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Législatives :

Le P.C.T. favorisé par la disqualification de candidats

BRAZZAVILLE, 28 mai (AFP) - 13h01 - Les disqualifications prononcées lundi et mardi par la commission électorale contre sept candidats aux élections législatives devraient profiter au parti congolais du travail (PCT-ex parti unique) qui pourrait maintenir son influence dans les quartiers nord de Brazzaville.

Lundi soir, le porte-parole de la commission nationale d’organisation des élections, Charles Zacharie Bowao, a annoncé que la CONEL avait disqualifié sept candidats pour "incitation à la violence, faux et usage de faux, voie de faits et confiscation des urnes" lors du premier tour dimanche des élections législatives.

Dans le même temps, la CONEL a annoncé la reprise partielle du premier tour dans huit circonscriptions —Mossaka et Loukolélas au nord, Loumo, Mossendjo, Kakamoeka et Pointe-Noire au sud— où le vote n’avait pas eu lieu pour des raisons techniques et administratives.

Parmi les victimes des disqualifications, figure Mathias Dzon, ministre des Finances qui était candidat dans l’une des deux circonscriptions de Gamboma au centre du Congo contre deux candidats du PCT et d’un parti indépendant.

Considéré comme le grand favori du scrutin, M. Dzon a été accusé "d’incitation à la violence" à Gamboma où le vote a été arrêté.

Les autres disqualifiés sont René Serge Blanchard Oba, Hyacinthe Ingani, Jean Claude Ibovi, Maurice Nguesso, frère du président Denis Sassou Nguesso et Antoinette Olou Ganongo. Ces personnalités pour la plupart indépendantes étaient des adversaires redoutables du PCT à Talangai et Ouenzé, quartiers nord.

Un autre candidat, Hilaire Mayala, dirigeant d’un parti politique, a été écarté à Bacongo, quartier sud.

Dimanche, des incidents ont éclaté dans plusieurs bureaux de vote de quatre des six circonscriptions de Talangai où des électeurs ont emporté ou saccagé des urnes pour n’avoir pas été autorisés à voter faute de cartes d’identité nationale. Des urnes bourrées de bulletins de vote d’un candidat du PCT y ont été découvertes. Ce candidat n’a pas été inquiété.

A Ouenzé et Bacongo, aucun incident majeur n’a été signalé.

Mme Olou Ganongo affrontait le ministre des Affaires étrangères, Rodolphe Adada, lui aussi du PCT, dans l’une des quatre circonscriptions de Ouenzé. Des résultats provisoires communiqués à l’AFP par ses proches la plaçaient immédiatement en deuxième position après M. Adada.

"Nous n’avons pas remarqué des incidents ou des tentatives de fraude dans notre circonscription. On a écarté Mme Olou Ganongo parce qu’on veut favoriser partout les candidats du PCT", déplore un électeur de la première circonscription de Ouenzé.

Mardi matin, aucune manifestation de protestation n’a été organisée à la suite des disqualifications à Brazzaville où la situation était calme.

Par contre à Gamboma, la tension était vive, selon des témoins qui craignent des débordements.

Les dirigeants du PCT s’étaient engagés à offrir la majorité parlementaire au président Denis Sassou Nguesso pour qu’il exécute le programme de société qui lui a permis de remporter l’élection présidentielle du 10 mars 2002.

Le PCT a présenté pour cela plus d’une centaine de candidats pour briguer les 137 sièges de la future assemblée nationale, dont plus de la moitié dans les régions nord (Plateaux, Cuvette, Cuvette-ouest, Sangha et Likouala).

Les résultats encore provisoires obtenus par l’AFP auprès de la CONEL donnent le PCT largement vainqueur dans ces régions.

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