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Liban : Israël devrait étendre ses opérations, discussions à l’Onu

BEYROUTH (AFP) - Le cabinet de sécurité israélien doit débattre mercredi d’une extension des opérations terrestres contre le Hezbollah au Liban alors que tout espoir d’une trêve imminente s’est évanoui, les cinq "Grands" de l’Onu devant s’entendre sur des modifications à un projet de résolution.

Au 29e d’un conflit qui a fait plus d’un de morts au Liban, en majorité des civils, l’aviation israélienne a poursuivi dans la nuit ses raids, dans le nord, l’est et le centre du pays, visant des routes, des ponts et des habitations, selon la police.

Au moins deux Palestiniens ont été tués et 15 blessés, dont cinq enfants, selon des sources hospitalières, dans le bombardement du camp de réfugiés palestiniens d’Aïn Héloué, le plus grand au Liban avec 50.000 Palestiniens et un millier de Libanais qui y ont fui les raids israéliens sur les localités. L’armée israélienne visait les installations d’un dirigeant radical du Fatah dans ce camp situé dans les faubourgs de Saïda.

Dans le sud de la vallée de la Bekaa, un cadre du Hezbollah, sa femme et ses cinq enfants ont été tués mercredi avant l’aube dans un bombardement israélien, selon la police. Mardi, 12 personnes ont été tuées dans des raids israéliens. Côté israélien, quatre soldats ont été péri.

L’armée israélienne, qui compte déjà 10.000 hommes au Liban, a intensifié ces derniers jours ses préparatifs en vue d’une extension de ses opérations terrestres contre les positions du Hezbollah au Liban sud. Le cabinet de sécurité, qui se réunit mercredi, devrait donner son feu vert à cette extension alors que la diplomatie internationale doit de nouveau plancher sur un projet de résolution pour répondre aux objections libanaises sur une première mouture franco-américaine.

Le Liban, qui s’est dit prêt à déployer 15.000 soldats pour reprendre le contrôle du sud du pays, fief du parti chiite, réclame un retrait des troupes israéliennes immédiatement après un arrêt des combats, ce dont ne faisait pas mention le premier texte. Le projet sera donc amendé, ce qui retardera inévitablement le vote sur le nouveau texte, même si l’ambassadeur de France Jean-Marc de La Sablière a espéré qu’il aurait lieu « bientôt (...), certainement cette semaine ».

« Le problème pour nous est de produire le meilleur texte possible et de prendre en considération les préoccupations de tous, il y aura donc un nouveau texte », a dit M. de La Sablière, après une réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et d’une délégation de la Ligue arabe venue soutenir le point de vue du Liban. Toute résolution doit appeler à « un cessez-le-feu immédiat et complet et à un retrait des forces israéliennes derrière la Ligne Bleue » qui marque la frontière entre les deux pays, a plaidé le chef de la délégation arabe, le vice-Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani.

En attendant, Israël prépare activement une extension de ses opérations terrestres au Liban sud et a accueilli avec prudence la proposition libanaise de déployer son armée, sous-équipée et mal préparée à une telle mission. L’armée libanaise est absente du Liban sud depuis 1968, lorsque les combattants palestiniens s’y étaient installés en force. « C’est un pas intéressant que nous devons examiner. Nous devons en vérifier tous les aspects et dans quelle mesure il est réalisable dans un temps raisonnable », a déclaré le Premier ministre Ehud Olmert.

Un retrait ne « sera possible que lorsque nos objectifs seront réalisés », a-t-il toutefois ajouté, appelant à l’application de la résolution 1559 de l’Onu de septembre 2004 qui exige un désarmement du Hezbollah. M. Olmert a déclaré à maintes reprises que l’armée se retirerait du Liban sud après le déploiement d’une force internationale dans cette zone pour empêcher le Hezbollah d’y rétablir ses positions. L’armée a lancé son offensive contre le parti chiite après la capture de deux de ses soldats lors d’une opération audacieuse du Hezbollah à la frontière. Malgré le déploiement de 10.000 soldats au Liban sud et des bombardements destructeurs sur le pays, les combattants du Hezbollah continuent à défier l’armée israélienne et à tirer une centaine de roquettes par jour sur le nord d’Israël. En Israël, 36 civils ont été tués alors que 65 militaires ont péri. Israël entend instaurer une zone de sécurité de 6 à 8 kilomètres au nord de la frontière et détruire les lanceurs de roquettes du Hezbollah, en attendant l’envoi d’une force internationale.

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