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Nouvelle plainte contre Denis Sassou Nguesso

Brazzaville, Congo (PANA) - Une association des personnes qui
affirment avoir été arrêtées par la force publique en 1999 au
Congo-Brazzaville et portées disparues a porté plainte à
Bruxelles contre le président congolais Denis Sassou Nguesso
pour "crimes contre l’humanité", a indiqué mardi un communiqué
remis à la presse à Brazzaville.

La plainte a été jugée "recevable", a dit le président de
l’Association, le colonel à la retraite Marcel Touanga.

Cette plainte est la troisième du genre contre le président
Sassou Nguesso devant la justice belge en vertu du principe de
sa compétence universelle. Les deux premières plaintes ont été
déposées en octobre 2001.

En mai 1999, quelque 353 personnes ont été arrêtées à Brazzaville
dans la foulée des retours des civils qui avaient quitté la
capitale pour se réfugier dans la région voisine du Pool ou en
République démocratique du Congo (RDC) afin de se mettre à l’abri
des affrontements entre les forces gouvernementales et les
miliciens ninjas de l’ancien Premier ministre Bernard Kolélas.

Ces personnes soupçonnées d’être des ninjas avaient été arrêtées
au débarcadère fluvial de Brazzaville, dans les sites d’accueil
et dans les couloirs humanitaires lors de ces retours organisés
conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés (HCR), les gouvernements du Congo et de la RDC.

La plainte déposée par l’avocat des parents Me Goerges Beauthier
du barreau de Bruxelles au cabinet du juge Damien Vandermeesch
concerne aussi les plus hautes autorités civiles et militaires du
Congo, ajoute le communiqué.

Interrogé par la presse, le ministre congolais de la
Communication et porte-parole du gouvernement, M. François Ibovi,
a affirmé que les personnes portées disparues ont été victimes
des règlements de comptes entre les miliciens ninjas dans le Pool
et à Brazzaville.

"Ces personnes s’étaient rendues coupables d’exactions sur les
civils pendant leur errance dans le Pool. Elles ont été victimes
des règlements de comptes entre les ninjas eux-mêmes ou de la
part des populations", a expliqué M. Ibovi. Il a ajouté qu’aucun
plan d’enlèvements des personnes candidates au retour n’existait.

"Ce sont des bourreaux qui veulent se passer pour les victimes",
a dit le porte-parole du gouvernement, soulignant que cette
plainte vise à empêcher l’organisation des élections prévues en
2002 au Congo.

Les témoignages des familles, les investigations de
l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et de la
Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)
montrent de manière irréfutable que la plupart des personnes
arrêtées ont été crapuleusement assassinées au siège de la triste
garde présidentielle, souligne le communiqué.

Selon M. Touanga, une autre plainte sera déposée au cours de la
semaine à Paris contre les Français qui auraient participé aux
côtés des troupes gouvernementales aux événements de 1998-1999.

Brazzaville - 04/12/2001

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