Les politiques économiques élaborées pour l’Afrique par les institutions financières internationales ont oublié "de créer des emplois"a estimé mardi à Ouagadougou le directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia.
M. Somavia s’exprimait à la veille du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la pauvreté, qui se tiendra dans la capitale du Burkina Faso, mercredi et jeudi.
"Le problème est qu’on essaye de bien gérer l’économie, en oubliant de créer de l’emploi", a souligné M. Somavia lors d’une conférence de presse. "Nous avons fait des erreurs", a-t-il reconnu.
"On s’est concentré sur le financier et pas sur la création d’emplois, le travail décent et les investissements qui doivent aller avec", a déploré M. Somavia tout en soulignant que ces politiques d’ajustement, "parfois nécessaires", ne constituaient pas "l’élément central" de la pauvreté et du chômage en Afrique.
D’autres analystes présents à Ouagadougou ont clairement imputé "l’accentuation de la pauvreté et de la misère" en Afrique aux programmes d’ajustement économique et financier imposés depuis deux décennies par les institutions de Bretton Woods.
Les participants au sommet de Ouagadougou, dont une vingtaine de chefs d’Etat africains, débattront principalement "du marché de l’emploi" et des "remèdes" à définir pour résoudre le lancinant problème du manque de travail sur le continent, selon les organisateurs.
Le manque de travail est considéré comme l’un des principaux facteurs de la pauvreté en Afrique, continent où les trois quarts de la population active sont au chômage et où plus de 320 millions de personnes subsistent avec moins d’un dollar par jour.
