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RDC : l’Eglise menace de ne pas reconnaître la validité des scrutins

KINSHASA (AFP)La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a dénoncé des "irrégularités constatées" dans la préparation des scrutins et menacé de ne pas reconnaître la validité des élections si ces irrégularités ne sont pas corrigées, dans un communiqué reçu vendredi à l’AFP.

« Au stade actuel, en effet, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue de scrutins réellement transparents, libres et démocratiques (...) », déclare la Cenco.

« Bien au contraire, un ensemble de données confirme les craintes de manipulation, de tricherie sinon de fraude », affirme-t-elle, relevant notamment des « déclarations contradictoires sur les listes électorales et le nombre d’électeurs » et « les explications embarrassées » de la Commission électorale indépendante (CEI) sur le nombre de bulletins de vote excédentaires.

« Voilà pourquoi la Cenco, sous peine de ne pas reconnaître la validité des élections, demande à tous les acteurs concernés dans l’organisation de celles-ci de s’employer à corriger les irrégularités constatées et à créer, à tous les niveaux, les conditions requises de vérité, de transparence, de liberté et de pleine responsabilité qui doivent entourer la tenue des prochains scrutins », soulignent les représentants de l’église catholique.

« Le peuple a besoin d’être rassuré sur toutes ces questions », affirme cette déclaration, signée par le président et le vice-président de la Cenco, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya et Tharcisse Tshibangu Tshishiku.

De son côté, la CEI a expliqué à plusieurs reprises que les 5 millions de bulletins de vote supplémentaires constituait une réserve de sécurité et a reconnu avoir perdu les noms d’1,2 million d’électeurs (sur 25,7 M), à la suite de problèmes techniques et de destruction de données. Ces électeurs "perdus" devront se présenter avec leur carte d’électeur et les listes électorales seront complétées le jour du vote.

La Cenco appelle aussi les forces de l’ordre à la "neutralité" et les autorités à la "neutralisation" des combattants issus de différentes factions belligérantes pendant la dernière guerre en RDC (1998-2003) qui n’ont pas encore été intégrés aux nouvelles brigades de l’armée nationale, en pleine restructuration.

Les évêques réclament « un déploiement conséquent des observateurs tant nationaux qu’internationaux, aux fins de garantir la totale transparence et la crédibilité du processus électoral ».

« Ces élections, dont les enjeux constituent une question de vie ou de mort pour la nation, le peuple congolais les veut véritablement libres, démocratiques et transparentes, organisées dans un climat général de paix (...) », affirment les prélats catholiques, rappelant qu’ils ont à plusieurs reprises, en 2005 et 2006, demandé la tenue d’une « concertation des forces vives de la nation » pour favoriser la concorde nationale.

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