Quelques heures avant l’échange des coups de feu entre les forces de l’ordre et les miliciens du pasteurs Ntoumi à Total, à Bacongo, ce 13 octobre, il s’était tenu à quelques miles de là une réunion du Mouvement Congolais pour la Démocratie et le Développement Intégral (MCDDI) afin de décider sur la conduite à tenir à l’arrivée de Bernard Kolélas, leader de ce parti politique.
Cette rencontre, tenue au Centre sportif Soni Labou Tan’si et conduite par M. Jacques Mahouka, membre influant du MCDDI, a été consacrée à la sensibilisation des militants sur les mesures prises de concert avec les autorités gouvernementales congolaises pour que l’accueil de la dépouille mortelle de l’épouse de Bernard Kolélas se déroule dans un atmosphère de paix.
Parmi ces restrictions, figurent l’interdiction formelle du port de tout vêtement frappé des initiales MCDDI et ayant une effigie du soleil levant, symbole de ce parti. Toutefois, a souligné M. Jacques Mahouka, les membres du parti devront arborer une tenue civile sombre, couleur de deuil.
Le port de toute arme quelle qu’elle soit est aussi prohibé. M. Jacques Mahouka a tenu à rappeler à l’auditoire que la sécurité de M. Bernard Kolélas est à la charge de l’Etat et du président de la République, M. Sassou Nguesso. Aussi, les militants sont-ils tenus de respecter les dispositifs de sécurité qui seront déployés pour la circonstance à l’aéroport international de Maya Maya, à Brazzaville et au lieu où sera tenue la dernière veillée mortuaire. Par ailleurs, a insisté l’animateur de cette réunion à l’endroit des militants les dévoués, que personne n’a le droit de s’opposer aux ordres émanant des services de sécurités mobilisés à cette occasion.
En dernier lieu, il a été rappelé aux auditeurs que seuls la douleur et le chagrin devraient caractériser l’attitude de tous les militants. Ceci pour la simple raison que Bernard Kolélas n’étant pas appelé à être reçu dans les conditions souhaitées par le MCDDI au terme d’un long séjour en exil.
L’orateur de cette séance de sensibilisation a affirmé, cependant, qu’il était permis aux sympathisants et à la famille de la regrettée de porter les pagnes de circonstance, confectionnés en période de deuil.
« L’avion arrive vers le soir. Les formalités certainement vont prendre du temps. Vous savez là où vous allez vous diriger, pour ceux qui voudront bien être derrière le cortège. Ceci dans la discipline, dans l’ordre et le recueillement. Sans cri, sans bruit. Pour ceux qui ne pourront pas maîtriser leur émotion, certainement ils vont verser des larmes, mais en toute tranquillité et dans le plus grand respect ». Telles ont été les dernières exhortations de Jacques Mahouka avant l’arrivée de la dépouille mortelle de Mme Kolélas, laquelle sera accompagnée par son mari et toute sa famille à Brazzaville ce 14 octobre 2005.
