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La DRTV sabote l’hommage de Sassou à sa fille défunte

L’évènement majeur de cette journée du dimanche 22 mars 2009, les obsèques à Edou d’Edith Lucie Bongo Ondimba, aurait du permettre à Denis Sassou Nguesso de redorer son image auprès du peuple congolais en l’humanisant. Hélas pour lui, Sassou paye aujourd’hui la médiocrité et l’amateurisme qu’il a laissés s’installer dans le pays.

Le pouvoir n’a pas considéré que Télé-Congo, dotée depuis peu d’une nouvelle maison équipée du matériel le plus moderne, possédait des techniciens d’un niveau suffisant pour assurer la couverture médiatique de la cérémonie funèbre. On a donc fait appel à la principale télévision privée du pays, la DRTV du général Dabira, dans laquelle on peut supposer que des capitaux de la famille régnante sont investis. La commercialisation des images auprès des médias étrangers devait donc profiter à vous devinez qui.

Tout semblait en place et les moyens du direct avaient été envoyés à Edou. La réalisation fait d’entrée défaut avec des images mal cadrées, des plans raccord indignes d’un film amateur. On a toutefois soigné le positionnement des caméras qui cadreront les orateurs. Une sœur de la défunte puis Me Aimé Emmanuel Yoka, visiblement ému qui dira toute l’affection qu’il éprouvait pour "sa fille" suit un représentant de la famille, puis le tour vient au président.
Sitôt prend-t-il la parole que le son se coupe, on le voit un moment parler sans l’entendre puis l’image se fige. Panique en régie qui finit par balancer un clip. L’image revient, toujours sans son. Encore un petit bout de clip puis Sassou réapparaît à l’écran mais avec une voix et un texte qui ne sont pas les siens… Le reportage tourne à l’apocalypse et à l’insulte au chef de l’Etat.

Le pire est qu’il semblerait bien que les rushes des caméras n’ont pas été enregistrés mais que la bande qui reste soit que celle de la sortie de régie, puisque dans les rediffusions, malgré de nombreuses coupures on retrouve une partie de ces incidents et que DRTV n’est pas semble-t-il en mesure de diffuser l’intégralité du dernier message prononcé par le père à l’attention de sa fille disparue.
Pourquoi, pour cette circonstance d’importance, une équipe de techniciens professionnels aguerris venus de pays où les télévisions possèdent des qualités que les nôtres n’ont pas n’a-t-elle pas été louée ?

Denis Sassou Nguesso a instrumentalisé politiquement son hommage funèbre. Ne pouvant s’empêcher de parler de l’usine de glucosés qu’il avait construite en 96 pour sa fille et qui fut détruite en 97. Il annonce qu’elle est en cours de reconstruction pour le bien des congolais. Etait-il indispensable d’attendre 12 ans et le décès de madame Bongo pour relancer ce projet ?

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