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Liban : violents combats au sud, Israël cherche à étendre son contrôle

TYR (AFP) - Des combats font rage mardi entre les combattants du Hezbollah et les soldats israéliens qui cherchent à étendre leur contrôle au Liban sud, l’Etat hébreu excluant une trêve immédiate malgré les pressions croissantes et le lourd bilan des civiles au Liban.

Selon la télévision arabe Al-Arabiya, trois soldats israéliens ont été tués dans les violents accrochages au Liban sud, alors que l’armée a fait état d’au moins un blessé dans ses rangs et affirmé avoir tué vingt combattants du Hezbollah dans des affrontements « rapprochés » ces dernières 48 heures.

Trois semaines après le du conflit lancé après la capture par le Hezbollah de deux soldats en Israël et qui a fait près de 600 morts au Liban, Israël reste déterminé à éliminer la menace du puissant parti chiite en éloignant de sa frontière ses combattants qui y sont déployés depuis 2000.

Alors que le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, dont le pays est l’un des principaux soutiens au Hezbollah, continue une mission à Beyrouth, un haut dignitaire religieux iranien Ahmad Jannati a appelé les pays musulmans à fournir des armes au Hezbollah pour lutter contre Israël.

Ruinant les espoirs d’une trêve immédiate voulue par de nombreux pays et organisations dans le monde, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, fort du soutien des Etats-Unis et de son peuple, a écarté lundi un cessez-le-feu « dans les prochains jours ». « Nous finirons (la guerre) lorsque la menace qui plane sur nos têtes sera écartée, lorsque nos soldats enlevés reviendront chez eux et que nous pourrons vivre en toute sécurité dans nos maisons », a dit M. Olmert.

Quelques heures après, le cabinet de sécurité qu’il préside a décidé d’étendre les opérations terrestres au Liban sud où, selon les médias israéliens, deux divisions, soit près de vingt mille hommes, opèrent. Selon des responsables, l’objectif est d’achever de détruire les positions du Hezbollah le long de la frontière afin de mettre fin aux tirs de roquettes contre le nord d’Israël, où près de 2.000 de ces engins se sont abattus depuis le 12 juillet tuant 18 civils. 33 militaires sont morts durant cette période.

La , et pour la première fois en trois semaines, aucune roquette du Hezbollah n’a été tirée sur Israël. La troupe a reçu le feu vert pour élargir ses opérations jusqu’au fleuve Litani, entre 5 et 30 km de la frontière, mais sans le dépasser, selon une source gouvernementale. L’objectif est « de contrôler la zone jusqu’au fleuve, sans occupation permanente du terrain et après avoir nettoyé ce secteur de toute présence du Hezbollah ».

Israël s’attend à l’instauration d’un cessez-le-feu d’ici une semaine, a-t-elle ajouté. L’objectif est d’éloigner les sites de lancement de roquettes, pour qu’elles ne puissent plus atteindre la zone de Haïfa, à près de 40 km de la frontière. Parallèlement, l’aviation israélienne a poursuivi ses raids contre des objectifs du Hezbollah, malgré la suspension partielle lundi avant l’aube pour 48 heures de ses frappes après le drame de Cana, au Liban sud, où 52 civils dont 30 enfants ont péri dans un raid israélien.

Des dizaines de milliers de civils ont profité de cette suspension pour fuir la région, en proie par ailleurs à une grave crise humanitaire. Les régions du Liban sud ont été violemment bombardées par Israël et des villages ont été détruits alors que 800.000 personnes ont été déplacées. En trois semaines, au moins 548 personnes ont péri au Liban, dont 465 civils, selon un décompte de l’AFP. La Croix-Rouge libanaise a indiqué avoir découvert la veille encore 23 corps, la plupart en décomposition, sur les routes du Liban sud.

Au 21e jour du conflit, les efforts diplomatiques se poursuivent sans relâche pour un arrêt du conflit qui a aussi entraîné l’évacuation de près de 100.000 étrangers du Liban, un pays quasi isolé du reste du monde en raison du blocus israélien.

Le Conseil de sécurité de l’ONU continue de travailler sur les termes d’une résolution pour trouver une solution. Les Cinq grands doivent prendre le petit-déjeuner avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Cette instance discute notamment de la création d’une force internationale musclée, prônée par les Etats-Unis qui envisagent de déposer leur propre résolution.

Le président américain George W. Bush a persisté dans son refus d’appeler à un cessez-le-feu immédiat, répétant que son pays travaillait « avec urgence » à une paix « durable ». Israël dit vouloir l’envoi au Liban d’une force multinationale « efficace », préalable à un cessez-le-feu. Cependant le Liban ne veut rien entendre avant une trêve immédiate et inconditionnelle, surtout après la tragédie de Cana.

Un sommet des chefs religieux libanais, chrétiens et musulmans, réuni à Beyrouth, a rendu hommage au Hezbollah et appelé la communauté internationale à imposer un arrêt immédiat « des crimes de guerre (israéliens) ». Pour la France, qui a présenté un projet de résolution appelant « à la cessation immédiate des hostilités », il faut obtenir un accord politique avant l’envoi d’une force internationale.

Son chef de la diplomatie Philippe Douste-Blazy a achevé une mission à Beyrouth où il a rencontré son homologue iranien Manouchehr Mottaki et souligné le « rôle important de stabilisation » joué par l’Iran, pays accusé par les Etats-Unis et Israël de soutenir financièrement et militairement le Hezbollah. Un autre proche allié du Hezbollah, la Syrie du président Bachar al-Assad, a décrété le « renforcement de l’état de préparation » de son armée, alors qu’Israël a plusieurs fois assuré qu’il ne voulait pas la guerre avec Damas.

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