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Proche-Orient : après le Liban, Kofi Annan est à Jérusalem

JERUSALEM (AFP) - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a commencé ses entretiens mercredi matin dans sa résidence privée à Jérusalem avec le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.

« Tous deux, accompagnés respectivement de cinq collaborateurs chacun, sont en train de prendre un petit-déjeuner et discutent dans une bonne atmosphère de tous les sujets liés à l’application de la résolution 1701 de l’Onu », a indiqué Miri Eisin.

« Ces entretiens doivent se poursuivre jusqu’à 09H30 locales (06H30 GMT) et seront suivis d’une conférence de presse conjointe », a-t-elle précisé. « Notre préoccupation prioritaire est de récupérer nos soldats enlevés, et d’obtenir une application pleine et entière de la résolution 1701, qui prévoit en particulier le désarmement du Hezbollah », a-t-elle encore dit.

« Nous voulons aussi empêcher, conformément à cette résolution, que le Hezbollah puisse être réarmé. C’est pour cela que nous maintenons le blocus aérien et naval du Liban, que nous sommes prêts à lever dès qu’une force internationale effective pourra prendre le relais en ce sens », a-t-elle ajouté.

Arrivé mardi en Israël, M. Annan a plaidé pour une levée de l’embargo imposé au Liban, un pays qu’il a quitté le même jour après y avoir inspecté des positions de la force internationale chargée de consolider la paix. Le Liban et Israël sont les deux premières étapes d’une tournée régionale destinée à consolider la trêve qui lie depuis le 14 août le Hezbollah chiite et l’Etat hébreu, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Cette résolution prévoit le déploiement d’une force internationale forte de plusieurs milliers de soldats sous l’égide de l’ONU au Liban sud aux côtés de l’armée libanaise. Selon son programme officiel, M. Annan doit aussi rencontrer mercredi matin le vice-Premier ministre israélien Shimon Peres, ainsi que la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, puis se rendre à 12H30 locales (09H30 GMT) à Ramallah (Cisjordanie) pour des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas, avant de gagner la Jordanie.

Sa tournée doit aussi le conduire en Syrie jeudi, en Iran samedi, et au Qatar, en Turquie et en Arabie saoudite à des dates non précisées. Le secrétaire général de l’Onu s’est entretenu en soirée avec le ministre israélien de la Défense Amir Peretz qui a répété que l’armée israélienne restera au Liban sud pour « plusieurs semaines ».

« En ce qui nous concerne, Israël souhaite quitter le sud du Liban et cela se produira immédiatement après l’arrivée d’un nombre raisonnable des forces (internationales) », a affirmé M. Peretz. M. Annan a réclamé à plusieurs reprises la fin du blocus aérien et maritime imposé par Israël à son voisin du nord et que l’Etat hébreu maintient en dépit de la résolution 1701 qui prévoit sa levée. « Nous devons nous occuper de lever l’embargo aérien, terrestre et maritime qui constitue pour les Libanais une humiliation et une atteinte à leur souveraineté », a répété M. Annan lors d’une visite au QG de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à Naqoura (sud).

A ce sujet, Mme Livni a indiqué que le blocus sera levé lorsque les navires de guerre sous l’égide de l’ONU arriveront au Liban pour empêcher le ravitaillement en armes du Hezbollah et souhaité engager des négociations sur un accord de paix avec Beyrouth.

Avant de lever son blocus, Israël exige aussi que les Casques bleus se déploient également à la frontière libano-syrienne pour empêcher toute contrebande d’armes à destination du Hezbollah. Le Liban exclut un tel déploiement, estimant avoir mis en place un verrouillage suffisant. L’armée libanaise a d’ores et déjà saisi des armes « importantes », a affirmé le Premier ministre Fouad Siniora cité dans des journaux européens mardi. « Il y a eu des interceptions mais notre politique en la matière n’est pas de faire des annonces », a-t-il déclaré.

La Syrie refuse, elle aussi, de voir des forces internationales s’installer à sa porte et a menacé de fermer sa frontière avec le Liban, ce qui risquerait d’étrangler ce pays économiquement.

Du côté de la Finul, le déploiement suit son cours. Un millier de Casques bleus italiens ont appareillé à bord de cinq navires mardi à destination de Tyr, ville portuaire au Liban sud. L’Italie devrait au total envoyer 2.450 soldats au Liban, soit le plus gros contingent de la Finul, et prendre en février 2007 la relève de la France à la tête de la force multinationale. L’état-major de l’armée française a de son côté annoncé mardi qu’un bataillon de 900 soldats irait renforcer « avant le 15 septembre » les quelque 400 Casques bleus français déjà déployés.

Ces renforts seront équipés de 13 chars lourds de type Leclerc, de canons de 155 mm et d’une section de défense anti-aérienne, illustrant la volonté de Paris de donner à ses militaires une puissance de feu significative.

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