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Disparus du Beach

La justice française pour une déposition écrite de Sassou Nguesso

Paris, France (PANA) - Le juge en charge de l’instruction du
dossier des "disparus du Beach" au tribunal de Meaux, près de
Paris, a transmis au ministère français des Affaires étrangères
une requête pour l’obtention de "la déposition écrite" du
président congolais Denis Sassou Nguesso, a-t-on appris dimanche
de source associative dans la capitale française.

Le magistrat instructeur, qui avait délivré la semaine dernière
un mandat d’amener contre le général Nobert Dabira, inspecteur
général des Forces armées congolaises, estime que le témoignage
de Sassou Nguesso est "de nature à participer à la
manifestation de la vérité".

"Nous nous réjouissons de cette démarche du juge d’instruction
qui, en même temps qu’elle nous réconforte, apporte la preuve de
la détermination de la justice française à aller jusqu’au bout.
Nous sommes confiants pour la suite", a déclaré à la PANA le
colonel congolais à la retraite Marcel Touanga, président du
Collectif des familles des "disparus du Beach".

Soulignant que le chef de l’Etat congolais avait fait poursuivre
l’année dernière devant le tribunal de Paris l’association
française "Survie" pour un livre le mettant en cause, M. Touanga
espère que Denis Sassou Nguesso acceptera de faire une déposition
par écrit.

Me Jacques Vergès, avocat de l’Etat congolais dans l’affaire des
"disparus", a qualifié "d’initiatives inconsidérées" la démarche
des magistrats instructeurs avant d’appeler la chancellerie à
"mettre un peu d’ordre dans le fonctionnement justice".

Le ministère français des Affaires étrangères, qui confirme la
demande du magistrat instructeur, s’abrite, pour sa part,
derrière la Convention de Vienne conférant une immunité
diplomatique aux dirigeants des pays étrangers.

"Nous respectons l’immunité des chefs d’Etat. Nous avons transmis
la requête des juges à la chancellerie qui dira le droit", se
limite-t-on à préciser au Quai d’Orsay.

Quelque 353 réfugiés congolais auraient disparu en 1999 au Beach
de Brazzaville à leur retour de la République démocratique du
Congo, selon des organisations de défense des droits humains qui
ont porté contre les autorités congolaises auprès du tribunal de
Meaux.

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