préciser les règles d’engagement de cette force. « Ils vont demander à être briefés sur ses responsabilités et son organisation », a indiqué Mme Gallach.

Le terrain au Liban sud reste dangereux. L’armée israélienne y occupe toujours des positions et le Hezbollah, qui refuse de désarmer, reste présent.

L’ONU souhaite voir arriver les renforts de la Finul avant fin août, même s’il reste encore à préciser les responsabilités et la zone exacte de déploiement.

Israël souhaite que cette force prenne position aussi à la frontière syrienne, pour stopper les transferts d’armes au Hezbollah dont sont accusés la Syrie et l’Iran.

Mais la Syrie a menacé de fermer sa frontière avec le Liban en cas d’un tel déploiement et le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que cela constituerait un acte « hostile ».

Un déploiement rapide de la nouvelle Finul permettrait de lever le blocus aérien et maritime qu’Israël maintient sur le Liban.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.