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Les syndicats demandent au gouvernement d’éviter une "explosion sociale"

BRAZZAVILLE, 1er nov (AFP) - 9h21 - Les principaux syndicats congolais ont demandé vendredi au gouvernement de relancer les négociations sur les revendications salariales des agents de la fonction publique afin de parvenir à un accord susceptible d’éviter une "explosion sociale".

"Il faut des négociations avec le gouvernement pour regarder la situation des travailleurs en face. Il faut un déclic, un geste fort en faveur des fonctionnaires qui souffrent. Il faut éviter une explosion sociale", a lancé le secrétaire général de la Confédération syndicale congolaise (CSC), Daniel Mongo interrogé par l’AFP.

"Nous craignons un soulèvement des travailleurs si rien n’est fait pour réduire la pauvreté et rétablir leurs salaires réduits depuis 1995", a estimé de son côté, le président de la Confédération syndicale des travailleurs du Congo (CSTC), Louis Gondou.

En juillet 2001, lors de négociations difficiles, le gouvernement et les deux syndicats avaient signé un pacte social aux termes duquel les centrales syndicales avaient accepté une trêve sociale de deux ans. Les syndicats s’étaient engagés à s’abstenir de toute action susceptible de mettre en cause la paix sociale.

En contre-partie, les syndicats avaient demandé au gouvernement de rétablir les salaires des fonctionnaires réduits de 27,5% depuis sept ans pour des raisons d’austérité économique et financière et l’apurement de leurs arriérés de salaires. Ces arriérés accumulés depuis les années 90 sont estimés, selon les syndicats, à plus de 220 milliards de Fcfa (100 Fcf = 0,15 euros).

Le gouvernement avait refusé de rétablir en totalité les salaires dans la fonction publique estimant que cela aurait eu pour conséquence d’augmenter la masse salariale dans la fonction publique et de remettre en cause le programme passé avec le Fonds monétaire international (FMI).

Il s’était engagé à apurer les arriérés des salaires après avoir réalisé début 2002 un audit de la dette sociale, mais cet audit n’a pas eu lieu.

"En juillet, nous avons eu avec le gouvernement des négociations sur 20 points tous ayant trait à la situation salariale ou sociale des travailleurs. Pour montrer notre volonté de contribuer au redressement économique, nous avons signé la trêve sociale. Plus d’un an après cet accord, le gouvernement n’a rien fait pour soulager la misère des travailleurs", a déploré M. Mongo.

"Il faut que le gouvernement fasse quelque chose pour les travailleurs d’ici les fêtes de fin d’année. Autrement et le gouvernement et nous-mêmes serons exposés à la colère des travailleurs", a prévenu M. Gondou.

Selon des données officielles publiées en mai 2002 par des experts gouvernementaux chargés d’élaborer la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, 70% de Congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté.

La population congolaise était estimée en 2001 à plus de 3 millions d’habitants.

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