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Législatives 2007, le naufrage

Qui aurait cru à cet échec cuisant ?

L’opposition sentant l’oracle venir dans l’impréparation du ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation et de la Commission Nationale des élections (CONEL), avait demandé un report du scrutin du 24 juin dernier car le pouvoir allait vers une mascarade électorale. Malheureusement, l’opposition qui a reçu les coups de foudre, a été empêchée dans la tenue de leur meeting car, elle était considérée comme fauteur de trouble, d’agitateur et de diseurs de bonne aventure. Cela s’est caractérisé par exemple par l’interdiction formelle de leur meeting à Pointe-Noire, deuxième ville du Congo, ville océane.

Le Préfet du département/ville, Alexandre Honoré Paka, dans un arrêté N°0055/MATD/DPN/P/SG, en son premier article, a interdit pour des raisons de trouble à l’ordre public, le meeting sollicité par le collectif des partis politiques de la majorité, de l’opposition, du centre et la société civile qui devait être organisé le 19 juin 2007 à 14 heures au stade Tata Lobouko dans le troisième arrondissement de Pointe-Noire (Tié Tié). Par cette note, les autorités municipales de Tié Tié, ont préféré faire jouer en ces lieux par des équipes militaires un match de football, à la place d’un meeting dont les autorités préfectorales et municipales avaient bel et bien été informées.

Devant cette impasse, le collectif s’est trouvé dans l’obligation de tenir une conférence en salle à Suéco pour dénoncer les violations de la loi en vigueur sur la tenue des meetings. Comment l’organisation d’un meeting populaire peut-elle être considérée comme trouble l’ordre public alors que le vacarme de la campagne électorale, est une institution ? Autant la loi autorise le vacarme électoral avant la tenue des élections, autant elle autorise aussi la tenue des meetings populaires.
Ce collectif dirigé par Clément Miérassa, a qualifié ses élections de mascarade parce qu’elles sont organisées dans le non respect de la loi : la constitution de 2002. C’est pourquoi, ce collectif se bat pour démontrer à l’opinion nationale et internationale que le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso agit anticonstitutionnellement en violant la constitution taillée sur mesure en 2002, qui demande la mise en place d’une commission nationale indépendante pour une bonne organisation des élections. Le gouvernement relayé par son ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation, se montre donc incapable d’appliquer sa propre constitution votée à la va vite.

Au sortir de la guerre du 5 juin 1997, afin d’avoir une base juridique pour légitimer ses assises, le gouvernement de Sassou a abrogé la constitution du 15 mars 1992 par un acte fondamental de la conférence nationale souveraine. Une autre constitution à été approuvée par référendum en 2002. C’est celle-ci qui aujourd’hui est violé par ceux là même qui l’ont mise en place. A contrario des grandes déclarations de foi, le pouvoir de Brazzaville et son Chef se montrent pas partisans de la démocratie, du pluralisme démocratique et de la bonne gouvernance au Congo.

Fin 2005, le Président Denis Sassou Nguesso dans son message de fin d’année a dit : « L’année 2006 sera une année de préparation consensuelle des élections avec toutes les sensibilités politiques ». Malheureusement, rien n’a été fait sinon dans les antichambres et ce n’est que le 13 février 2007, lors d’un conseil des Ministre que l’annonce sur les questions électorales a été faite avec le choix des dates du 24 Juin et 22 juillet 2007.

Au vu Des dérapages constatés, le Collectif, regroupant des partis politiques de la majorité, de l’opposition, du centre et de la société civile, composé des démocrates qui défendent les lois de la République à été constitué dans le but de sauver le pays de la dérive constitutionnelle.
Ce Collectif a aussi dénoncé la violation par le Président du Congo de la Déclaration de Bamako sur l’engagement de la reconnaissance (indépendance) d’une commission associant toutes les parties dans la gestion des élections ainsi que la charte de la CEMAC sur la bonne gouvernance. Donc ces dérives tendaient sûr et certain sur un échec cuisant de ce scrutin. C’est pourquoi, ce Collectif a milité pour le report pur et simple.

Aujourd’hui, l’opinion nationale et internationale s’accorde à dire que l’opposition avait raison, en demandant le report. Les incorrections indescriptibles dans le déroulement de ces élections sont les pires qu’on n’ait jamais rencontrées. Selon le Collectif, qui s’est réuni à l’hôtel le Saphir à Brazzaville, il ne reste plus au Président congolais que d’annuler ces élections, connotées de nombreuses irrégularités, et de dissoudre son gouvernement. Cet appel se fait entendre dans tous les coins du pays qui refuse de cautionner cette honte infligée aux électeurs.

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