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RDC : Obasanjo et Sassou Nguesso "préoccupés" par les menaces sur la transition

BRAZZAVILLE (AFP) - 04/09/2004 19h04 - Les présidents nigérian, Olusegun Obasanjo et congolais Denis Sassou Nguesso, ont exprimé samedi à Brazzaville leur "préoccupation" face aux menaces qui pèsent sur la transition en république démocratique du Congo (RDC).

Dans un communiqué publié à l’issue d’une visite de quelques heures de M. Obasanjo, les deux Chefs d’Etat ont réaffirmé leur soutien "ferme" aux institutions de la RDC et appelé la communauté internationale à y renforcer la Mission d’observation de l’ONU.

Des élections générales sont prévues pour juin 2005 en RDC.

M. Obasanjo était arrivé samedi en milieu de matinée pour une visite de travail.

Il a eu de longs entretiens avec M. Sassou Nguesso en présence du ministre des affaires de la RDC, Raymond Ramazani Baya sur les crises dans plusieurs pays africains.

Les deux présidents se sont félicités des "avancées" dans le Darfour au Soudan et en Côte d’Ivoire et déploré les "blocages" dans la transition au Burundi, ajoute le communiqué.

M. Baya a été dépêché par le président Joseph Kabila qui voulait que M. Obasanjo soit informé de l’évolution de la transition en RDC en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine (UA).

Les inquiétudes des présidents Obasanjo et Sassou Nguesso font suite au massacre en août dans le camp de Gatumba à l’ouest de Bujumbura, de 160 réfugiés tutsis de RDC.

Pour protester contre ce massacre, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD - ancienne rébellion soutenue par le Rwanda) dirigé par l’un des quatre vice-présidents du gouvernement de transition de RDC, Azarias Ruberwa, avait décidé de suspendre sa participation aux institutions de la transition.

Un groupe rebelle hutu burundais, les Forces de libération du Burundi avait revendiqué ce massacre, mais le Burundi et divers témoins avaient mis en cause d’anciens militaires extrémistes hutus rwandais et des milices tribales Maï-Maï opérant dans l’est de la RDC.

Le Burundi et le Rwanda avaient menacé d’intervenir militairement en RDC pour tenter de mettre fin aux activités de ces groupes armés.

Les Nations Unies ont mené une enquête pour faire la lumière sur ce massacre.

Interrogé par la presse, M. Ramazani Baya a exclu toute responsabilité du gouvernement de la RDC dans le massacre.

"Le gouvernement congolais n’a aucune responsabilité dans ce crime odieux", a-t-il dit.

"Ce massacre a failli ouvrir une crise importante sur la transition", a ajouté M. Baya, soulignant que "c’est au sein des institutions que tous les problèmes doivent trouver des solutions".

"Quand bien même, s’il était établi que les groupes armés sont venus de la RDC -ce qui n’est pas encore une évidence- la réalité dans l’est de notre pays est que le contrôle de l’armée est encore faible" parce que "nous sommes en train de reconstruire notre armée", a prévenu M. Ramazani Baya.

M. Ramazani Baya a réaffirmé la volonté de son pays de "normaliser ses rapports" avec le Rwanda.

La RDC et le Rwanda ont mis en place le 25 août à Kampala un mécanisme de vérification des frontières.

Selon M. Ramazani Baya, ce mécanisme permettra de vérifier les "allégations de l’un ou l’autre pays".

Kinshasa accuse souvent l’armée rwandaise d’infiltrations sur son territoire alors que Kigali dénonce le soutien apporté par la RDC aux anciens soldats extrémistes hutus rwandais.

"Ce mécanisme est un processus de remise en confiance entre les deux pays. Il montre la volonté des deux pays de créer un nouveau climat. Nous pensons en RDC qu’il est temps d’envisager sérieusement la normalisation avec le Rwanda" a insisté le ministre.

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