Mgr Joseph Doré et son homologue de Kinkala (Congo), Mgr Portella Mbuyu, ont inauguré vendredi soir à Ribeauvillé une exposition sur les cinquante ans de la présence en Afrique de la congrégation de la Divine Providence.
Une exposition, des conférences, des célébrations : les sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé - la première congrégation féminine d’Alsace - marquent l’anniversaire de leurs 50 ans en Afrique. Jusqu’à la fin de l’été, dans une chapelle de leur maison mère, à Ribeauvillé, cette exposition retrace l’aventure qui les fit essaimer au Congo en 1954, puis en Centrafrique, au Togo et au Cameroun.
Enfants traumatisés
« C’est un évêque alsacien du Congo Brazzaville, Mgr Paul Biechy (1887-1960), qui a fait appel à la congrégation », explique Sr Monique Gugenberger, supérieure générale. « Une première sœur est partie en 1953, puis quatre autres en 1954, qui ont formé la première communauté à Ouenzé et fondé une école ». Petit à petit, la mission s’élargit : enseignement, santé, action sociale, pastorale et formation des sœurs locales. La communauté, en effet, recrute et épaule des congrégations sur place.
Aujourd’hui, « la mission a évolué dans le sens du concile Vatican II », précise Sr Geneviève Vogel, en charge de la branche africaine au conseil de la congrégation. Trente-neuf Africaines ont prononcé des vœux perpétuels ou temporaires. Les sœurs alsaciennes ont largement passé le relais. Mais elles épaulent autant que possible des communautés éprouvées par les guerres, qui obligent les sœurs à des efforts sans cesse recommencés. Ainsi la congrégation a-t-elle créé au Congo un centre pour les enfants traumatisés par les combats.
Pour marquer ces 50 ans d’Afrique, les sœurs alsaciennes ont invité en Alsace Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala (Congo), qui donnera plusieurs conférences et présidera des célébrations. Il recevra aussi les vœux d’une sœur africaine, Judith Massengo, actuellement en formation à Strasbourg.
La congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé a été fondée en 1783 par un prêtre de Molsheim, Louis Kremp, et une couturière, Madeleine Ehrhart. Elle s’est développée dans l’enseignement, la santé, l’engagement social, et a compté plus de 1650 sœurs en 1954.
640 sœurs
Elle n’en a plus que 640, réparties majoritairement en Alsace, mais aussi en Afrique et au Brésil. La moyenne d’âge est très élevée en Europe (76,5 ans) où le recrutement est actuellement tari, tandis que la branche africaine est beaucoup plus jeune (38,9 ans de moyenne d’âge) et accueille régulièrement des novices.
