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Me Maurice Massengo-Tiassé

Lettre ouverte à Modeste Boukadia pour la tenue d’une véritable conférence internationale sur le Congo et non pour un show médiatique

Mon cher Modeste BOUKADIA

L’heure est venue d’être clair sur ce projet que tu as lancé depuis 7 mois. Le temps presse, nos parents souffrent. Sassou va inexorablement faire sa conférence intitulée dialogue. La prétendue opposition est déjà dans la cour pour danser avec lui le boléro macabre qui va entériner son plan dynastique.

Modeste, sois donc plus responsable et plus conséquent. Tu as le droit d’avoir une ambition pour ton Pays et le droit d’être un Leader et donc participer à la direction des affaires publiques du Congo.

Cependant tu n’as donc pas le droit de faire le lit de Sassou ou encore souhaiter adapter ton action à celui du plan de l’Oyocratie et de son lobby extérieur.
Dans l’instant, lorsque tu me fais parvenir une notification de la Conférence Internationale des Nations Unies pour le Congo, tu as pensé à quoi ?

Tu crois m’épater alors que tu sais très bien que je suis mieux placé sur cette question du Droit international. des relations internationales et particulièrement du Droit international des droits de l’homme.

Je suis très surpris et étonné. Franchement je suis de plus en plus déçu de te voir une fois de plus embobiner les gens avec cette idée de la Conférence Internationale devenue dorénavant une Conférence internationale des Nations Unies pour le Congo.
Je ne suis pas ton adversaire ni en concurrence avec toi ni personne d’autres. J’œuvre depuis plus de quarante ans pour la primauté du droit et la manifestation de la vérité.

D’après les informations que nous détenons du Secrétariat Général de l’ONU et de certains organes onusiens, la Conférence internationale sur le Congo n’est inscrite nulle part. Elle est donc méconnue et non programmée à ce jour.

C’est dommage d’agir ainsi et de te comporter en loup solitaire. Ceci me rappelle de triste mémoire les promesses de certains leaders du sud (je refuse de les citer) qui ont vendu la fumée de l’espoir aux Congolais en légitime attente d’un lendemain meilleur. Hélas la suite on la vit.

Ma déception est telle que depuis le lancement de cette idée tu t’y prends très mal et pourtant dès le départ j’ai insisté pour la présentation d’un dossier plus clair et une bonne faisabilité, en me rapprochant de toi dès le mois de décembre 2017. Malheureusement imbus de toi même tu n’as jamais voulu nous écouter.

Aujourd’hui tu fais honte parce que tu es dans une impasse, alors que dès ta sortie de prison tu aurais du nous écouter et nous rejoindre sinon en prenant la tête de la résistance du moins appuyer des actions en cours à l’ONU et ceci en apportant ton précieux témoignage d’ancien prisonnier et sur la situation de tes partisans et d’autres détenus politiques au Congo. Hélas tu poursuis ton égarement. Je t’exprime ma tristesse et ma déception car tu es en train de perdre la face et de retarder indirectement un combat qui a atteint une vitesse de croisière pour dégager Sassou Nguesso du pouvoir qu’il a usurpé depuis mars 2016.

Attention de ne pas embobiner la diaspora comme tu l’as fait à Pointe Noire où certains de tes partisans qui ont cru à tes « bonnes » propositions salvatrices et plein d’espoir sont, pour certains d’entre eux, sont encore dans les prisons de Sassou depuis 5 ans et ceci sans aucune action de ta part, pour obtenir leur libération.

Je te prie de ne pas continuer ce comportement confus et que surtout les aboyeurs manipulés dans les réseaux sociaux cessent de m’invectiver et de m’injurier et d’apostropher notre Doyen Me Moudileno, l’un des justes du Congo. C’est la dernière fois que je te fais part de mes impressions.

A chaque fois on essaie de te faire des propositions tu imagines d’autres procédés pour parvenir à cette hypothétique Conférence internationale.

Un conseil pour ta prochaine sortie médiatique toi et tes partisans venez à Genève et manifestons ensemble à la place des Nations Unies à la Broken Chair (la chaise cassée). Je veux t’aider dans ce sens et je dis bien je me joindrai à vous pour réclamer haut et fort la prise en compte des violations des droits de l’homme au Congo et la tenue sous l’égide des Nations Unies, d’une Conférence internationale qui va mettre Sassou hors du circuit politique congolais.

A titre indicatif. La session actuelle du Conseil des Droits de l’Homme (la 38e) prend a (pris fin) à Genève le vendredi 6 juillet 2018. La prochaine session (39e) du Conseil des droits de l’homme se tiendra du 10 au 28 septembre 2018, préparons nous pour cela. Je te signale que dans la même période il va se tenir : - La 116e session du groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; - La 79e session du Comité des droits de l’enfant.

Des réunions importantes pour exiger un meilleur examen de la situation du Congo, au lieu de continuer à pérorer tout haut dans le silence profond de la nuit du Congo entretenue par Sassou.
Modeste, Debout donc pour Genève afin de lever le soleil plein d’espoir et de vie au Congo.

Dans cette barbarie des tribalistes Mboshis du clan d’Oyo nous pleurons tous nos proches disparus et déplorons nos biens saccagés et détruits. Nous nous indignons de la barbarie faite aux populations du Pool.
On ne peut donc pas donner l’impression de refaire le lit du diable Sassou qui nous a tout saccagé et fait violer nos filles, nos sœurs et nos mamans dans le Pool meurtri dont je suis originaire des Pays de Mpangala à 100%.

Et que ton combat doit être celui de tous les
Congolais et non uniquement des seuls ressortissants du Pool.
Battons nous pour obtenir une République Fédérale ou une Confédération comme en Suisse d’où je t’écris. Le Congo de demain sera l’Union des Régions ou des Etats qui se soumettront à un pouvoir central à Brazzaville tout en conservant leur autonomie.
Il faut donc rassembler et mieux expliquer ton projet au lieu de faire des réunions confuses, embrouillées qui encouragent les débordements inutiles et des fanatiques aboyeurs des réseaux sociaux qui veulent ternir notre réputation et porter atteinte à notre honneur et dignité par la diffamation et calomnie .
Je répondrai toujours aux attaques et aux affirmations visiblement contraire à la vérité.
Comme Isaïe 28 : 17
« J’ai pris le droit comme règle et la justice comme niveau. La grêle emportera le refuge du mensonge. Et les eaux déborderont dans l’abri de la fausseté. »

J’ai choisi la lutte pour le respect des droits de l’homme, car celui ci c’est la manifestation de l’amour du prochain.
Les droits de l’homme révèlent le chemin de l’amour. Ils illuminent l’homme qui est dans les ténèbres, l’obscurité, l’erreur, l’égoïsme, la discrimination, l’exclusion, la haine et donc la violence gratuite.
Je laisse tout ceci à ta méditation toi le miraculé sorti des geôles infectes de Sassou.
Moi, ton frère, empoisonné à deux reprises et avec quatre tentatives d’enlèvement et d’assassinat, je suis comme toi un miraculé du système oppressif et criminel de Sassou.
Combattons le. Grâce à Dieu, observons le droit et la justice et nous vaincrons et vivrons.
Fraternellement.

Rédigé à Genève le 05 juillet 2018 à 7h 25 du matin
Me Maurice Massengo-Tiassé
Dr d’état en droit Spécialiste en droit international des droits de l’homme.
Auteur du 1er guide des droits et devoirs des Africains
Comment peut-on vivre libre et digne en Afrique ?

Note sur la photo en médaillon  : En 1995 A Genève Me Tiassé avait exposé les panneaux comprenant des images des victimes des bombardements des quartiers sud de Brazzaville de novembre 1993. Ce qui a discrédité le pouvoir de l’époque. La chaise géante au pied cassé n’était pas encore installée sur la Place des Nations à Genève ? Celle ci n’a été placée qu’en 1997

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