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Une main tendue dans la recherche d’un emploi

Le premier salon de recrutement jamais organisé au Congo

Du jamais vu au Congo ! Le premier Salon de recrutement s’est tenu tout le week end à l’hôtel Azur de Pointe Noire. Organisé par l’association Initiative d’Aide au développement, en partenariat avec l’Onemo (Office national de l’emploi et de la main d’œuvre), ce Salon a réuni une trentaine d’entreprises. Au programme : des conférences sur les transports, le pétrole ou l’Industrie … Mais surtout la possibilité, pour les chômeurs et les jeunes diplômés, de discuter avec un patron d’entreprise ou un DRH.

Le taux de chômage fait peur … Il avoisine les 35% chez les jeunes. Et pourtant, des dizaines d’entreprises peinent à recruter. L’un des paradoxes du Congo Brazzaville est que les échanges entre les demandeurs d’emploi et les sociétés qui embauchent sont difficiles, voire stériles. En discutant avec des patrons de grandes entreprises, on s’aperçoit que les jeunes diplômés sont démunis dans leurs recherches d’emploi. « Ils ne savent pas se vendre », remarque Armand Loutondadio, le directeur commercial de la société informatique Ofis. « Sur Pointe noire, par exemple, nous avons d’excellents techniciens mais ce sont des techniciens formés à la technique », poursuit-il. « Ces jeunes sont dans l’attente plutôt que dans une démarche proactive et, de manière général, ne savent pas se positionner ». Au bord de la piscine de l’Hôtel Azur, quelques stands plus loin, Thierry Renaudot est d’accord. Il est le directeur général de Sudelec, une entreprise d’une trentaine de salariés qui propose des installations électriques. Il confie recevoir chaque semaine des dizaines de CV de bric et de broc. Et le recrutement pour lui passe surtout par le bouche à oreilles. D’autant qu’il y a un véritable problème à Pointe Noire, un problème plus profond : Selon lui, la formation est insuffisante et inadaptée. « La capitale économique est très industrielle et industrialisée », explique Thierry Renaudot. « Les postes proposées sont donc très techniques et malheureusement, les écoles ne sont pas toujours en adéquation ». Résultat, il est difficile de trouver des candidats immédiatement opérationnels. Un temps de formation dans l’entreprise est souvent nécessaire. Bien sûr, l’IST (groupe Icam) est désormais installé à Pointe Noire et cette école d’ingénieurs propose une formation solide. Sans oublier l’EST littoral. Mais ces établissements sont bien insuffisants pour répondre à la demande. Alors, de nombreux étudiants, s’ils en ont la possibilité, bien évidemment, partent faire leurs études ailleurs. C’est le cas de Climack Counnou. Ce jeune congolais de 24 ans a fait ses études au Bénin avant de revenir à Pointe Noire avec un diplôme de maintenance industrielle en poche. Il cherche un emploi depuis 9 mois maintenant et compte bien sur le salon pour lui donner un petit coup de pouce. « Cette rencontre va permettre de casser la barrière qui se dresse entre les jeunes diplômés et les entreprises », espère le jeune homme, prêt à saisir n’importe quelle main tendue.
Sans déboucher sur des dizaines d’embauches, cette première édition aura eu le mérite de faire découvrir aux jeunes diplômés les différentes sociétés de Pointe Noire.

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