Il suffit de dresser une typologie des personnalités qui ont été cooptées dans certains cabinets ministériels à l’instar de celui de la défense, de l’Economie et des Finances, de l’Intérieur ou qui ont été chargées de diriger l’Etat-major général des forces armées congolaises (FAC) pour comprendre que l’adage fonctionne : « Dis-moi ton patronyme et je te dirai si tu peux être nommé chef d’Etat-major général » ou « Dis-moi comment tu t’appelles je te dirai qui tu « hais » » A ce jour personne ne peut plus douter que Sassou hait les noms à consonnes (entendez Kongo/lari).
Nkonta ne compte pas
Comme les vaches, impavides, regardent passer les trains, les officiers non originaires de la partie septentrionale constatent avec impuissance le poste de chef d’Etat-major leur filer entre les doigts. Le dernier à être victime de
l’ostracisme éthno-tribalo-régionaliste de Sassou est le général Prosper Nkonta Mokono. Il n’est pas à sa première brimade en dépit de sa triste illustration lors des évènements d’Ikonongo où il fit le sale boulot. Ce général est passé maitre dans l’art d’avaler les couleuvres.
Le 4 mars
Chef d’Etat-major adjoint(poste taillé sur mesure et naguère occupé par Tsika Kabala), Prosper Nkonta Mokono a été nommé inspecteur général des FAC en lieu et place de Norbert Dabira redoutable affairiste appelé à d’autres fonctions. Juste le temps pour Prosper Nkonta de visiter quelques casernes insalubres avant de faire valoir ses droits à la retraite. L’ennui et l’oisiveté sont garantis. Norbert Dabira en a bien profité pour fructifier ses affaires. Les causes du drame du 4 Mars 2012 sont peut-être à rechercher de ce côté-là aussi.
L’axe Oyo-Olombo-Boundji
Le poste de CEMG, laissé vacant par Richard Mondjo rentré au gouvernement occupé le portefeuille de ministre délégué à la défense, reviendrait de droit à son adjoint. Logiquement, Sassou Ngguesso aurait dû nommer Prosper Nkonta Mokono pour succéder à Richard Mondjo. C’est mal connaître Sassou Nguesso guidé par des instincts grégaires ethniques. C’est évidemment dans l’axe « Oyo-Olombo-Boundji », le vivier naturel de la Cuvette, que le CEMG a été puisé. Le général Blanchard Guy OkoÏ a donc ainsi coupé des croupières à Prosper Nkonta Mokono. Pour mieux damer le pion à Prosper Nkonta, Blanchard Guy Okoï a été élevé exceptionnellement au grade de général de division avant d’être promu chef d’Etat majour général. Elle est révolue cette époque où Massamba-Débat nommait un ressortissant de Ouesso, Ebadepe, au titre de Chef d’Etat-major, en remplacement d’un ressortissant du sud, Mounsaka !
Etre né quelque part
Le tort de Prosper Nkonta Mokono est d’être natif de Mbanza Mpoudi dans la région du Pool dont le premier et dernier chef d’Etat-major issu de ce coin de la République fut David Mounsaka.
La chanson « Etre né quelque part » de Maxime Leforestier devrait tourner en boucle au Congo-Brazzaville de Sassou Nguesso et faire œuvre d’instruction politique. Car être né quelque part c’est être privé de part de gâteau lorsqu’on n’est pas bien né.
Benjamin Bilombo Bitadys