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L’ascension fulgurante des noirs sur la scène politique Américaine

Si la tendance actuelle se maintient, les États-unis vont suivre l’exemple du Canada en ayant un Chef d’État de race noire

Quelques siècles après la fin de l’esclavage, le Canada est devenu le premier pays de l’Occident dirigé par une personnalité de race noire. Ce pays est une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire un peu comme le Royaume-Unis. Le Canada est un pays souverain qui a gardé un certain lien symbolique avec l’Angleterre, une de ces ex puissances coloniales.
La reine d’Angleterre demeure constitutionnellement le Chef suprême du Canada. Le 4 août 2005, le Premier ministre canadien, Paul Martin, a nommé Michaëlle Jean au poste de Gouverneur général du Canada. Cette femme polyglotte est née à Haïti le 6 septembre 1957. Titulaire d’une maîtrise en littérature comparée de l’Université de Montréal, elle parle couramment le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien et le créole. Au titre de 27e Gouverneur général, elle est la représente officielle de la Reine au Canada. De facto Michaëlle Jean est devenue Vice-Reine, Commandante en Chef du Canada et Chef d’État en vertu de la Constitution canadienne. Ce rôle est essentiellement honorifique.
Dans les faits, c’est le Premier Ministre du Canada qui gouverne et qui dicte les orientations politiques, administratives et militaires du gouvernement fédéral. Chacun des 3 territoires et des 10 provinces du Canada ont un Lieutenant-Gouvernueur qui représente Michaëlle Jean. Les Lieutenants-Gouverneurs n’ont qu’une fonction protocolaire, ce sont les Premiers ministres provinciaux et territoriaux qui administrent les collectivités locales. La nomination de cette femme noire à la tête de l’État canadien a soulevé une polémique. A tors ou a raison, il lui est reproché d’avoir eu jadis une opinion favorable aux indépendantistes du Québec. La controverse s’est amplifié : des monarchistes du Canada et des souverainistes ont soulevé le fait que Michaëlle Jean jouit de la nationalité française obtenue par son mariage. Elle a été contrainte de renoncer à sa citoyenneté française avant d’accéder aux prérogatives royales du Canada. Le président Jacques Chirac en personne a dû confirmer publiquement qu’elle a définitivement renoncé à sa citoyenneté française. Elle a su surmonter tous les obstacles pour parvenir au sommet. Par son dynamisme et son professionnalisme, la Commandante en Chef du Canada, Michaëlle Jean, est un bel exemple d’une intégration réussie et elle donne l’espoir aux diverses communautés que tout est possible quand on travaille fort.

Le vent du changement qui a commencé au Canada a traversé au sud de la frontière pour envahir les Etats-Unis d’Amérique

Le sénateur Afro-Américain de l’Illinois, Barack Hussein Obama II a réussi à transformer ce vent en une véritable machine électorale. Il a gagné les primaires du Parti démocrate en terrassant Hillary Clinton. Même Bill Clinton, le plus populaire des présidents américains encore vivants, n’a pas pu arrêter ce jeune intellectuel black. En fait, Barack Obama est né le 4 Août 1961 dans l’État américain d’Hawaii. En 1987, il a obtenu son diplôme de droit de la faculté de droit de Harvard. C’est l’une des plus prestigieuses universités de la planète. Au début des années 90, Il a été le premier noir à devenir rédacteur en chef du Harvard Law Review.
En plein 21e siècle, le métis Obama affronte le vétéran John McCainn et brigue la magistrature suprême au pays de l’oncle Sam. Au moment où les U.S.A. sont enlisés dans deux guerres (Irak et Afghanistan) et que l’économie des Etats-unis décline, Barack dont le nom signifie en swahili "béni", est en avance sur les intentions de votes. Ce sénateur, issu de l’union d’un Kényan de l’ethnie Luo et d’une américaine blanche, a de bonnes chances de devenir l’homme le plus puissant de la planète. Si Obama gagne les élections présidentielles américaines, il y aura deux pays du G8 ayant à la tête de leur exécutif des personnalités possédant du sang africain. C’est une avancé extraordinaire !
L’écart entre les deux prétendants à la maison blanche varie de 4 à 12 % selon les sondages. Le leader républicain Mc Cain mène une campagne agressive pour essayer de renverser la vapeur. Il faut être prudent, rien n’est encore joué.
Le 4 novembre prochain, il suffirait seulement qu’un candidat remporte deux ou trois grands États américains pour être en excellente position pour devenir le locataire du bureau ovale de la maison blanche. Le sénateur de l’Arizona, McCain, utilise ses dernières forces en Ohio, en Floride ainsi qu’en Pennsylvanie où il espère progresser. Les partisans et les sympathisants des deux camps angoissent. À quelques jours de l’élection, ils sentent la pression monter et sont très conscients de l’ampleur de l’enjeu. La guerre tranchée s’intensifie via les spots publicitaires dans les divers médias. D’après les démocrates, Obama représente un changement positif dans cette période d’incertitudes économiques. Il ne s’agit pas seulement d’un changement pour les U.S.A, mais aussi pour le monde entier. D’autres affirment que cet Afro-Américain est le symbole de la réconciliation des races qu’il symbolise la paix dans le monde.
De l’autre côté, les électeurs républicains ont la ferme conviction que le général McCain est le seul homme fort qui peut garantir la sécurité de ses concitoyens. La campagne électorale de McCain va mal. Son adversaire démocrate fait une percée même en Virginie. C’est du jamais vu, depuis 1964 cet État a toujours voté pour les Républicains.

La vague Obama se propage jusqu’au cœur du parti de John McCain.
Tout récemment, l’ancien Chef d’état-major des armées américaines et secrétaire d’État à la retraite, le général Colin Luther Powell, a apporté son soutien au candidat à Obama. Quelques républicains ont expliqué qu’ils ne sont pas surpris de ce revirement parce que ces deux politiciens sont de la même race.
Une rumeur veut que l’actuelle secrétaire d’État aux affaires étrangères, Condoleezza Rice, appuie officieusement son "frère de couleur", circule dans certains milieux.

La question raciale risque d’être un goulot d’étranglement pour le sénateur afro-américain.
Les Démocrates doivent se méfier de l’effet Bradley. En 1982, Tom Bradley, l’ancien maire noir de Los Angeles, briguait le gouvernorat de Californie. Donné vainqueur dans tous les sondages, il s’était finalement incliné face à son adversaire blanc. Les électeurs blancs, de peur d’être taxés de racistes, avaient en fait affirmé vouloir voter pour lui lors des enquêtes. Mais dans l’isoloir, ils s’étaient reportés sur le candidat blanc.  [1].
Un autre paramètre risque d’influencer le résultat de ces présidentielles si les scénarios du recomptage judiciaire se produit de nouveau. En effet, la majorité des juges de la Cour suprême américaine sont des conservateurs. De plus, Clarence Thomas est l’unique juge noir-américain de la plus haute cour des Etats-Unis. Il a été nommé en 1991 par Georges Bush père. On se rappelle qu’en 2000, ce sont les super-juristes de cette cour qui ont déclaré la victoire de Georges W. Bush junior alors qu’Al Gore aurait réellement gagné le scrutin.

Le vent du changement souffle aussi au Québec

Comme dans le reste du Canada et aux U.S.A, les membres de la diaspora noire s’intègrent de plus en plus dans le système politico-administratif du Québec.

En 1976, le Haïtien Jean Alfred devenait le premier député noir de la province du Québec. Il démissionna du parti québécois en 1980 pour siéger comme député indépendant. Il réintégra cette formation une année plus tard. Jean Alfred fut un grand homme grand politicien. Née dans la première république noire, Haiti, il immigra au Canada pour enseigner. Détenteur d’une licence en philosophie obtenue à l’université d’État d’Hatti. Il a poursuivi ses études supérieures dans la capitale canadienne. Jean Alfred est devenu titulaire d’une maîtrise en psychopédagogie et d’un doctorat en éducation.

Trois décennies plus tard, d’autres blacks suivront les pas de cet patriarche afin d’intégrer le système politique québécois.

La ministre de l’immigration et des communautés culturelles du Québec, Yolande James, est née à Montréal le 21 novembre 1977. Ses parents sont originaires de Ste Lucie et de St-Vincent dans les antilles. Au niveau linguistique, Yolande James maîtrise parfaitement les deux langues officielles du Canada, l’anglais et le français. Elle est passionnée par la politique et elle s’implique activement dans le Parti libéral du Québec. Après de brillantes études en droit à l’université de Montréal et à l’université Queen’s de Toronto, elle est devenue membre du Barreau du Québec et du Barreau du Canada. Cette avocate a occupé la fonction de conseillère politique au cabinet du ministre de la santé et des services sociaux du Québec. Yolande James a été élue députée de la circonscription de Nelligan en 2004. Elle a ardemment défendu les intérêts des citoyens ce qui fait que les électeurs l’ont réélue lors des élections générales du 26 mars 2007.
A l’âge de seulement 29 ans, cette avocate est devenue la première personne noire à devenir ministre dans la belle province. Elle est aussi la plus jeune député à siéger au conseil des ministres du Québec. Le chef du gouvernement québécois, Jean Charest, a choisi cette femme pour diriger le ministère sensible de l’immigration car elle possède plusieurs atouts.
 elle a les capacités intellectuelles requises,
 elle est la seule députée à représenter la minorité anglophone du Québec. Dans cette province majoritairement Francophone, il existe une tradition politique qui incite le parti qui gouverne à réservé dans l’exécutif au moins une place aux anglophones.
À quelques jours de son 31e anniversaire, Yolande James acquis une expérience exceptionnelle et elle est maintenant une icône pour les communautés culturelles du Québec en particulier et pour la société canadienne en général.

Le Parlement québécois comprend 125 députés dont 3 seulement sont blacks.
Les deux autres personnalités de la diaspora a occuper la fonction honorable de député à l’assemblée nationale du Québec sont
 le célèbre acteur d’origine camerounaise Maka Kotto
 le comptable Emmanuel Dubourg.
Maka kotto est né le 7 décembre 1967. Il était connu en France avant de venir s’installer au Québec. Il a fait des études cinématographiques à Paris. Il est diplômé du Conservatoire libre de cinéma français. Il a tourné dans plusieurs films avant de venir s’installer au Canada. Il s’est fait connaître au Québec en étant un des acteurs principaux de la comédie "Comment faire l’amour à un Nègre sans se fatiguer".
il a d’abord été député au Parlement Fédéral du Canada avant de se lancer sur la scène politique provinciale. Ce natif du Cameroun a fait allégeance au Parti québécois. L’objectif principal de ce parti politique est la séparation du Québec pour qu’il devienne un pays indépendant.

A l’opposée, Emmanuel Dubourg, comme Yolande James, est membre du Parti libéral du Québec qui désire maintenir cette province au sein de la Fédération Canadienne.
Dubourg est né dans la première république noire : Haïti. Il possède une maîtrise en administration des affaires de l’université du Québec à Montréal (U.Q.U.A.M).
Cet intellectuel back a terminé 3e à l’examen de l’Ordre des comptables agréés du Québec sur une centaine d’étudiants.

D’autres noirs ont des responsabilités importantes dans cette partie du monde.
En ce moment, une révolution tranquille se déroule dans l’intégration des communautés culturelles en Amérique du Nord.
Pourquoi alors les noirs occupent de plus en plus de hautes fonctions aux U.S.A et au Canada et moins en Europe [2] ? Certains sociologues expliquent ce fait par l’ouverture d’esprit des américains et des canadiens. Historiquement, ces deux pays font partie du nouveau monde par rapport à la vielle Europe. Les entités nord-américaines sont des pays d’immigration qui ont été fondés par des personnes qui sont venues s’installer sur ce continent. D’autres spécialistes argumentent que le Canada et les États-unis d’Amérique ont une législation qui favorise la discrimination positive. Cette loi a eu un effet bénéfique sur la société parce qu’elle a permis d’habituer les américains et les Canadiens de voir des minorités ethniques, religieuses et des handicapés occupés des postes de grandes importances. Cela a aussi permis, par exemple à la majorité de la population de ces pays de comprendre que tous les humains, quelques soient la race, le sexe ou la religion, ont la capacité de suivre des études universitaires et de relever de grands défis. Nous pouvons alors nous demander si un jour les pays de l’Union européenne éliront un Président d’origine africaine ?

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