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Congo vs FMI (suite)

Mission du FMI : le pouvoir se justifie (Episode 4)

Remue-ménage à Brazzaville, pour justifier les dépenses décriées par le FMI

BRAZZAVILLE, 1er nov - 10h35 - La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a reproché vendredi soir à la mission du Fonds Monétaire international (FMI) d’avoir publié des chiffres erronés sur les ressources pétrolières encaissées par le Trésor public. Ces chiffres concernent les ressources des neuf premiers mois de 2003.

Le 27 octobre, le chef de la mission du FMI, Dan Ghuran avait affirmé que la vente des produits pétroliers par la SNPC au cours des neuf premiers mois de 2003 avait rapporté au Trésor public, 57 milliards de Fcfa (85,45 millions d’euros) regrettant qu’une partie des fonds ait été utilisée par le gouvernement congolais pour financer des investissements non prévus dans le budget de l’année au cours.

Pour Bruno Jean Richad Itoua, PDG de la SNPC, "ce chiffre était erroné".
"Il ne s’agit pas des sommes constatées, mais d’un chiffre issu d’un mode de calcul propre au FMI, qui n’engage ni le Congo, ni la SNPC, ni le Trésor public", a soutenu M. Itoua.

"Ce mode de calcul se base essentiellement sur les prévisions de production, de prix, des coûts de production et de l’interprétation des contrats de partage de production entre l’Etat congolais et les compagnies pétrolières privées", a dit M. Itoua au cours d’une conférence de presse. Sans toutefois communiquer ses chiffres.

Nous avons expliqué, pièces à l’appui comment ces fonds ont été gérés", a encore affirmé M. Itoua ajoutant que l’argent avait servi au financement des "opérations de l’Etat".

Après la sortie de M. Andely ministre des finances, M. Itoua a tenté de jouer aux pompiers, sur ce qui devient une affaire très embarassante pour le gouvernement, tant elle revèle la gabegie financière et la gestion opaque des recettes du pétrole tant décriées par l’opposition. Mais comme toujours, la manière et la précipitation revèlent les carences de communication et le désordre de l’administration Sassou.

D’accord les chiffres donnés par les experts du FMI sont erronés(encore fallait-il nous le dire quand ils étaient encore à Brazzaville), mais pourquoi ne pas dire exactement au peuple congolais combien de milliards le Congo a réellement engrangé en 9 mois. Et, Pourquoi avoir dépensé ces sommes sur des investissements non prévus dans le budget ? Andely parle de la refection des routes et des travaux au CHU, Itoua parle d’"opérations de l’Etat" ça veut en effet tout dire : des opérations obscures de l’Etat. C’est à se demander qui est le véritable ministre des finances au Congo. C’est maintenant Itoua, directeur d’une entreprise familiale...je voulais dire étatique, qui doit nous rassurer que les chiffres du FMI sont erronés et que tout va bien, notre argent a bien servi à financer des opérations de l’Etat. Mais comment le sait-il diantre, ce n’est pas lui le minsitre des finances.

Qui menera l’enquête pour connaitre le sort de ces milliards ? mais..qui parle d’enquête, nous sommes au Congo, le pays par excellence de la gabegie et de l’impunité. Bienvenue au Congo...de Sassou et de la nouvelle espérance. Espoir de se faire du fric aux dépens du pays tout entier, sans être inquiété.

Richard Songo/dépêche AFP


 Retranscription du journal de 20h, TV-Congo du samedi 1er novembre 2003

Conférence de presse du PDG de la SNPC :
Non ! Il n’y a ni opacité dans la gestion du pétrole congolais, ni détournement de 57 milliards de francs CFA. Il y a tout simplement eu erreur dans le système de calcul du Fonds monétaire international (FMI). Ces propos sont de Jean-Bruno Richard Itoua, président directeur général de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) qui a organisé une conférence de presse hier à Brazzaville. Lors de la dernière revue du FMI au Congo, le chef de la délégation de cette institution avait parlé d’une moins value de 57 milliards de francs CFA qui aurait été constatée au Trésor public.

Il en est donc ainsi, Monsieur Itoua est un meilleur économiste que les experts internationaux du FMI, qui sont tous des imbéciles incompétents. Qu’on se le dise.

JHM


 Retranscription du Journal TV-Congo de 20h, du mercredi 29 octobre 2003

Accession du Congo à l’initiative PPTE : le ministre Andely optimiste

La dernière revue du Fonds monétaire international (FMI) laisse-t-elle au Congo une marge suffisante pour accéder à l’initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE) ? C’est une question qui n’a pas encore trouvé de réponse. Toutefois, malgré les déclarations des uns et des autres à l’issue de la troisième revue annuelle du MFI au Congo, le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Roger Rigobert Andely, reste optimiste. Pour le grand argentier congolais, les autorités congolaises ont fait le maximum de ce qu’il fallait faire dans le cadre du programme de référence pour le Congo. Le ministre Andely l’a déclaré en ces termes :

« ...Le problème c’est de savoir, par rapport à la situation actuelle, où en sommes-nous, puis quelle sera la démarche à adopter pour les mois à venir. Ce qui est vrai, c’est qu’on n’a pas pu négocier à cause de certains points, comme le niveau élevé de la subvention à la CORAF, la moins-value des recettes non pétrolières. Mais, comme vous l’avez remarqué, le FMI a relevé, pour la première fois dans ce pays, la maîtrise des dépenses courantes. A ce niveau-là, il nous faut maintenant discuter avec le FMI afin de trouver une solution à la subvention de la CORAF, à la mobilisation des recettes non pétrolières. Pour le budget, nous sommes déjà tombés d’accord. Donc, en ce qui concerne les autorités congolaises, nous avons fait le maximum dans le cadre du programme de référence. La Banque mondiale et le FMI le reconnaissent. A partir du mois de décembre prochain, nous devrions pouvoir reprendre les négociations qui pourront aboutir à un accord final au titre de la SNPC... »


 Retranscription du journal de 20h, TV-Congo du mardi 28 octobre 2003

Le ministre de l’Economie des Finances et du Budget, Rigobert Roger Andely, vient de donner un éclaircissement de taille sur la gestion des revenus pétroliers. Cette précision fait suite aux récentes déclarations du chef de la délégation du FMI au Congo, Dan Ghura lors d’un point de presse qu’il a animé dans la capitale congolaise.

Le ministre des Finances éclaircit l’opinion sur la gestion des revenus pétroliers :

Le chef de la délégation du Fonds monétaire international à Brazzaville, Monsieur Dan Ghura a dénoncé la retenue des recettes de l’Etat par la SNPC, l’utilisation des recettes pétrolières non conforme au budget de l’Etat et les dépenses exorbitantes non prioritaires. Toutes ces indications ont été faites lors de la conférence de presse donnée lundi dernier. Face à ces accusations, le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Rigobert Roger Andely s’en défend :

« …Je dois rassurer tout les Congolais que toutes les recettes pétrolières sont décentralisées au budget et sont bien rapatriées. Le rapatriement de ces recettes pétrolières ne souffrent d’aucune entorse. Ce n’est d’ailleurs pas sur ce point que le FMI nous fait des reproches. Le reproche du FMI ne date pas de cette mission. Il date de la mission de juillet. Cette vielle histoire que la délégation du Fonds monétaire international a cru important de soulever est le problème de l’utilisation de ces recettes.
Il faut reconnaître qu’au premier semestre, nous avons eu à utiliser une trentaine de milliards de francs CFA comme je l’ai déjà expliqué à l’Assemblée nationale, non pas dans les dépenses inscrites au budget, mais dans la paiement des arriérés des entreprises qui ont réalisé de grands travaux que chacun de nous peut contrôler et voir. Il s’agissait par exemple de l’aéroport de Pointe Noire, la réhabilitation du CHU, etc. »

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