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Péage routier, rackett d’Etat

La loi N°07-2004 du 13 Février 2004, portant création du péage en République du Congo et protection du patrimoine routier national, fait soulever beaucoup de mécontentements au sein de la population congolaise tant à Brazzaville qu’à Pointe-Noire qui n’est pas habituée à la culture de paiement de l’utilisation d’une route. L’implantation de ces postes de péage à la sortie de ses grandes villes congolaises, n’est pas acceptée par les usagers de la route qui unanimement, ne cessent de demander leur déplacement.

Dans la ville économique du Congo, deuxième ville, deux postes ont été installé : celui de Diosso au nord ouest de Pointe-Noire et celui de Côte-Matève au sud de Pointe-Noire, vers la frontière congolo-angolaise, qui entravent la bonne circulation des taxis et bus de transport qui refusent de traverser le poste, surtout le dernier poste et du coup, il s’ajoute un autre problème, celui du transport urbain au-delà de ce poste. Ce poste se situe dans le troisième arrondissement (Tié-Tié)
de la ville de Pointe-Noire, car ce quartier Côte-Matève a voté lors des élections législations du 25 Juin 2007dernier, couplées de plusieurs épisodes, dans cet arrondissement. C’est pourquoi les usagers de la route ne cessent de demander son déplacement vers le pont de la Louémé , vu l’étendue de cette ville.

Mais il faut retenir que l’application de cette loi sur le péage qui n’est pas dans la culture congolaise, parait aujourd’hui comme une charge supplémentaire pour les usagers de la route qui l’acceptent avec pincement au cœur. C’est pourquoi le syndicat des Chauffeurs de taxis et taxis - bus avaient suggéré une période transitoire qui leur permettra de sensibiliser leurs membres sur ce droit. Malheureusement le Gouvernement Congolais à travers le Ministère de l’Equipement des Travaux Publics, a jugé de faire à sa guise, oubliant que le quartier de Côte-Matève fait d’office parti de la circonscription administration de Tié - Tié, lors du choix de l’emplacement de ce poste, car, ce quartier lors des élections législatives de juin et août 2007, a voté dans cette circonscription électorale. Or cela ne favorise guère non seulement la population vivant au-delà ce poste mais aussi les entreprises ayant des activités agricoles, industrielles et économiques.

Pour M Jean Marie Ngambou, le Coordonnateur du poste de Côte-Matève, c’est un droit qu’on paye à l’utilisation de la route par tout usager et cela est obligatoire et incontournable comme l’eau et l’électricité pour tout utilisateur. Mais pour le cas de Côte-Matève et dans le souci d’aider la population, nous avons procédé à des abonnements mensuels de 5.000 f cfa pour des voitures taxis et 20.000 f cfa pour des taxis bus qui font le transport des passagers. Poursuivant, il a laissé entendre que cette loi a proposé les tarifs que doit exécuter la Direction Générale du Fonds Routier. Ces tarifs qui sont reconnus officiellement par l’Etat Congolais, se résument comme suit :
 500 f cfa pour les véhicules de tourisme de moins de 3 tonnes ;
 1.000 f cfa pour les véhicules de moins de 3,5 tonnes ;
 2.000 f cfa pour les véhicules supérieur à 3,5 tonnes ;
 3.500 f cfa pour les véhicules poids lourds.

Malgré que cette implantation crée un malentendu au sein de la population, Le Coordonnateur de ce poste, M. Jean Marie Ngambou, ne cesse de dire son centre qui, reste le plus rentable financièrement du pays, permet au Fonds Routier de mobiliser les fonds pour l’entretien des routes. D’où, a-t-il dit, nous sommes entrain de faire la promotion des entreprises nationales capables d’entretenir les routes pour pouvoir utiliser les fonds gardés par son Direction au trésor public qui n’attendent que les entreprises car, il y a eu un appel d’offre lancé par le Fonds Routier pour la construction ou la réhabilitation des routes. Or aucun des opérateurs économiques ayant reçu des financements du Fonds Routier n’a tenu les engagements signés avec l’Etat congolais pour l’entretien des routes.

La remarque c’est que l’Etat ne vise qu’à renflouer les caisses de son trésor au détriment de la population qui ne cesse de se plaindre de la volonté de ses gouvernants. Ces derniers n’ont rien planifié pour permettre le décollage et le développement économique du pays. Surtout avec les contres performances signalés avec la dernière visite de la délégation du FMI qui risquent de remettre en cause le point d’achèvement du PPTE. Il en ressort que le programme de référence s’est écarté des objectifs fixés au premier semestre 2007 en raison principalement des dépassements budgétaires considérables. La première évaluation n’a pas pu achevée, ce qui compromet les chances du Congo qui est parmi les pays au sud du sahel qui ont, lors de la première évaluation des Objectifs du Millénaire, n’ont réalisé qu’un taux très faible. Donc à mi parcours de ces Objectifs, ce pays ne fait reculé malgré son pétrole car les indicateurs ne sont porteurs de changement sinon ils sont au rouge.

Il faut retenir que Le Coordonnateur qui a regretté le fait que l’implantation de son poste pose problème à cause de son emplacement dans la ville, a reconnu que généralement ce n’est pas en pleine ville sinon à la frontière ou au milieu d’une route et les distances réglementaires reconnues sont de 100 Km . L’idéal était que ce poste soit installé au pont de la Louémé vers Nzassi à la frontière congolo-angolaise. Mais cela s’est fait suivant les recommandations du Fonds Routier car, il y a les zones d’évolution entre les Travaux Publics et les Services de la Voirie. Chacun d’eux avait des rayons spécifiques et bien définis et c’est à partir de là qu’on définissait une route nationale, une route préfectorale et une route d’intérêt local, a-t-il à martelé.

Mais qu’à cela ne tienne, a-t-il indiqué, l’ouvrage étant déjà implanté et le vouloir déplacer maintenant serait un gâchis total d’un investissement qui se chiffre en centaine de millions. Cette hypothèse a-t-il poursuivi, était possible à la conception de l’ouvrage et au début des travaux. Or nous sommes dans une phase d’exécution pratique de cette gare et les concepteurs avaient justifié leur choix du fait que, par rapport à la route nationale N°4 qui part de l’embranchement de l’Aéroport de Pointe-Noire (station Total E&P) et Côte-Matève se situe au 1/3 de cette route, d’où son implantation de ce quartier. Maintenant et si cela pourra poser problème avec surtout l’élargissement de la ville qui va certainement avaler le village Djéno, les autorités prendront les décisions qui s’imposeront, celles de voir comment avancer cette gare un peu plus loin, a-t-il ajouté.

Devant l’inquiétude de la population qui peine déjà avec moins d’un dollar par jour et s’ajoute encore cette charge de plus, M. Ngambou qui pense qu’il n’est qu’un exécutant, a dit que toutes les sensibilités sont là, à savoir : les autorités préfectorales, municipales, sectorielles et autres, pour pouvoir se prononcer là-dessus pour l’intérêt général. Par contre, lui n’exécute que la tâche qui lui a été confiée, celle de prélever ce droit sur tout véhicule utilisant cette voie, à l’exception des motos et tricycles.

Il faut retenir qu’au niveau de la préfecture et la Mairie de Pointe-Noire, aucune explication claire et juste n’est donnée par rapport au choix de l’emplacement de cette gare de Côte-Matève. Sinon que tout a été dirigé et coordonné par une équipe de la Direction Générale de Fonds Routier, en provenance de Brazzaville.

Un cadre des services municipaux qui a requis l’anonymat, a dit que le choix de ce centre s’est fait à la hâte et à la vite sans pour autant tenir une réunion technique avec toutes les administrations concernées. Ce n’est qu’un bon matin qu’on informe du choix et du lieu au moment où les travaux avaient déjà commencés. Mais que voulez-vous le vin est tiré il faut le boire, c’est la réalité congolaise avec ces cadres formés en Union Soviétique, a-t-il terminé.

Pour M. Julic Makosso, un chauffeur de taxi, cette implantation est injuste et incorrecte dans la mesure où ce quartier fait parti d’un arrondissement de la ville, ce qui signifie qu’en dehors des taxes de roulage, de stationnement et autres payés à la municipalité par les propriétaires des voitures, s’ajoute ce droit du péage pour ceux qui vivent après ce poste. Est-ce que l’Etat est pour nous aider où pour nous ruiner ? Et où cette lutte contre la pauvreté dont on parle, a-t-il indigné.

M. Hervé, chauffeur du taxi- bus de 18 places et usager de la route, s’est contenté de dire que : le système que nous impose l’Etat n’est que pour faire souffrir la population car nous ne pouvons plus traverser ni aller au-delà de Côte-Matève. Or cet Etat qui nous harcèle aujourd’hui de payer ce droit, oublie qu’il n’a pas pu gérer le transport public par les contraintes et les souffrances. C’est pourquoi, bien qu’il y ait beaucoup de gens qui vivent après ce poste et nous ne pouvons pas faire autrement sinon s’arrêter avant le péage.

Poursuivant, il a laissé entendre son ralbol car, comment comprendre qu’on nous imposait avant de payer 1.000 f cfa pour autant de fois que nous traversons ce poste et aujourd’hui, nous ne savons sur quelle base qu’on nous fait des abonnements à un coût de 20.000 f cfa par mois. D’où nous disons l’Etat est là pour exploiter et ruiner sa propre population qui peine avec des bouts de mois difficiles devant la vie qui devient de plus en plus chère.

Il sied de dire que l’Etat ne fait aucun effort pour aider les usagers de la route car comment comprendre qu’un Etat qui n’institue le péage que pour les nationaux et non pour les étrangers (les pétroliers qui ont des installations pétrolières au delà de Côte-Matève). Tous les industriels pétroliers évoluant à Djéno refusent de payer le péage sous prétexte qu’ils payent déjà des redevances pétrolières à l’Etat et le péage ne les concerne pas.

A vous de commenter et de trouver la réponse car ainsi va l’Afrique.

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