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Que devient la douane congolaise après le passage du Colonel Marie Symphorien Okoua ?

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Officier supérieur des forces armées congolaises porté à la tête de l’administration vache à lait du trésor public congolais pendant deux ans (1993-1995), l’homme à fait parler de lui dans tous les sens. Avec le recul du temps, que retenir de son passage à la Direction Général des Douanes et Droits Indirectes (DGDI).

Lorsqu’en décembre 2003, le président de la république, Denis Sassou Nguesso jetait son dévolu sur son frère d’armes, le colonel Marie Symphorien Okoua, pour assumer les fonctions de directeur général des douanes et droits indirects, le doute, l’inquiétude, l’indignation et le scepticisme gagnait les professionnels, cadres, officiers, brigadiers et autres usagers de cette corporation habituée aux méthodes peu orthodoxes savamment entretenues par les « réseau mafieux » endogènes et exogènes institués dans l’ombre au sortir de la guerre dite du 5juin 1997.

Le choix d’un homme de poigne s’imposait. Le Colonel Marie Symphorien Okoua, baigné dans la rigueur militaire s’avérait opportun, pour remettre l’ordre dans cette administration de type paramilitaire, longtemps bureaucratisée, et caractérisée par une hémorragie financière sans précédent, [1] en vue de créer progressivement les conditions propices à permettre aux recettes douanières de renflouer les caisse de l’Etat, conformément aux directives et orientations du Chef de l’Etat.

Aussitôt installé dans ces nouvelles fonctions, le DG Okoua, se dotera d’une équipe constitué de techniciens maison rompus à la tache, pour restructure ses services en s’imprégnant des procédures, des dossiers et des hommes, avant d’imprimer son rythme et ses méthodes de travail à travers les objectifs suivants énoncés dans sa feuille de route :

  1. Démanteler l’esprit de groupe, de coterie, de médisance, et de trafic d’influence.
  2. Engager la lutte contre la corruption et la fraude.
  3. Restaurer l’autorité de l’état et le respect du douanier.
  4. Injecter l’esprit militaire au sein du corps des douanes.
  5. Favoriser la mobilité au personnel dans les circonscriptions et dans différents postes.
  6. Faire revivre les circonscriptions douanières pauvres.
  7. Réhabiliter des comités de direction de l’administration douanière.
  8. Associer le personnel des services extérieurs aux missions de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirectes.

Un an seulement après sa nomination, la moisson des méthodes de travail, on ne peu plus rigoureuses, imprimées par le DG Okoua, qui a eu le mérite de rendre obligatoire le port de la tenue [2], commencera à dévoiler ses fruits au grand jours.

A titre d’illustration, la brigade des douanes de Mila-Mila dans la circonscription du Niari générera, à elle seule, plus d’un milliard de recettes pour le compte de l’exercice 2004, et quelques embellies seront enregistrés au bureau principal du port de Pointe-Noire, grâce à la politique de mouvement des effectifs.

Le colonel Okoua laissera à certains douaniers l’image d’un bon berger, d’autres, par contre, excédés par ses méthodes de travail et son style de commandement, garderont un goût amer de son passage. C’est le cas de Madame Florence Loemba, inspectrice principale des douanes de son état, qu’il nommera, puis relèvera manu-militari des fonctions de Directrice Départementale des Douanes de Pointe-Noire. Elle ne retrouvera ses fonctions qu’après le limogeage du colonel Marie Symphorien Okoua, à qui succédera Jean Alfred Onanga.

Au stade actuel, une analyse comparative impartiale du bilan de l’ancienne équipe et de l’actuelle, laisse transparaître une baisse considérable du niveau des recettes douanières et de l’application des règles l’orthodoxie financière dans les services des douanes. Comme le confirment les propos tenus par le ministre de l’économie des finances et du budget, Pacifique Issoibeka, qui n’a pas caché son mécontentement sur les dysfonctionnements des services des douanes au cours de la dernière interpellation du gouvernement par le parlement.

Qu’à cela ne tienne, cahin caha, la caravane ne cesse de progresser, malgré les aboiements des simples citoyens.

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