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Les armes se sont tues dans les quartiers sud de brazzaville

Le calme est revenu dans les quartiers sud de Brazzaville. La bataille entre les forces de l’ordre et les ex combattants Ninjas a apparemment pris fin, après deux jours d’opposition armée. Les populations qui avaient fui ces affrontements pour prendre refuge au Nord de Brazzaville, dans les églises pour les uns et chez des parents ou des amis pour les autres ont commencé à rejoindre leur habitation.

La résidence aménagée pour le pasteur Ntoumi a été libérée. Les locaux de la faculté des sciences ont été évacués de leurs occupants, des miliciens Ninjas envoyés en précurseurs pour juger de l’état de la sécurité que le gouvernement offrait à leur leader.

Le gouvernement a semblé avoir atteint les objectifs qu’il s’était fixé. Délocaliser la résidence du leader du Conseil national pour la résistance (CNR). Forcer les ex Ninjas à libérer les environs du marché Total à Bacongo.

La mort de sept personnes (trois gendarmes, deux policiers, un civil et une Chinoise) causée par un échange de coups de feu entre les forces de l’ordre et les Ninjas, ce 13 octobre à Bacongo a été le déclencheur de l’opération d’envergure que l’armée a menée dans les quartiers sud de Brazzaville. De l’armement lourd a été déployé dans tous les endroits supposés stratégiques à Makélékélé, Bacongo et Mfilou.

Sur l’instruction du président de la République, M. Sassou Nguesso, le ministre de l’intérieur, M. Paul Mbot, aurait demandé au pasteur Ntoumi d’ordonner à ses collaborateurs, lesquels occupaient sa villa et les locaux avoisinants, de quitter et de libérer les lieux au plus tard le 24 octobre. Ainsi, ce 18 octobre, il a été remarqué la descente à Bacongo des corps de la police et de l’armée nationales, du procureur de la République, du juge chargé d’instruire sur les récentes fusillades de Bacongo, des membres du comité de suivi des accords de 2003 entre le gouvernement et le CNR, des représentants du CNR. Cette visite consistait à l’engagement d’une procédure judiciaire à l’encontre des responsables du meurtre de sept personnes le 13 octobre à Bacongo afin d’établir les responsabilités et de sortir de l’impunité qui a toujours régné sur les personnes des ex combattants.

Cette mesure de déménagement aurait due entrer en application beaucoup plus tôt. Elle figurait parmi les grandes lignes adoptées par le comité ad hoc constitué par le gouvernement et le CNR le 19 mai 2005. L’Etat, pendant cette rencontre, a été représenté par Isidore Mvouba et le CNR a été conduit par le frère de Ntoumi, le docteur Gozardio.

Le gouvernement estime que ces derniers événements de Bacongo ne mettent en aucun cas en cause les engagements croisés du 16 et 17 mars 2003 conclus avec le CNR après 5 ans de guerre civile dans le département du Pool.

Le pasteur Ntoumi, quant à lui, a stigmatisé les entorses subies par ces accords et a estimé que les difficultés rencontrées dans l’applications de ces engagements sont dues à une manque d’assistance et à l’absence d’une médiation neutre et impartiale. Le CNR accuse le gouvernement d’avoir refusé les propositions de facilitation et d’intermédiaire suggérées par les Etats unis. L’initiative d’une rencontre entre M. Ntoumi et M. Sassou Nguesso sous la médiation de l’ambassadrice des Etats unis au Congo a été rejetée par la présidence de la République. Ce mouvement a conclu que ce refus a été l’arbre qui cachait la forêt.

Les derniers affrontements de Bacongo ont fait de nombreuses victimes. Les blessés par balles perdus sont enrégistrés par centaines. On compte plus d’une dizaine de morts dans les rangs de l’armée et des ex combattants.

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