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"Itinéraire d’un octogénaire..." : le premier essai littéraire du professeur Lévy Makany - Présentation du professeur Bokiba

Rien de tel qu’un homologue pour présenter un ouvrage. C’est l’exercice auquel s’est livré le professeur André-Patient Bokiba au sujet du livre du professeur Lévy Makany : Itinéraire d’un octogénaire.
De mes arrière-grands-parents à mes petits-enfants
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Présentation du livre à la cérémonie de dédicace par le professeur André-Patient Bokiba.

" - L’exercice auquel je vais me livrer, je l’ai déjà accompli à plus d’une reprise, mais aujourd’hui je considère comme un honneur, un privilège d’avoir été invité par mon collègue et petit-frère Roger Armand Makany – à parler du livre de son père Lévy Makany. Il n’est pas anodin de noter qu’habituellement le théâtre de cette cérémonie se situe dans l’espace polyvalent et anonyme d’un grand hôtel de la place, que ce soit Brazzaville ou à Pointe-Noire ou dans un lieu culture consacré par l’usage, par exemple, le Centre Culturel Français. Mais aujourd’hui, c’est l’Ecole Supérieure de Gestion et d’Administration des Entreprises (ESGAE) dont le directeur général est Roger Armand Makany que nous allons parler de ce livre.

Le choix de ce lieu prestigieux ne procède pas d’une intention vilement exhibitionniste ni tout simplement du confort qu’il nous offre, le choix de ce lieu participe de la symbolique de cet ouvrage, c’est un heureux post-scriptum non-dit du livre. On ne peut décemment parler de ce livre qu’ici, car ce lieu est tout simplement l’illustration physique, il est le paradigme, le prolongement matériel du destin de ce livre. Mais, puisque sur vos bristols, il est question d’une cérémonie de dédicace, il faut quand meme parler du livre, je voudrais dès le départ dire que mon propos ne consistera pas à lire le livre à votre place. Je me bornerai à indiquer quelques impressions, à dégager quelques axes thématiques majeurs que j’ai perçus à la lecture du livre de Lévy Makany en tachant de laisser intacte votre soif d’exploration personnelle de son univers auquel l’auteur nous invite, en m’efforçant donc de préserver votre part d’inconnu, de rêve et de curiosité dans la découverte de l’itinéraire de l’auteur.

La prise en main de ce livre impose un fait : c’est la couverture. Cette couverture nous présente une photo, le titre et le sous-titre de l’ouvrage et une indication classique de l’éditeur. A propos de la photo, la pratique éditoriale classique place la photo de l’auteur en « quatrième de couverture » en accompagnement de la notice bibliographique qui clôt généralement ce qu’en langage technique on appelle le prière d’insérer. Ici, indépendamment du fait que l’ouvrage nous offre une galerie de photo significative de l’itinéraire de l’auteur, il convient de retenir que la photo prise apparemment dans un lieu public (lieu de prière ou de débat ?) entretient des relations de sens avec le discours généalogique qui l’entoure. La photo nous présente le portait d’un homme habillé nos sans une certaine coquetterie – ce qui sous-entend un respect de soi (noter la pochette blanche) -, qui n’est plus jeune, qui a le regard figé, contemplatif, grave et attentif de quelqu’un qui écoute ou qui reçoit une parole. Cet homme porte à un de ses doigts une alliance tout simplement symbolique de l’état matrimonial du personnage et génétiquement explicatif d’une partie du sous-titre, à savoir : « nos petits-enfants  ».

Lévy Makany : l’âge et la raison

Le titre de l’ouvrage – Itinéraire d’un octogénaire de mes arrière Grands-parents à nos petits-enfants – appelle quelques observations. Il est bâti sur le thème du temps à travers cette stratification de générations qu’il indique.
Il s’agit d’un itinéraire, c’est-à-dire d’un parcours existentiel qui s’ordonne dans le temps, partant d’un temps zéro collectif de l’ascendant de l’auteur à la date de la parution de l’ouvrage. Il y a l’octogénaire qui se trouve là devant nous, qui aura dépassé l’espérance moyenne de vie dans notre communauté nationale, le patriarche, c’est-à-dire de quelqu’un à qui son âge et tous les attributs de sagesse et de connaissance qui accompagnent cet état valent respect, amour et considération. Parce qu’un vieux qui meurt est une bibliothèque que l’on brûle.

Cet octogénaire a été précédé dans la vie par ses arrière-grands-parents de meme qu’il aura précédé ses petits-enfants. Le thème du temps est le réceptacle du continuum d’une lignée familiale qui s’origine dans les horizons nébuleux de la tradition orale et se poursuit dans les regards du plus jeune petit-enfant présent ou non dans cette assistante. L’itinéraire n’est pas seulement celui de l’octogénaire, il est aussi des aïeux qu’il n’a pas connu et celui des arrière-petits-enfants dont il sera fatalement l’aïeul et qu’il ne connaitra pas. Ce livre est donc le témoignage d’une étape inscrite dans le temps par la magie de l’écriture.

Un autre fait mérite d’être noté dans le texte du titre, c’est l’usage des possessifs qui fait s’articuler un singulier (mes arrière-grands-parents) à un pluriel (nos petits-enfants). En contrepoint de ce temps historique, il y a passage de l’ascendance personnelle à une descendance commune selon un axe qui implique la rencontre de l’autre, selon les injonctions bibliques : « Ayez des enfants, devenez nombreux  » (Gen. 1-28) ou « L’homme quittera son père et sa mère pour vivre avec sa femme et les deux deviendront comme une seule personne » (Gen.2-24). Si c’est par hasard qu’on est une pièce d’une descendance, le choix de notre conjoint définit et engage notre responsabilité d’ascendant, c’est-à-dire de référence biologique et éthique.

J’ai voulu m’arrêter sur la couverture de livre de Lévy Makany pour la toute simple raison qu’elle s’avère fortement illustrative du contenu. Mais cet hors d’œuvre doit inciter à aller dans la substance du texte de ce livre.

La structuration de l’œuvre présente sept chapitres.

En homme de science, Lévy Makany consacre le premier chapitre à la description du milieu physique et humain originel de son aventure humaine.

Le second chapitre intitulé « Les arrière grands-parents et les grands-parents » est une esquisse d’une remontée généalogique qui se perd dans la nuit de la tradition orale.

Le troisième chapitre entame la série des chapitres dont les intitulés présentent un possessif : « Mes parents  ».

Le quatrième chapitre traite d’une personnalité clé de l’écosystème sociétal Makany : il a pour titre : « Mon épouse Julienne Makany », il traite de l’ascendance de l’épouse de l’auteur.

Le cinquième chapitre : « Notre mariage, Nos enfants et petits-enfants » développe, dans la suite du précédent, la vie du foyer de Julienne et Lévy Makany et l’accroissement de la descendance de Makany.

Le sixième chapitre, de tournure autobiographique, fait le bilan de l’expérience humaine multiple de l’auteur. Elle va de la naissance à la date de la publication de l’œuvre et inclut les études primaires, secondaires et universitaires, les activités professionnelles au niveau national et international, l’engagement politique et religieux et les distinctions honorifiques.

En point d’orgue, le septième chapitre propose un ensemble de réflexions sur les thèmes ou des notions de la vie politique et publique et traite des questions d’éthique en politique, de la jeunesse, de la coopération universitaire, de la gestion du temps et de la question de la discipline.

Il ne faut pas négliger les annexes qui sont une figuration précieuse du discours généalogique de l’ouvrage : chaque enfant, chaque petit-enfant trouvera dans ces figures sa place exacte dans la lignée des Makanys.

L’homme que j’ai, pour ma part, découvert dans la lecture de ce livre, est un paradigme vivant de notre époque. Il aura vécu à la croisée d’une série d’expérience plus riches les unes que les autres : l’expérience de la tradition villageoise, celle de la marche vers l’Evangile à travers l’éducation des missionnaires évangéliques de Ngouédi, celle de la formation à l’école de l’Occident sur les bancs de l’université française, celle de la politique nationale, en qualité de ministre ou de dirigeant d’un parti ; UDR-MWINDA, celle de l’homme de science, dans ses fonctions d’enseignant-chercheur de référence, celle de l’éducateur, dans ses fonctions de gestionnaire du système éducatif au niveau national et international, celle de patriarche d’une grande famille à laquelle il aura imprimé les bases de ce que j’appellerais le système Makany. Ce système a pour clé de voute le sens de la responsabilité et de la dignité qui se déclinent en un certain nombre de principes, parmi lesquels, je citerais :

L’effort au travail ;*

La discipline ;

La franchise ;

La fidélité à ses convictions ;

La rigueur à l’égard de soi

Cet ouvrage dans lequel le professeur Lévy Makany a su concilier la pudeur de la confession et le devoir de se dire a une dimension testamentaire : il s’agit d’un précieux héritage, d’un code de bonne conduite, non seulement pour la prospérité biologique de l’auteur, mais pour nous tous lecteurs et compatriotes de l’auteur à qui il rappelle opportunément, selon la doctrine de l’Evangile, quelques principes simples du vivre-ensemble. A nous d’en tirer profit. Mais il faut absolument lire ce livre.

Merci Lévy Makany, merci l’honnête homme. Merci Roger Makany – pour ton invitation. Je sais que ton sens de la responsabilité saura assumer la pérennité des valeurs du système Makany.

Merci Mesdames et Messieurs pour votre aimable attention"

Pr. André-Patient BOKIBA

Lévy MAKANY

Itinéraire d’un octogénaire
De mes Arrière Grands-parents à mes Petits-enfants

214 pages.
20€

Editions ICES
Z.A. de l’Apport Paris
B.P. 32
France – 91103 Essonnes Cedex

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