TUNIS (AFP) - 14/09/2004 08h36 - Pour son 40e anniversaire, la Banque africaine de développement (BAD) réunit, mercredi à Tunis, un symposium international sur les meilleurs moyens de servir l’Afrique pour favoriser la croissance et le recul de la pauvreté sur le continent démuni.
Trois chefs d’Etat africains et de nombreuses personnalités du monde entier sont invités à réfléchir sur le thème : "Développement de l’Afrique : chemin parcouru et perspectives d’avenir" et à discuter du rôle de la BAD dans l’amélioration des conditions de vie sur le continent, où plus de 320 millions de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour.
Pour ses 40 ans, la BAD se donne "un moment de grande réflexion sur le rôle qu’elle doit jouer" en Afrique et"voir dans quelle mesure elle peut contribuer concrètement à la réduction de la pauvreté" a indiqué Eric Chinje, responsable de la Communication. "Après une décennie de réformes, la BAD est une institution respectée, qui sait gérer ses finances et son personnel. Maintenant, il est question de mettre cette banque au service du continent", a-t-il ajouté.
Outre le président Zine El Abidine Ben Ali, dont le pays abrite le siège temporaire de la BAD, les présidents ivoirien Laurent Gbagbo et nigérian Olusegun Obasanjoe (également président en exercice de l’Union africaine), seront présents, indique-t-on au siège de la banque.
En raison des troubles politique et de l’insécurité en Côte d’Ivoire, la BAD a délocalisé temporairement ses activités d’Abidjan à Tunis en février 2003, "une opération totalement réussie", selon son président, le Marocain, Omar Kabbaj.
Jacques Diouf, directeur général de la FAO et Jeffrey Sachs, directeur du projet de l’ONU des Objectifs de développement du Millénaire, participeront également au symposium, point central du programme de commémoration entamé le 9 septembre.
La rencontre donnera lieu à un historique du chemin parcouru par l’Afrique depuis les indépendances et discutera de l’intégration régionale et des relations économiques internationales.
Il sera en particulier question du rôle de la BAD "face aux défis de l’Afrique" et de son appui au Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad).
Fondé en 1964, le groupe de la BAD est l’une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde ; ses actionnaires sont constitués de 77 Etats (53 africains et 24 non africains). Elle a financé 2.786 opérations par des engagements de 60 milliards de dollars US.
Dans son Premier plan stratégique (2003-2007), la BAD ambitionne de devenir "la principale institution de financement du développement durable" avec pour "objectif primordial" d’aider au recul de "la pauvreté généralisée dans la majorité des pays africains".
L’Afrique sub-saharienne compte 33 des 55 pays les plus pauvres du monde, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
La BAD a inscrit ses opérations au profit de pays membres dans les Objectifs du Millénaire qui visent à réduire de moitié la pauvreté d’ici en 2015 et table sur une amélioration des performances économiques de l’Afrique, "en pleine mutation". Le taux annuel de croissance du PIB y est passé de 1,3% en moyenne au début des années 1990 à 4,2% en 2003, note la BAD.
Pour son 40è anniversaire, la banque remettra les prix des deux concours internationaux lancés en avril dernier pour sensibiliser les Africains à ses ses opérations de lutte contre la pauvreté.
Le lancement du "livre du 40e anniversaire", document de plus de 600 pages sur les activités du Groupe et des manifestations culturelles et sportives sont au programme des célébrations, qui s’achèveront par une conférence de presse du président de la BAD, Omar Kabbaj.
