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L’opposition congolaise salue le retour de Bernard Kolelas

Retour ce 14 octobre 2005 à Brazzaville, comme prévu, de Bernard Kolélas, président et fondateur du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI). Cette personnalité emblématique de l’opposition, marqué par le poids de l’âge, a accompagné dans la capitale congolaise la dépouille mortelle de son épouse, Jacqueline Kolélas, décédée à Paris, en France, le 27 septembre dernier de suite d’une attaque vasculo-cérébrale.

C’est pour des raisons humanitaires que M. Bernard Kolélas a été autorisé par le président de la République du Congo à fouler de nouveau au pied le sol du pays de ses ancêtres, où il a été interdit de séjour depuis 2000. Exilé et réfugié politique il a vécu depuis octobre 1997 aux Etats unis et en Afrique de l’Ouest, tour à tour.

Hier, à l’aéroport international de Brazzaville, il a prévalu une ambiance de deuil et de recueillement d’une part et une atmosphère de longue attente inassouvie de l’autre, conséquence de l’arrivée de la dépouille de Mme Kolélas et du retour du leader du MCDDI, respectivement. Malgré le quadrillage des environs de l’aéroport par les forces de l’ordre, une multitude avait envahi Maya Maya. La circulation y a été interdite. Les pleurs et les chants funestes ont rempli l’atmosphère, dans l’attente de l’atterrissage de l’avion.

C’est à 18h50min, heure locale, que le gros porteur à long courrier de la compagnie Air France a finalement arrêté ses réacteurs et s’est stabilisé sur le tarmac de la piste d’atterrissage de Maya Maya.

A son sortir de l’Airbus A 340, M. Bernard Kolélas a été reçu par Hugues Ngouéléndélé, maire de Brazzaville. Pour ne pas attirer l’attention des populations venues de toute la ville, notamment de Bacongo et de Makélékélé, arrondissement situés au sud de Brazzaville et réputés comme fiefs de M. Bernard Kolélas -la sécurité oblige- le dernier premier ministre de M. Pascal Lissouba a été placé dans une voiture banalisée.

Le corbillard qui a assuré le transport des restes mortels de Mme Kolélas a quitté l’aéroport de Maya Maya aux environs de 19h30min.

REACTIONS DE QUELQUES LEADERS DE L’OPPOSITION

Le retour de M. Bernard Kolélas a été favorablement salué par les membres de l’opposition politique au régime de M. Sassou Nguesso. Ceux-ci n’ont pas hésité de faire le déplacement afin de présenter leurs condoléances et de dire des mots de circonstances à leur compagnon politique, resté absent du Congo pendant 8 ans.

Jacques Mouanda Passi.
« C’est un moment d’émotion comme vous pouvez le constater. La mort d’une personne qui vous est chère est toujours ressentie d’une façon difficile. Il faut avouer qu’aller en exil dans des conditions que l’on sait et perdre aussi son épouse dans des conditions aussi que l’on sait est quelque chose d’assez difficile à accepter. Mais le sort en a décidé ainsi. Je crois que nous sommes là pour rendre hommage à cette grande dame qui nous a quitté. Elle qui a toujours accompagné le président Bernard Kolélas dans tout ce qu’il a entrepris pour ce pays et pour sa famille. Il va sans dire que la présence de tous les responsables politiques, notamment de l’opposition ici ne peut qu’être le témoignage de la compassion que nous avons effectivement en vers la famille de Bernard Kolélas et celle de sa défunte épouse. »

Jean Michel Bokamba Yangouma.
« ... Il y a deux grands moments dans la vie d’un homme. Il y a la naissance, c’est des réjouissances. Il y a la mort, c’est l’envers de la médaille. Que ce soit à la naissance ou à la mort, l’un constitue un événement heureux, les gens se rassemblent. Les parents viennent congratuler le couple qui a été honoré d’avoir un enfant. Mais à la mort, c’est tous les amis, tous les parents, tous les sympathisants et toutes les connaissances qui viennent entourer les éprouvés pour leur témoigner de leur compassion et surtout dire combien le mort importait dans leur cœur. L’événement qui nous a amené ici à Maya Maya touche tous ceux qui ont connu cette maman et ceux qui ont côtoyé le président Kolélas. Personnellement, j’ai eu ce privilège que j’ai plus pratiqué à l’extérieur du pays qu’à Brazzaville. Nous avons eu à passer des moments ensembles. Donc j’ai fréquenté ce couple. Aujourd’hui, nous sommes en période de deuil et il est tout à fait normal que je vienne d’abord accueillir la dépouille de Mme Kolélas et dire à mon aîné combien je le porte au cœur et avec moi l’ensemble de la classe politique et particulièrement mon parti. »

Keila Samuel / Ange Okiemy
Brazzaville, ce 15 octobre 2005

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