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Présidentielle en RDC : résultats prévus en fin de semaine, Kabila en tête

KINSHASA (AFP) - Après avoir voté le 30 juillet, les Congolais devraient connaître d’ici la fin de la semaine les résultats du premier tour de la présidentielle, alors que le chef de l’Etat sortant Joseph Kabila mène devant le vice-président Jean-Pierre Bemba selon des résultats partiels.

La Commission électorale indépendante (CEI) de la République démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé samedi qu’elle serait en mesure d’annoncer les résultats complets provisoires au plus tard le 20 août, alors que les résultats de seulement 47 des 169 circonscriptions étaient connus samedi.

Selon ces chiffres compilés par l’AFP, M. Kabila décroche 55% des suffrages exprimés, loin devant son principal adversaire M. Bemba, un ex-rebelle, qui en obtient 17,8%.

Au vu de ces résultats qui portent sur près de 20% des inscrits, le pays est coupé en deux : l’est a choisi jusqu’à présent massivement M. Kabila, l’ouest a voté M. Bemba, originaire de cette région.

Aucun chiffre n’était encore disponible samedi soir pour la capitale Kinshasa, où la popularité de M. Kabila est moindre et qui représente près de 12% de l’électorat.

Mais les résultats définitifs de plusieurs grandes villes de l’est ou du sud-est (Kisangani, Bukavu, Lubumbashi, ...), régions où le président a jusqu’à présent obtenu des scores de l’ordre de 80%, n’étaient toujours pas connus non plus.

« Il paraît difficile que Bemba passe désormais devant Kabila (au premier tour), car il reste de gros réservoirs de voix pour Kabila », a jugé un diplomate.

« La vraie question en fait est de savoir si Kabila va passer ou non au premier tour », a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat.

Pour être élu dès le premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés. Si aucun des 32 candidats n’arrive à franchir cette barre, un second tour sera organisé le 29 octobre.

« S’il n’y a pas de second tour, il y a risque de flambée de violences à Kinshasa » de la part des partisans des perdants, a estimé un autre diplomate.

La campagne électorale a été tendue à Kinshasa, où plusieurs personnes ont été tuées par balles.

Le processus électoral en RDC, où étaient organisés le 30 juillet les premiers scrutins libres et démocratiques en plus de quarante ans, est placé sous haute surveillance : les Nations unies disposent de 17.600 soldats sur le territoire congolais, et une force européenne, mise en place pour les élections, compte un millier d’hommes dans la capitale.

La RDC, pays d’Afrique centrale, sort en effet de près de cinq années de guerre (1998-2003) qui ont fait plus de trois millions de morts directement ou indirectement (famine, maladies, violences, ...) et la situation reste encore très volatile, notamment dans l’est.

Le manque d’infrastructures dans ce pays grand comme l’Europe occidentale explique en partie le retard dans l’annonce des résultats : ceux des quelque 50.000 bureaux de vote sont parfois transportés en vélo, à pied ou en pirogue jusque dans les centres de compilation régionaux.

Après avoir salué le bon déroulement du scrutin, les observateurs ont émis des réserves sur la récolte de ces résultats. La mission des observateurs de l’Union européenne a souligné « certaines défaillances », relevant notamment que « du matériel sensible s’est perdu pendant le transport ».

A Kinshasa samedi, des centres de compilation cherchaient désespérément les résultats de plusieurs bureaux de vote, selon des agents électoraux.

Quinze candidats à la présidentielle, qui arrivent jusqu’à présent en queue de peloton, ont déjà dénoncé des « irrégularités flagrantes ». Tout recours devra être déposé à la Cour suprême de justice, chargée de proclamer les résultats définitifs au plus tard le 31 août.

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