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Liban : l’armée israélienne enlève cinq Libanais à Baalbeck

BAALBECK (AFP) - L’armée israélienne a mené mercredi une opération spectaculaire à Baalbeck, un bastion du Hezbollah dans l’est du Liban, durant laquelle onze civils, dont un Syrien, ont été tués, et cinq Libanais ont été enlevés, alors que le conflit est entré dans sa quatrième semaine sans espoir d’un cessez-le-feu imminent.

Une unité israélienne héliportée, couverte par un bombardement aérien intensif, a atterri près de Baalbeck où de violents affrontements l’ont opposée à des combattants du Hezbollah, selon des témoins et la police libanaise.

Une porte-parole militaire israélienne a indiqué que l’armée avait réussi lors de cette opération à enlever des membres du Hezbollah et en avait blessé ou tué plusieurs autres. Selon elle, toutes les forces israéliennes qui ont pris part à l’opération sont rentrées indemnes à leur base de départ. « Au cours d’une opération héliportée menée dans la ville de Baalbeck, plusieurs membres du Hezbollah ont été tués ou blessés tandis que d’autres ont été faits prisonniers et ramenés en Israël », a affirmé la porte-parole.

Onze civils, dont un Syrien, ont été tués et cinq Libanais enlevés dans l’opération israélienne intervenue après la fin d’une pause partielle de 48 heures dans les raids aériens, a affirmé la police libanaise. Une source du parti chiite a indiqué que le commando israélien, estimé à une vingtaine d’hommes, avait été évacué grâce à une intense couverture aérienne, l’aviation israélienne ayant bombardé plusieurs villages de la région.

Le commando israélien avait atterri au sud-ouest de Baalbeck mercredi vers 00H30 (mardi 22H30 GMT) et des dizaines de combattants du Hezbollah étaient arrivés sur les lieux pour l’affronter, selon le parti chiite. « Des Israéliens ont atterri. Ils tirent dans tous les sens. Il y a beaucoup de morts et de blessés chez les civils », ont affirmé des témoins.

Au Liban sud, d’intenses bombardements israéliens ont visé dans la nuit les secteurs de Chebaa et Kfarchouba qui surplombent le doigt de la Galilée (nord d’Israël). De violents combats avaient opposé mardi des combattants du Hezbollah à des forces israéliennes au Liban sud. Une centaine d’obus se sont abattus sur les collines de Kfarchouba et les régions de Kfar Kila, Houra et Deir Mimes. L’avion israélienne a également mené des raids contre le village de Bint Jbeil.

Malgré les efforts diplomatiques, ce conflit semble s’installer dans la au 22ème jour de l’offensive israélienne lancée après la capture le 12 juillet par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a exigé un changement de la situation sur le terrain au Liban sud avant un cessez-le-feu et assuré que l’offensive en cours avait atténué la menace du Hezbollah. « Nous accepterons un cessez-le-feu lorsque nous saurons avec certitude que les conditions qui prévalent sur le terrain seront différentes de celles qui ont provoqué le déclenchement de cette guerre », a déclaré M. Olmert.

Le cabinet de sécurité, qu’il préside, avait déjà décidé d’étendre les opérations terrestres au Liban sud, où, selon les médias israéliens, deux divisions, soit près de vingt mille hommes, opéraient mardi. Selon son vice-Premier ministre Shimon Peres, « cela peut prendre une semaine, cela peut prendre deux semaines ». Mais la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a souhaité que les efforts diplomatiques en cours aboutissent à un cessez-le-feu « dans quelques jours, pas des semaines ».

Plus de 830 ont été tuées au Liban et 3.200 autres blessées depuis le début du conflit, selon un bilan officiel. Selon des responsables israéliens, l’objectif de l’offensive est d’achever de détruire les positions du Hezbollah le long de la frontière, afin de mettre fin aux tirs de roquettes contre le nord d’Israël. « Nous pensons que nous avons plus ou moins nettoyé la partie sud de la frontière libanaise des bases du Hezbollah ». « D’après les derniers chiffres que nous avons, notre armée a détruit entre 70 et 80% de leurs missiles et de leurs lanceurs », a assuré M. Peres.

Près de 2.000 roquettes Katioucha se sont abattues depuis le 12 juillet sur le nord d’Israël, tuant 18 civils, alors qu’au moins 33 militaires ont péri durant cette période.

Parallèlement, les efforts diplomatiques se sont poursuivis pour obtenir un arrêt du conflit, qui a entraîné l’évacuation de près de 100.000 étrangers du Liban et provoqué une crise humanitaire majeure avec le déplacement de plus de 800.000 personnes qui fuient les bombardements.

Le Conseil de sécurité de l’ONU continuait de travailler sur les termes d’une résolution qui prévoirait notamment l’envoi au Liban sud d’une force internationale demandée par les Etats-Unis. Ceux-ci continuaient cependant de refuser d’appeler à un cessez-le-feu immédiat. Une réunion des pays contributeurs potentiels à une future force internationale au Liban a été reprogrammée à l’Onu pour jeudi. A New York, une source diplomatique a annoncé que « la France ne participera pas à cette réunion qu’elle estime prématurée ».

Contrairement aux Etats-Unis, Paris conditionne l’envoi d’une force internationale au Liban à l’instauration d’un cessez-le-feu et à un accord politique. A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des 25 ont renoncé mardi à appeler à « un cessez-le-feu immédiat » au Liban face notamment à l’opposition du Royaume-Uni, préférant préconiser une « cessation immédiate des hostilités en vue d’un cessez-le-feu durable », selon une source diplomatique.

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