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Nucléaire : réponse de l’Iran à l’offre des grandes puissances en début d’après-midi

TEHERAN (AFP) - L’Iran remettra mardi à 12H30 GMT aux ambassadeurs des grandes puissances sa réponse à leur offre visant à ce qu’il suspende son enrichissement d’uranium, mais Téhéran a déjà exclu une telle éventualité, ce qui lui fait courir le risque de sanctions de l’Onu.

« La réponse sera remise en mains propres aux ambassadeurs du groupe 5+1 vers 16H00 (12H30 GMT) », a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier à Téhéran, en précisant que l’ambassadeur suisse, représentant les intérêts américains, sera aux côtés de ceux d’Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie.

Une autre source proche du dossier a précisé que les « télévisions iraniennes ont été convoquées pour 16H00 (locales, ndlr) pour la remise de la réponse par M. Larijani », secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale.

Rien n’a filtré sur son contenu, mais le vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique Mohammad Saidi avait annoncé lundi que « la suspension est désormais impossible ».

Quelques heures plus tard, le président américain George W. Bush a réclamé des sanctions rapides contre l’Iran s’il ne se pliait pas à la demande du Conseil de sécurité de l’Onu de suspendre son enrichissement avant le 31 août.

L’offre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l’Allemagne (groupe 5+1), qui ne comporte pas de menace de sanctions, vise à convaincre les Iraniens des bénéfices d’une suspension, en échange de mesures de coopération économique et nucléaire.

Lundi soir, M. Saidi a expliqué que l’Iran donnera « une réponse qui fournira à l’Europe une occasion exceptionnelle pour l’entente et pour revenir à la table des négociations et prendre le chemin de l’interaction ».

Dans le même temps, il a réaffirmé que « la question de la suspension comme pré-condition n’a pas lieu d’être ».

Téhéran semble jouer une fois de plus la politique du fait accompli, à en juger par les propos de M. Saidi : « la question de la suspension pour négocier pouvait être évoquée dans le passé, mais elle n’a plus lieu d’être aujourd’hui parce que la République islamique maîtrise cette technologie ».

L’Iran souhaite en fait discuter des moyens de garantir aux grandes puissances que son enrichissement ne sera pas détourné à des fins militaires.

Mais ces dernières font de la suspension de l’enrichissement une condition préalable à toute négociation, en arguant de leur manque de confiance dans les intentions ultimes de l’Iran sur son programme nucléaire.

Le procédé d’enrichissement permet d’obtenir le combustible d’uranium faiblement enrichi pour une centrale nucléaire civile. Mais il suffit de le poursuivre à un taux plus élevé pour obtenir la matière première d’une bombe atomique.

M. Saidi a évoqué la possibilité que l’Iran soit prêt à négocier sur la suspension de l’enrichissement, si les grandes puissances n’en faisaient pas une condition préalable aux négociations : « nous avons toujours dit que si la suspension n’était pas une condition préalable nous étions prêts à négocier ».

Seulement, l’Iran est maintenant confronté à l’échéance du 31 août pour décider ou pas de suspendre ce procédé.

« Si les gens se moquent du Conseil de sécurité des Nations unies, il faut que cela ait des conséquences », a averti le président Bush.

Les Etats-Unis n’ont jamais exclu que si des sanctions économiques et diplomatiques se révélaient insuffisantes pour faire plier Téhéran, ils puissent avoir recours à une intervention militaire, unilatérale au besoin.

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