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Les affrontements FAC-Ninjas perturbent le trafic automobile à Brazzaville

BRAZZAVILLE, 5 av (AFP) - 13h52 - La suspension du trafic ferroviaire entre Pointe-Noire et Brazzaville qu’ont entrainé les affrontements entre troupes gouvernementales (FAC) et miliciens ninjas provoque de fortes perturbations du trafic dans la capitale, a constaté l’AFP.

Le 2 avril, les autorités du Chemin de fer Congo Océan (CFCO) - principale voie d’échanges entre la capitale et Pointe-Noire - ont décidé d’interrompre le trafic ferroviaire après une attaque menée par un groupe de miliciens ninjas contre un train de passagers entre les gares de Kinkembo et Kingoyi dans la région du Pool dans l’ouest de Brazzaville.

L’attaque a fait deux morts et 12 blessés, tous des civils.

Dès jeudi matin de longues files d’automobilistes stationnaient devant les stations-service patientant pour faire le plein.

"Nous ne pouvons livrer à chacun que 25 litres d’essence. Ce rationnement vise à éviter des pénuries d’essence qui pourraient se traduire par la spéculation au marché noir", explique un agent d’une station d’essence.

Le prix de l’essence à la pompe - 400 fcfa le litre, soit 0,6 euro - n’a pas encore augmenté mais les chauffeurs de taxi ont anticipé sur une hausse possible, et facturent 1.000 fcfa la course au lieu des 700 fcfa habituels.

"Compte tenu de la situation, je demande aux clients 1000 Fcfa par course. Je fais également des courses groupées pour plusieurs clients. Chacun paie sa course", explique Jean-Aimé chauffeur de taxi à Brazzaville.

Les transports publics sont également touchés. Pour économiser le carburant les chauffeurs de bus réduisent les dessertes et évitent de parcourir de longues distances, au détriment des usagers contraint de finir la route à pied ... ou de prendre un taxi à 1.000 fcfa.

La restriction de distribution de carburant reste pour le moment une initiative des pompistes car la direction d’HydroCongo, la société d’Etat chargée de la distribution et de la commercialisation des produits pétroliers affirme qu’elle n’y est pour rien.

"Je n’ai pas décidé du rationnement de l’essence dans les stations à la pompe. Peut-être qu’il a été initié par le service commercial", a dit le directeur général d’HydroCongo, André Obami Itou à l’AFP.

Mais M. Obami se refuse à dire si HydroCongo dispose de réserves suffisantes de produits pétroliers - essence, pétrole lampant, gas-oil et kérosène - pour faire face à une pénurie.

Les produits pétroliers distribués dans la capitale proviennent de la Congolaise de raffinerie (CORAF) établie près de Pointe-Noire. Chargés dans des wagons-citernes ils sont transportés vers les centres urbains, dont Brazzaville, par CFCO.

La raffinerie a une capacité installée de 1 million de tonnes/an, mais sa production réelle n’est que de 300.000 à 500.000 tonnes, suffisante pour couvrir les besoins nationaux qui s’élèvent à environ 500.000 tonnes/an.

Traversée par le CFCO, la région du Pool a été en 1998 le théâtre d’une guerre civile entre les miliciens ninjas et les troupes gouvernementales.

Les combats avaient cessé après la signature d’accords de paix par les belligérants sous les auspices du président gabonais Omar Bongo, alors médiateur de la crise congolaise.

Durant les affrontements, le trafic ferroviaire entre Brazzaville et Pointe-Noire avait été suspendu et le gouvernement avait dû ouvrir un pont aérien pour transporter des produits pétroliers et alimentaires importés.

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