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Vers un audit financier de la SNPC

BRAZZAVILLE, 16 déc (AFP) - 9h29 - Critiquée par le Fonds monétaire international pour absence de transparence dans la gestion, la société nationale des pétroles du Congo (SNPC) vient de fixer les étapes qui conduiront à un audit de ses résultats financiers et comptables.

En novembre dernier, le Chef du département Afrique centrale du FMI, Philippe Beaugrand avait annoncé à Brazzaville que les autorités congolaises avaient accepté, à la demande du Fonds, l’organisation d’un audit financier de la SNPC pour faire la lumière sur ses performances et la gestion des fonds générés par la commercialisation de la part du brut du Congo.

Réuni mercredi, le conseil d’administration de la SNPC a approuvé l’organisation de cet audit.

"La SNPC n’est pas du tout opposée à cet audit puis que c’est un engagement du gouvernement. Avant de faire cet audit, il faut que la SNPC soit elle-même capable d’arrêter ses comptes, de les faire certifier. Il est souhaitable que l’on fasse d’abord une espèce de diagnostic du fonctionnement de la SNPC, préconiser des mesures pour améliorer les résultats. Cette position est celle du conseil d’administration", a indiqué samedi à l’AFP, le Président directeur général de la SNPC, Bruno Jean Richard Itoua.

"Nous avons l’intention de traduire cette position au FMI pour expliquer qu’il n’est pas raisonnable d’envisager l’audit financier de la SNPC sans passer par les étapes que j’ai indiquées. Ces étapes doivent nous conduire à un audit financier au moment où toutes les conditions sont réunies", a ajouté M. Itoua.

Le conseil a arrêté les comptes de la SNPC pour 1999 et 2000.

Créée en 1998, la SNPC assure pour le compte de l’Etat la commercialisation sur le marché international de 20% de la production pétrolière congolaise en vertu des accords de partage de production pétrolière entre le gouvernement et les compagnies occidentales opérant au Congo. Le reste, 80% est vendu par les compagnies elles-mêmes.

La SNPC vend chaque année entre 20 et 25 cargaisons de produits pétroliers. En 1999, elle a vendu pour 14 millions USD et en 2000, pour 50 millions USD.

Le pétrole assure plus de 60% des ressources budgétaires nationales.

En 2001, la production est passée à 12,909 millions de tonnes contre 13 millions en 2000. Le brut est produit par une dizaine de compagnies privées occidentales dont les principales sont Elf-Congo, filiale de TotalfinaElf et Agip-Congo affiliée à la société italienne ENA.

En juin dernier, pour permettre à l’Etat de controler les activités de la SNPC, le gouvernement a signé une convention avec elle sur insistance du FMI.

M. Itoua se défend de mauvaise gestion assurant que la SNPC mène des opérations financières en concertation avec le ministère des finances.

"Nous avons une convention avec l’Etat par laquelle lorsque l’argent est encaissé par la SNPC, dans les huit jours qui viennent, cet argent est reversé à l’Etat sur un compte du trésor public désigné par l’Etat à la SNPC. Je dis par comparaison que les sociétés pétrolières privées qui continuent de vendre 80% de la production versent la redevance à l’Etat les 20 de chaque mois. Cette redevance représente les ventes du mois précédent", a fait remarquer M. Itoua.

"Les sociétés pétrolières privées disposent de 20 ou 50 jours pour verser l’argent à l’Etat. Au cours de ces 20 ou 50 jours personne ne sait ce qu’elles font de l’argent", a souligné M. Itoua qui s’étonne de la campagne contre la

"Grâce à sa flexibilité en matière de trésorerie, la SNPC a permis à l’Etat d’avoir des relations avec les banques internationales et de payer régulièrement les salaires des fonctionnaires", s’est réjoui M. Itoua.

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