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Pourquoi j’avais été accueillir Sassou à Orly

Nous avons reçu ce plaidoyer de Ben Moukacha accusé d’avoir été vu dans la haie d’honneur faite par les Congolais à Sassou tandis que la rumeur circulait sur la corruption financière des badauds présents à Orly. Cabale.

J’ETAIS DANS LA FOULE

Payés ou pas, des Congolais de tous bords s’étaient déplacés pour accueillir le Président du Congo Denis Sassou Nguesso, le 7 avril dernier 2013, à Orly, à l’occasion de sa visite d’Etat en France. Je faisais partie de la foule.

Presque quatre semaines ont passé depuis la dernière visite d’Etat de Denis Sassou Nguesso en France. Mais des centaines de Congolais continuent de m’insulter sur les réseaux sociaux, et pour cause, j’étais à la tête d’un contingent de "Sapelogues" à Orly.

Pour les uns, c’est un drame ; pour les autres, une forme de mendicité caractérisée. J’ignorais que le Congolais était l’ami infaillible de l’intolérance, de l’impolitesse... Désormais, je sais à quoi m’en tenir.
Mais revenons à l’essentiel : ai-je commis un crime de lèse-majesté en me rendant à Orly, puis, quelques jours plus tard, en rencontrant Christel Sassou Nguesso ? Non. J’ai le droit de voir qui je veux, quand je veux. A mon âge, je ne pense pas qu’on puisse me dicter une conduite politique, morale, philosophique... Non, je ne suis pas un enfant à qui il faut apprendre à marcher.

Je suis Congolais, et le Congo est mien. Et, en tant que tel, j’ai le droit de rencontrer celui qui préside aux destinées de mon pays, fut-il Lucifer. Et ce ne sont pas les ayatollahs de l’anti-Sassou primaire qui me feront changer d’avis. On ne bâtit pas un pays sur la base du fondamentalisme, mais sur la base de la tolérance, du respect de l’autre et de soi-même - principes ô combien consubstantiels à la démocratie. Le Congo n’émergera pas à l’air libre en ostracisant, en disqualifiant... Pour la (re)naissance du Congo, même le plus grand voleur du monde sera nécessaire. Discutons, échangeons dans le respect de l’autre. Et, surtout, dans la tolérance. La tolérance, c’est la franchise. « Il est présomptueux de se faire juge d’une opinion, quelle qu’elle soit. Les manières de voir divergentes, qui se font jour, sont toutes également respectables lorsqu’elles émanent de personnes sincères. »(Oswald Wirth)

Oui, j’ai rencontré le fils du Président du Congo, Christel Sassou Nguesso. De quoi avons-nous parlé ? De tout et de rien. Il n’est pas dans mes habitudes de dévoiler la nature de mes conversations privées, mais, chers insulteurs, rassurez-vous, je lui ai parlé de l’état piteux dans lequel se trouve l’école congolaise. Je puis vous dire que l’homme n’a pas bronché. D’ailleurs, il le sait. Mais alors, pourquoi ce sentiment que rien ne bouge ? Cela constitue un autre exercice, plus politique. Et, si vous voulez mon avis, je pense que Sassou-père est mal entouré, autrement il n’ignorerait pas à ce point l’état calamiteux du pays. Ses Conseillers ne lui racontent que ce qu’il souhaiterait entendre. La vérité est escamotée, et c’est là le défaut originel de l’homme politique congolais (j’aimerais tant lui suggérer De la vérité en politique de François Bayrou). Ajouter à cela le manque de hauteur de vue, vous avez des hommes politiques médiocres, un état d’esprit qui gangrène aussi les opposants résidant en Europe, incapables d’articuler la moindre idée, hormis leur sempiternelle "Sassou dégage".

Vous m’avez traité de mendiant, pour la seule raison que je figure sur la même photo que le fils du Président. Mais cela ne veut pas dire gagner des millions, soyez sérieux dans vos « ont dit » dans vos « on a dit ». Je suis conscient de la jalousie que je suscite : je suis comme une star, je revendique mon appartenance à la Sapelogie - je suis l’inventeur de ce concept -, un leader et l’idéologie que je représente n’est pas violente, elle œuvre pour la paix ; elle n’est pas tribale, elle rassemble, prône l’unité nationale. Le sapelogue-créateur n’est pas votre souffre-douleur, soyez posés. Ce sont les autres qui "bouffent" et c’est Ben Moukacha qu’on insulte sur les réseaux sociaux. Mais je pense que vous eussiez voulu rencontrer les Sassou à Paris, et comme cela n’a pas été le cas, vous déversez votre colère sur celui qui a eu la chance (ou la malchance) de les rencontrer.

Le concept de sapologie est sa marque déposée

Chers compatriotes, vous perdez votre temps en m’insultant. Je suis l’ami de la tolérance, aussi je continuerai à rencontrer qui je veux. Abas l’ostracisme ! Vive le Congo ! Que la Sapelogie soit avec vous tous !

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